Le prototype, développé par le centre technologique LEITAT, améliorera son efficacité lors des essais réalisés au PLOCAN
La Plateforme océanique des Canaries (PLOCAN) collabore avec le centre technologique catalan LEITAT à la validation d’un capteur optique doté d’intelligence artificielle (IA) pour détecter les microplastiques en temps réel dans la mer.
Les microplastiques, particules de moins de cinq millimètres présentes dans les mers du monde entier, constituent un défi croissant pour la biodiversité, la gestion côtière et la santé humaine. Il est essentiel de disposer de mesures rapides, fiables et continues pour étayer des politiques environnementales fondées sur des preuves et orienter les décisions de gestion en temps quasi réel.
Le dispositif développé par LEITAT inspecte les flux d’eau continus à l’aide d’une vision microscopique et, à l’aide de modèles d’intelligence artificielle, distingue automatiquement les microplastiques des particules naturelles telles que le sable ou les matières organiques, entre autres. Concrètement, il agit comme une « loupe intelligente » capable de classer ce qu’il voit et de générer des données immédiates et exploitables pour les chercheurs, les administrations et les opérateurs.
Cette avancée est détaillée dans l’article « Detecting Microplastics in Seawater with a Novel Optical Sensor based on Artificial Intelligence Models », présenté lors du congrès sur les pratiques durables dans les océans OCEANS 2025 Brest (France).
L’article indique qu’après un premier déploiement d’une bouée de recherche à Trondheim (Norvège), où l’efficacité du dispositif était inférieure à 50 % et où des problèmes d’étanchéité ont été détectés, un deuxième déploiement a été effectué dans le laboratoire PLOCAN, à Grande Canarie, où une meilleure réponse a été obtenue. Les résultats préliminaires dans cet environnement mieux contrôlé se situaient autour de 70 % d’efficacité et l’objectif est de dépasser les 80 % grâce à de nouvelles itérations du modèle d’IA et à des améliorations techniques.
PLOCAN fournit l’infrastructure d’essai en laboratoire et l’assistance technique locale, accélérant ainsi l’amélioration du prototype, réduisant les risques et préparant son passage à des conditions maritimes réelles. La feuille de route à cet effet comprend l’encapsulation IP67 du système afin de garantir l’étanchéité en fonctionnement océanique et la télémétrie sécurisée des résultats vers un « tableau de bord » distant, étapes préalables à sa validation sur le banc d’essai marin de PLOCAN.
« Les essais avec PLOCAN nous permettent d’améliorer l’efficacité et de prioriser les améliorations clés pour le déploiement en mer des prototypes. Soutenir des solutions qui transforment les outils d’observation de l’océan en données utiles pour la prise de décision fait partie de notre mission », a déclaré Eric Delory, directeur de l’observatoire PLOCAN.
Les travaux scientifiques qui sous-tendent les progrès du capteur renforcent le rôle de PLOCAN en tant qu’infrastructure de référence pour la validation des technologies marines, depuis leur phase de laboratoire jusqu’à leur démonstration dans des environnements opérationnels pertinents. La combinaison des capacités techniques, de l’accès aux données et de l’alignement avec les initiatives européennes de numérisation de l’océan fait de cette collaboration une étape importante dans la lutte contre la pollution par les microplastiques.
Les données générées par le capteur, les classifications automatiques et les mesures d’efficacité sont compatibles avec des initiatives telles que le projet européen ILIAD (Integrated Digital Framework for Comprehensive Maritime Data and Information Services), qui vise à créer un jumeau numérique de l’océan (DTO) interopérable, riche en données et rentable. Son objectif est de faciliter les analyses interactives et de promouvoir une économie océanique durable.
Source : PLOCAN – Plataforma Oceánica de Canarias/Oceanic Platform of the Canary Islands