La vague de froid que connaît la France en ce début du mois de Février sollicite fortement toutes les énergies : les consommations d’électricité, de gaz, de fioul et de bois battent des records.
Mais c’est l’électricité, parce qu’elle n’est pas stockable, qui retient le plus l’attention, bien qu’elle ne couvre, tout compte fait, que 13% des besoins de chauffage des ménages. L’on a donc tôt fait de faire porter la responsabilité de ces pointes de consommation par grand froid au chauffage électrique qui a pris, en raison de son attractivité économique, des parts de marché importantes dans la construction neuve jusque récemment. Mais qu’en est-il vraiment ?
En 1990, lorsque j’étais Directeur général d’EDF, la baisse d’1°C des températures hivernales, se traduisait par un accroissement de consommation de l’ordre de 1100 mégawatts, soit l’équivalent de deux grosses unités de production électrique brûlant du fioul ou du charbon. Aujourd’hui, cette sensibilité de la consommation hivernale à la température aurait plus que doublé : une baisse de température de un degré entraine un accroissement de la consommation de 2300 mégawatt. Or durant la même période (1990-2011), la consommation d’électricité pour le chauffage des logements « tout-électriques » a progressé d’à peine plus de 20%. Le développement du chauffage électrique, en tant que mode de chauffage principal, ne peut donc expliquer qu’une petite partie de l’accroissement de la sensibilité des consommations à la température.
Alors qui est le coupable de ces pics de consommation ? Le suspect n°1 est, évidemment, le chauffage électrique d’appoint que certains qualifient de « sauvage ». Bon an mal an, 1 million d’appareils de chauffage électriques mobiles sont vendus en France, en particulier en grandes surfaces. Nombre d’entre eux sont mis en service en période de grand froid, dans les locaux mal chauffés et/ou mal isolés.
Quelles solutions seraient envisageables, sachant qu’affronter les pointes de consommation coûte cher à la collectivité nationale, en investissement, en combustible, voire en importation ? Il est de toute façon à craindre que ces pointes se répercuteront tôt ou tard sur les factures des consommateurs. Alors que faire ? Interdire l’achat des appareils de chauffage électrique mobiles n’est pas concevable. . L’appel au civisme, avec une attention particulière aux utilisations superficielles d’électricité, est, lui, une bonne chose : il a eu des effets bénéfiques durant l’actuelle vague de froid mais ses effets ne peuvent être que limités. La vraie solution est de pouvoir s’appuyer sur un portefeuille de consommations « effaçables » à la demande de l’exploitant du réseau, dont la plus grande part pourrait être précisément constituée par des « logements électriques » : dans un logement bien isolé, on ne perd rien en confort à faire fonctionner le chauffage un peu l’après-midi et un peu la nuit, plutôt que de le pousser au maximum pendant la pointe de 19 heures ! L’innovation en matière de régulation est donc stratégique autant qu’incontournable.
La maîtrise des pointes de consommation électrique passera donc par une régulation programmation fine des logements électriques en dialogue avec l’opérateur de réseau, à travers les smart grids de l’avenir. Et, dans une vision d’avenir et de manière quelque peu paradoxale, plus il y aura de logements électriques, mieux la régulation du réseau sera assurée !
Tribune de Jean Bergougnoux
Président de l’association Equilibre des Energies
Voilà une brève qui remet un peu les choses au point même si elle doit être contestée car venant d’un ex-DG d’EDF. J’en retiens deux passages : – l’électricité ne couvre, tout compte fait, que 13% des besoins de chauffage des ménages -qui est le coupable de ces pics de consommation ? Le suspect n°1 est, évidemment, le chauffage électrique d’appoint que certains qualifient de «sauvage» Les ménages chauffés aux énergies fossiles qui sont donc aussi largement responsables des pics de consommation. Ces éléments souvent soulignés par les soi-disants adeptes des « grille pains » sont-ils contestés par leurs contradicteurs ?
LES solutions sont connues avoir comme objectif de transformer l’ensemble des habitations au ratio de 50kwh/m2 an . Ambitieux, mobilisateur et favorisant l’inovation. Et raisonner en énergie primaire.
