Les incendies de forêt en Californie, particulièrement dévastateurs en 2020, ont attiré l’attention des chercheurs du monde entier. Une équipe de l’Université de Copenhague a utilisé l’intelligence artificielle pour analyser des photos aériennes détaillées, révélant des informations inédites sur la mortalité des arbres. Cette étude pourrait transformer notre compréhension des incendies de forêt et de la santé des écosystèmes forestiers.
Des chercheurs de l’Université de Copenhague ont appliqué un modèle d’IA optimisé aux photos aériennes de la Californie. Grâce à cette technologie, ils ont pu cartographier la santé des arbres avec une précision inédite, détaillant la répartition de plus de 90 millions d’arbres morts.
Stéphanie Horion, du Département des géosciences et de la gestion des ressources naturelles, a souligné que de nombreux arbres morts étaient isolés ou regroupés en petits clusters, échappant ainsi aux images satellites de basse résolution. Cette découverte pourrait expliquer en partie l’intensité des incendies en Californie.
Un nouveau regard sur les incendies de forêt
Cette découverte offre une nouvelle perspective sur les incendies qui ont ravagé la Californie en 2020, consumant 4% de la superficie de l’État. Les chercheurs suggèrent que la présence d’arbres morts isolés pourrait jouer un rôle crucial dans la propagation des feux de forêt.
Selon Stéphanie Horion, « Il est raisonnable de supposer que ces enclaves dispersées d’arbres morts et secs pourraient avoir agi comme du petit bois entre les arbres vivants, affectant l’intensité et la propagation des incendies de forêt. »
Les incendies ne sont pas les seuls responsables
Contrairement aux idées reçues, les incendies ne constituent pas la principale cause de la mortalité des arbres. Les chercheurs ont démontré que la sécheresse et les attaques d’insectes, exacerbées par le changement climatique, sont les principaux facteurs de mortalité des arbres. Stéphanie Horion a affirmé que la sécheresse affaiblit les arbres, les rendant plus vulnérables aux attaques de scolytes, ce qui peut ensuite favoriser les incendies.
Yan Cheng, doctorant sur le projet DRYTIP, a formé un modèle d’IA pour analyser les photos aériennes et reconnaître les signes de mortalité des arbres. Ce modèle, testé avec succès en Californie, a permis d’identifier 60 % d’arbres morts qui seraient restés invisibles avec les méthodes actuelles. Les chercheurs envisagent désormais d’appliquer cette méthode à d’autres régions du monde pour mieux comprendre et anticiper la mortalité des arbres due au climat.
Implications pour la gestion forestière
La capacité de l’IA à détecter précocement la mortalité des arbres offre un potentiel considérable pour la gestion des forêts. En fournissant un système d’alerte précoce, cette technologie pourrait permettre aux chercheurs et aux agences publiques d’intervenir à temps pour atténuer les impacts des sécheresses et des attaques d’insectes.
Comme l’a souligné Stéphanie Horion, apprendre de ces données est essentiel pour que la plantation d’arbres joue un rôle significatif dans la lutte contre le changement climatique.
Les chercheurs espèrent que leur algorithme deviendra un outil important à l’échelle mondiale. À cette fin, les résultats et le code sont mis gratuitement à la disposition des chercheurs et des organismes publics. 10.6084/m9.figshare.23723388