Ca coûte combien de ramener l’ensemble des habitations à 50kwh/m2 ? Ca coûte combien d’arrêter ton chauffage pendant la pointe ? (si t’en est informé bien sur…). Et si, en plus ça se faisait de façon automatique, on aurait un parc de consommateurs effaçables très important : 30 000 000 ménages * 30% (chauffage électrique) * 1kW = 10 GW. Même si tout le monde ne le fait pas, ceci représente un potentiel important, non ? A partir de là : y a une solution à long terme et une solution à court terme, mais les 2 me semblent raisonnables à mettre en place.
c’est bien 2300 MWh de plus que consomme la France pour seulement 1°C de baisse de la température extérieure! il est amusant de constater que l’un des plus mauvais pays de l »EU ne consomme que 600MWh de plus dans les même conditions que nous. Au final c’est la France qui dépense 50% de l’augmentation de consommation e l’Europe. Pouquoi ? serions nous les seul à avoir des passoires énergivores !!
C’est un peu réducteur de condamner les grilles pains, simplement, parce que la France est responsable de 50% de la sensibilité thermique européenne aux températures basses. Oui, c’est beaucoup, et alors ? La période pendant laquelle la France a du importer hors pointe a duré combien de temps ? Une centaine d’heures par an tout au plus… La période pendant laquelle ces satanés grilles pains permettent d’utiliser l’électricité nucléaire (qui serait de toute façon perdue sinon) et chauffer des millions de foyers sans émissions de co2 ? 360 jours/an donc autour de 8000 heures… A partir de là, le problème avec le chauffage électrique n’est pas si important que ça, d’autant plus que la pointe de consommation liée au chauffage est techniquement effaçable sans trop de difficulté.
« mon bon monsieur, vous n’avez rien compris. Les responsables des pointes de consommations électriques, ce n’est pas le chauffage électrique. C’est le chauffage électrique sauvage, c’est tout a fait différent » Me voila donc moins con ! Moi qui ignorait ce matin meme cette différence !
Ce que le monsieur veut dire, c’est que ce qui est généralement reproché au chauffage électrique, c’est son caractère « planifié » et « imposé » dans les logements neufs depuis plus de 30 ans. Ce repproche vole en éclats dès lors que ce qu’avance Bergougnoux est vrai, puisque ce sont en grande partie les clients des autres moyens de chauffage qui utlisent ces appoints dits « sauvages » (et pas qu’au domicile j’ai plein de collègues qui font ça dans ma boite « passoire » chauffée au gaz). L’explication de la différence avec le reste de l’Europe vient peut-être du prix du kWh, très bas chez nous. La solution serait donc un alignement du prix du kWh? à condition qu’un gigantesque effort d’isolation soit fait, aussi bien chez les particuliers que dans les entreprises et les administrations, mais qui va payer?
L’isolation médiocre (et je suis gentil) de la plupart des logements et des bâtiments tertiaires est sans doute aussi en cause. Et puis la notion même de « confort » a évolué : pour beaucoup de gens, 19°C ou 20°C à la maison ou au bureau, ce n’est pas assez (même s’il fait -15°C à l’extérieur) ! 22, 23°C… Ça me fait penser à un reportage TV sur le prix du chauffage électrique : la jeune maman expliquant que tout ça coutait cher était en tee-shirt dans son salon. Donc on pousse les systèmes (gaz, électrique, fioul) à fond et on rajoute si besoin des appoints électriques… Ajoutez à cela la profusion d’équipements électriques chez les particuliers (plaques de cuisson, fours, TVs (salon, cuisine, chambre), ordinateurs…) Bref, on s’embourgeoise quoi !
Isolez les maisons scientifiquement c’est juste. Considerez maintenant les populations marginales et exclues qui souffrent de la precarité energetique . Un radiateur electrique a resistance ccoute maintenant 20 euros dans les grands magasins . Demandez à ces personnes d’isoler de vielles batisses ou des appartements vetustes qui sont de veritables epaves thermique ils n’en ont pas les moyens. Demandez leurs d’acheter un poele a granule tres ecolo cout : plus de 2.000 euros et compte tenu du prix du granulé 8,07ct d’euro le kWh du rendement du poele et des frais annuels d’entretien ce chauffage est plus cher que le chauffage electrique La solution ? certainement pas facile j’aimerai bien que les ecolos purs et dur prosent une solution pour ces cas difficiles Alors la solution ? yens
La différence vient de l’offre proposée : d’un côté on peut s’acheter un chauffage électrique dans une maison ou logement déjà mal isolé. Ou alors en passant par divers contrats qui lient chauffage électrique, régulation et isolation. Pour les logements neufs voyez ma deuxième phrase, pour les anciens sans efforts de rénovation, voyez la première phrase.
@ecoenergie La précarité énergétique c’est pas directement le sujet mais bon… Pas de solutions toutes faites (ça se saurait !) : incitation financière ? aide technique ? En tout cas ce ne sont pas les solutions éllitistes styles poêles à granulés, laine de mouton, etc… qui vont régler les choses à cette échelle. Peut-être qu’il va falloir en revenir du modèle « propriétaire d’un pavillon avec jardin en pleine campagne » ; c’est peut-être pas la solution. Petits collectifs au coeur même des communes et des villes où sont mutualisés les systèmes de chauffage performants et bien dimensionnés, l’isolation adéquate, etc… ? Quant au chauffage électrique, l’effet Joules (pour chauffage et cumulus électrique) me gène sur le principe (pour faire simple) : faire de la chaleur pour faire de l’électricité pour faire de la chaleur… Mais d’un point de vue réaliste, parfois…
Cette discussion est particulièrement intéressante car elle met en avant la nécessité de mieux isoler les logements et la difficulté financière (et aussi technique parfois ) que cela représente . Notre système d’habitations est mal adapté aux nouveaux couts des énergies et de l’habitude de confort que nous avons prises . Nous mettrons du temps à changer cela .
J’en discuté cet après midi. Il y a un souci de construction en France. Catalan, peux tu fournir le lien vers les infos sur les excédent de consommation par pays par degrès ? 4eme réforme sur la réglementation thermique des logements en France en 10 ans, et on construit avec toujours les même principes/téchnologie et règle de l’art que dans les années 80 pour 75% des constrcution neuves.
J’en discuté cet après midi. Il y a un souci de construction en France. Catalan, peux tu fournir le lien vers les infos sur les excédent de consommation par pays par degrès ? 4eme réforme sur la réglementation thermique des logements en France en 10 ans, et on construit avec toujours les même principes/téchnologie et règle de l’art que dans les années 80 pour 75% des constrcution neuves.
Et que dire des entreprises qui louent des bureaux fait de tole et de baies vitrées ? Clim a fond en été, convecteurs a 100% en hiver
A Catalan. La France possède peut être des passoires énergivores dans lesquelles les habitants font appel à des chauffages d’appoints, en partie électrique. En revanche, les logements prévus à l’origine pour les chauffages électriques ne sont pas des passoires loin s’en faut : Par exemple, pour les maisons : Avant 1975 on a : – 196,6 kWh/m2 pour le gaz, – 146 kWh/m2 pour l’électricité Après 1975 on a : – 161 kWh/m2 pour le gaz, – 105,5 kWh/m2 pour l’électricité pour les appartements : Avant 1975 on a : – 174,7 kWh/m2 pour le gaz, – 97,9 kWh/m2 pour l’électricité Après 1975 on a : – 143,5 kWh/m2 pour le gaz, – 62,4 kWh/m2 pour l’électricité
A Antoine; J’avais regardé ce que donnaient les pics horaires chez nos voisins : Encore une fois, le chauffage électrique installé à demeure n’est pas responsable du pic de 19h00, puisqu’il fonctionne en quasi continu. En fait, il élève le niveau moyen de la demande de plus de 20GW les jours de grand froid.
Maintenant voyons qui est reponsable de la pointe horaire de 19h00 : Et un autre : Vous noterez que le lien vers l’étude REMODECE a été fourni par HESPUL.
Je suis assez étonné de jamais voir ressortir la responsabilité des pompes a chaleur air eau dans l’augmentation des consommations en cas de grands froids. En effet ces PAC, quand elles sont installées comme c’est souvent le cas en remplacement de chaudières, ont un rendement qui chute très fortement en cas de basses températures. Cette baisse de rendement est généralement compensée par de simples résistances électriques. Il en résulte qu’au lieu d’avoir, comme pour le chauffage électrique classique, une augmentation de la puissance demandée proportionnelle à la baisse des températures, les PAC air eau ont un appel de puissance dont la courbe ressemble à une exponentielle. Je ne veux pas ici condamner complètement ces dispositif qui peuvent présenter un intérêt, mais uniquement en relève de chaudière ou du moins avec un apport autre pour les jours de grands froids (poêle à bois par exemple). La PAC air eau en remplacement de chaudière, comme elle est vendue en ce moment par de très nombreux installateurs, présente un grand risque en terme d’augmentation des pics de consommation.
@sand Entièrement d’accord, le tertaire est loin d’être exemplaire… Mais dans ce genre de bâtiments, « personne ne paye l’électricité ou le gaz » et l’énergie ce sont des frais de fonctionnement parmis d’autres… @seb Sur le principe, les PAC sont c’est pas mal. Mais dans les faits, elles sont presques toujours surdimensionnées et mal réglées. Ce sont trop rarement des frigoristes qui les installent et les entretiennent. Et on finit avec des COP moyens annuels tous pourris (loin des 3 ou 4 des pubs !). C’est que ça demande des réglages aux petits ognions ces bestioles ! @dédé29 Dans beaucoup de pays, on change la configuration de la maison et ses habitudes en fonction des saisons (lieu de sommeil, de vie…). On y viendra sans doute un jour en France… En tout cas, je m’y suis mis !
« On peut résumer ce que nous disent ces courbes, en recourant à l’image de la servante nucléaire qui, pour un petit salaire, dans l’ombre, à l’occasion sous le mépris, voire même l’insulte, produit un travail continu, régulier et ajusté aux besoins de la maisonnée. Pendant ce temps, dans le salon brillamment éclairé, les deux danseuses éolienne et solaire, importées à grand frais de l’étranger, viennent, de temps en temps, à leur convenance, exécuter quelques entrechats grassement payés, suscitant les applaudissements frénétiques de leurs sponsors, de leurs groupies politiques et des médias, lorsque, par extraordinaire, un de leurs bonds s’élève un peu plus haut que l’ordinaire. »
Facile de tirer sur le solaire l’hiver, la nuit, mais une solution Energies Renouvelables doit être regardée globalement, et nécessite d’être capable de se projeter à long terme. Je vous invite à lire ma publication de la semaine dans les articles participatifs. L’énergie durable est notre avenir, inventons la.
Le 08 février 2012 en pleine vague de froid, le PV allemand a produit ceci : Au total sur la journée du 08, l’Allemagne a produit exactement 36 928 MWh ou 36,9 GWh. Pendant ce temps là, la France a consommé 2 249,5 GWh. L’Allemagne aurait donc pu au maximum alimenter 2% de la France. Mais pourquoi l’Allemagne aurait-elle cette drôle d’idée de vendre tout son PV à la France en gardant jalousement son lignite. Cette façon de faire aurait deux grands inconvénients : – on ne pourrait plus accuser la France d’importer des GWh très carbonés – cela ocasionnerait d’énormes pertes sur le réseau de transport allemand, alors qu’il est si facile de consommer le photovoltaïque sur place.
Concernant le solde commercial du mois de janvier, les données sont fournies par les douanes Pour le mois de janvier, on a * importé : 0,7 TWh pour 34 M€ * exporté : 6,2 TWh pour 258 M€ Vis-à-vis de l’Allemagne : * importé : 0,006 TWh pour 0,3 M€ * exporté : 1,4 TWh pour 60 M€ Il n’est guère utile de calculer les soldes vis-à-vis de la balance commerciale puisqu’ils correspondent grosso moddo aux exportations. Pourquoi certains s’ingénient-ils à torturer les chiffres quand l’on constate qu’assez largement, le système électrique français rapporte de l’argent ? Les Allemands rient-ils vraiment, où est-ce sorti de l’imagination de « kohlkraft nein danke » ?
Cela dit il reste bien sûr possible qu’une part de l’électricité allemande passe par la Belgique (importations 16 M€, exportations 15 M€) voire la Suisse (importations 11 M€, exportations 47 M€), mais cela ne changera en rien le solde global, très largement positif à +200 M€ pour un mois. Mois par ailleurs extrêmement tendu pour notre système électrique.
Pour les douanes, il s’agit d’échange contractuel. Peut importe que l’électricité « physique » passe par plusieurs frontières selon la loi de Kirchhoff.
Peu importe ça va aussi. oups !
Merci pour la précision Cela signifierait que la France, en janvier, aurait importé d’Allemagne l’équivalent du prix d’une grosse maison ? Je comprend que ca fasse rire les Allemands 6000 MWh pour 300 k€, soit 50 €/MWh. Sûrement pas le prix du PV…
« compte tenu du prix du granulé 8,07ct d’euro le kWh du rendement du poele et des frais annuels d’entretien ce chauffage est plus cher que le chauffage electrique » faux (enfin ça peut etre vrai dans quelques cas extreme, ou alors si on est agent EDF) par exemple ici le sac est à 4 euros 20 soit 5.6 ct le kWh (un sac de 15 kg fait 75 kWh) un entretien sur un poele coute de 100 à 150 euros annuel
« Par exemple, pour les maisons Avant 1975 on a : – 196,6 kWh/m2 pour le gaz, – 146 kWh/m2 pour l’électricité » vous avez encore oublié le commentaire de l’étude: » La faible consommation unitaire finale des logements équipés d’un chauffage électrique provient de leur isolation, du coût de la consommation d’électricité et d’un éventuel chauffage d’appoint au bois qui est parfois mal recensé. »
sur cette page, ça commence à 235 euros le big bag d’une tonne de granulé soit 4.7 ct/kWh
Je n’ai pas oublié le commentaire de l’étude, au contraire. Depuis que j’ai donné le lien vers cette étude il était visible de tous les lecteurs.. qui se donnent la peine de lire. Si le fait que le kWh électrique soit cher, oblige les gens qui utilise ce type de chauffage à mieux isoler leur maison et donc in fine à moins dépenser de kWh, c’est tout bénéfice. Je n’ai jamais rien dit d’autre. Et en plus, le jour où ils veulent sortir du chauffage électrique, ils ont l’avantage d’avoir déjà, en moyenne un logement mieux isolé donc moins énergivore.
Les chiffres sont tombés: C’est absolument dramatique: la France a importé en Février 716GWh, soit en gros et en moyenne 1000MW sur tout le mois. Un peu plus de 1550 l’ont été depuis l’Allemagne, honte à nous….Au passage, il ne peut pas y avoir que des « excédents » solaires qui font tellement rire les allemands, car je ne pense pas que la production solaire allemande en Février atteigne cette valeur, même avec 25GW installés. Euh, quelqu’un a-t-il le montant des consommations nettes de gaz (importations+soutirages-production nationale) pour le même mois, ainsi qu’une estimation de la quantité de fioul domestique consommée? Bon, la Kombikrafwerke européenne a fonctionné, on verra bien fin 2012 si ces 716GWh importés sont compensés… (je pense que oui, à moins qu’on ne décide d’arréter brutalement 15 réacteurs).
J’ai déjà donné le lien vers GRT gaz pour avoir les consommations en quasi temps réel : Voici le lien direct : Les données sont même téléchargeables au format Excel. Vous verrez que le pic de consommation (pour la seule distribution publique) est de 2,59 TWh le 07 février. Voilà pour le pic gazier.
Oseriez vous prétendre que sur un seul jour, les consommations de gaz (totalement importé) francaises sont 3 fois supérieures au déficit incommensurable de la production électrique francaise sur tout un mois, mois absolument horrible , même Mme Rivasi l’a dit….
Et si oui, Mme Rivasi ( et pas qu’elle) ne devrait-elle pas changer de combat? A ceux qui parfois, malgré je le pense dans beaucoup de cas de bonnes intentions, ne savent pas compter ou s’ils savent n’ont pas vraiment idée des ordres de grandeur en jeu, réflechissez un peu aux chiffres ci-dessus, ça vous évitera de vous tromper de combat….
Effectivement, la balance commerciale électrique est très déséquilibrée…. en faveur de la France. Bon certains mois c’est moins bien. Par exemple en février, nous avons un solde importateur de 716 GWh. Dans le même temps, nous avons consommé 54 457 GWh de gaz pour les seuls besoins de la distribution publique (esentiellement du chauffage), soit 76 fois plus que le déficit d’électricité. Comme nous ne produisons plus de gaz, c’est de l’importation légèrement différée. Et cela pèse très lourd sur notre balance commerciale. Cependant, Michelle Rivasi ne peut pas changer de combat car elle est engagée jusqu’au cou contre le nucléaire. Le principe reste donc de taper sans discernement sur le nucléaire en essayant de lui trouver tous les défauts et en lui attribuant toutes les reponsabilités, même les plus fantaisistes. Dans ce contexte, on est bien dan la fameuse « GUERRE DES TROIS » que j’ai déjà évoqué et dont je reprends le passage intéressant : « Néanmoins, il convient d’observer que ce jeu d’affrontement ne met pas face à face seulement deux camps, mais trois ; il s’agit bien en effet d’une « guerre des Trois », car certains courants écologistes s’introduisent dans le débat pour manifester indirectement leur hostilité à l’énergie nucléaire, en souhaitant que la nouvelle réglementation thermique bride la part de l’électricité dans la consommation énergétique des bâtiments, quitte à ce que l’espace ainsi libéré pour d’autres énergies soit approprié par le gaz, et non pas nécessairement par des énergies renouvelables. Le paradoxe d’une posture qui favorise ainsi une énergie qui est manifestement, en France, plus émettrice de gaz à effet de serre que l’électricité, est résolu en poussant la thèse du contenu marginal en carbone de l’électricité, thèse qui renvoie à un autre débat théologique… » Ainsi va la vie, au grès des courants politiques et « écologiques »
« Si le fait que le kWh électrique soit cher, oblige les gens qui utilise ce type de chauffage à mieux isoler leur maison et donc in fine à moins dépenser de kWh, c’est tout bénéfice. Je n’ai jamais rien dit d’autre. » vous , non, mais le commentaire si. Il dit clairement qu’il est possible que les « chauffé electriques » se chauffent moins ou utilisent un complement moins cher. à Sicetaitsimple Heu..là il me semble que c’est un ancien directeur d’EDF qui pointe du doigt le chauffage electrique….sauvage, Mais il est préférable de taper sur Rivasi
Pour Rivasi, c’est ici:
Avant on attaquait le chauffage électrique résidentiel installé qui possèdait 31,6% des parts de marché en 2008 et consommait environ 40 TWh (hors ECS) : Maintenant, on s’attaque au chauffage électrique sauvage. Là, j’avoue ne pas avoir de chiffre et ne pas savoir à quel endroit (résidentiel, tertiaire…), ce phénomène sévit sauvagement ?
Les chiffres ci-dessus relatifs aux importations d’électricité et de gaz au mois de Février montrent bien à ceux qui pourraient être aveuglés par des discours imbéciles que même dans ces conditions un peu extrèmes il n’y a pas photo. Quand les partisans des renouvelables, dont je suis comme bien d’autres, auront compris que l’ennemi ce n’est pas le nucléaire, mais les fossiles, au moins à court et moyen terme, on aura peut-être progressé. Et pour faire reculer les fossiles,au-delà des économies pour lesquelles tout le monde est d’accord, le bon vecteur, c’est l’électricité, sous toutes ses formes y compris dans certains cas fossile (cf. PAC)! Reste à convaincre, comme nous essayons de le faire, que la consommation d’énergie n’est pas que la consommation d’électricité, mais ce n’est pas simple! Etre « écolo » sans être antinucléaire, visiblement c’est un problème. Cordialement.
Oui, mais vous verrez tout va changer avec Eva Joly, l’alternative est la suivante : – elle applique le système norvégien en France (à partir de mai 2012) et alors nous sommes très en retard sur le chauffage électrique car nous sommes à 30% là où les norvégiens sont déjà à 80%. – elle part appliquer le modèle français en Norvège, et là, ça va leur faire mal car ils devront réduire drastiquement le chauffage électrique et la gabegie qui va avec. Elle exigera au moins une diminution d’un facteur 4 de la consommation d’électricité. Maintenant réponse à la question : peut-on être « écolo » sans être antinucléaire ? Réponse : Non pas chez EELV. La preuve, Nicolas Hulot a été obligé d’abjurer sa foi « non antinucléaire » pour pouvoir être candidat à l’investiture. Résultat, il a bien abjuré et il s’est fait viré !
C’est sans compter avec nos 700TWh/an de géothermie profonde….Si Okaenergy devient ministre de l’energie du premier gouvernement Joly.
De classer Jean bergougnoux avec les écolos antinucléaire puisqu’il ose dire qu’il y a un problème
Le problème des chauffages électriques d’appoint semble bien réel…. quel que soit le mode principal de chauffage du logement. Le paradoxe pourrait même être que ce phénomène présente une plus grande ampleur dans les logements non nominalement équipé d’un chauffage électrique et que ce phénomène est plus répandu au delà du secteur résidentiel (tertiaire ?). Mais revenons aux déclarations de Jean Bergougnoux ancien patron d’EDF : « En 1990, lorsque j’étais Directeur général d’EDF, la baisse d’1°C des températures hivernales, se traduisait par un accroissement de consommation de l’ordre de 1100 mégawatts, soit l’équivalent de deux grosses unités de production électrique brûlant du fioul ou du charbon. Aujourd’hui, cette sensibilité de la consommation hivernale à la température aurait plus que doublé : une baisse de température de un degré entraine un accroissement de la consommation de 2300 mégawatt. Or durant la même période (1990-2011), la consommation d’électricité pour le chauffage des logements « tout-électriques » a progressé d’à peine plus de 20%. Le développement du chauffage électrique, en tant que mode de chauffage principal, ne peut donc expliquer qu’une petite partie de l’accroissement de la sensibilité des consommations à la température. Alors qui est le coupable de ces pics de consommation ? Le suspect n°1 est, évidemment, le chauffage électrique d’appoint que certains qualifient de « sauvage ». Bon an mal an, 1 million d’appareils de chauffage électriques mobiles sont vendus en France, en particulier en grandes surfaces. » Je rappelle simplement qu RTE évalue qu’actuellement la consommation des logements équipé de chauffage électrique est d’environ 42 TWh sur une année de chauffage. Cette estimation vaut pour une parc de logement représentant 1/3 du parc total. Or nous en possédons aucun chiffre sur les chauffages électriques d’appoint. Nombre vendu ? En service ? Où ? Puissance ? Je ne pense pas que Jean Bergougnoux soit devenu écolo antinucléaire. je pense en revanche qu’il pose une bonne question qui mériterait une étude pour y répondre objectivement. REMODECE pourrait faire une actualisation de sa célèbre étude souvent citée et très détaillée sur les « produits bruns ».
« Je ne vois pas comment on peut diminuer la pointe en promotionnant le chauffage electrique, alors qu’il est toujours en expansion. » Ben, il n’y a qu’à demander aux Norvégiens comment ils gèrent la pointe avec 80% de chauffage électrique et un climat en moyenne 2,3 fois plus rude. Nous n’avons que 30 % de chauffage électrique. Au total, il devrait avoir 6 fois plus de problème de pointe que nous ? Parsonnellement, je me vois pas leur poser la question, il faudrait trouver quelqu’un qui parle la langue et s’intéresse au sujet. Pensez-vous qu’Eva Joly pourrait mener l’enquête ? En tout cas, il ont dû avoir des commerciaux de haute volée pour les pousser à cette incroyable gabegie qui les amené à 80% de chauffage électrique. EDF, ils sont pas fortiches en commerce. Ceci dit rien n’empêche de promouvoir l’isolation, en sachant que ce sera lent.