Pour un marché de masse du véhicule électrique

Quelques semaines avant que la Commission se penche sur la question, l’association européenne Going Electric met en avant les avantages des véhicules électriques, et préconise la mise en place de mesures d’incitation pour développer un marché de masse.

En juin prochain, la Commission doit rédiger une communication sur la question des véhicules électriques. L’association Going Electric anticipe les débats à venir en présentant les résultats d’une étude, rédigée en faveur d’un développement de masse de cette solution de transport. Pour y parvenir, elle propose de renforcer les mesures incitatives au niveau européen.

Dans l’étude intitulée "La consommation d’énergie, les émissions de CO2 et autres considérations liées aux batteries des véhicules électriques", l’association européenne souligne les avantages du développement de cette solution de transport : en prenant en compte le mix de production électrique européen, les véhicules électriques pourraient générer moitié moins de CO2 que les voitures à carburant fossile tout en consommant beauxoup moins d’énergie, indique-t-elle.

En considérant un développement de masse du marché, elle montre également qu’il ne serait pas nécessaire d’augmenter de manière significative les infrastructures électriques, cela jusqu’à un seuil de 20 à 25% du parc automobile.

L’utilisation systématique des véhicules électriques pour les déplacements de courtes durée dans le monde entier réduirait la consommation de pétrole d’environ 20%, tout en allègeant sensiblement la pollution urbaine, supprimant la quasi-totalité du bruit, et atténuant la congestion de circulation et de stationnement.

Going-Electric rappelle également que les producteurs de batteries américain, les constructeurs automobiles et les consommateurs reçoivent déjà des subventions gouvernementales, et que les fabricants chinois ont un fort avantage concurrentiel en termes de coût. En prenant des mesures incitatives à destination des constructeurs, des consommateurs et des villes, il lui parait toutefois possible, et souhaitable, de placer l’Europe en tête de file du marché mondial.

Pour les constructeurs automobiles, il s’agirait avant tout de subventionner la recherche sur la technologie des batteries, et les investissements dans les capacités de production de masse des véhicules et de leurs composants.

Du côté des villes, Going-Electric préconise la mise en place d’incitations en faveur des infrastructures de charge implantées dans l’espace public, et d’offrir des avantages aux conducteurs. Ceux-ci pourraient ainsi se voir réserver la circulation en centre-ville, être autorisés à emprunter les voies de bus ou encore bénéficier de places de parkings gratuites et illimitées.

Enfin, il s’agit d’inciter les consommateurs à s’équiper en véhicules, notamment en rendant cet investissement concurrentiel avec les voitures à carburant fossile. Pour combler la différence de prix actuelle, 30% à 60% de subvention à l’achat serait  nécessaire.

L’association recommande également une réduction d’impot pour les ménages possédant au moins un véhicule électrique, que soit appliqué un taux réduit de TVA, une exonération des taxes annuelles et d’enregistrement, ainsi que des incitations financières pour l’échange entre un véhicule conventionnel et un véhicule électrique. En contrepartie, les propriétaires de véhicules à combustible fossile pourraient être soumis à une hausse d’impot.

Voies de circulation et places de parkings peuvent également peser dans la balance du choix des consommateurs, souligne l’association, qui estime que certaines mesures pourraient être supprimées une fois les véhicules produits en masse et devenus compétitifs.

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Guydegif(91)

Voir l’autre annonce du jour sur les super batteries Li-Ion de Hitachi…marier les 2 pistes et Bingo !! C’est parti !! faire converger ces 2 synergies au niveau UE + Monde = un sacré progrès pour la Planète et les GES !!! A+ Salutations Guydegif(91)

francky

je travaille en équipe, à 20 kms de chez moi donc je ne PEUX prendre les transports en commun.  j’ai une voiture essence . je n ai pas assez d’argent pour m’acheter une voiture neuve, alors quoi !! je devrai payer plus d’impôts!!! les constructeurs automobiles sont tranquilles, ils nous vendent des voitures polluantes et après c’est l’utilisateur qui est sanctionné. les pauvres en vélo!!!

Samivel

Je vois pas en quoi la voiture électrique “atténue la congestion de circulation et de stationnement”. La voiture électrique c’est bien, mais là, faut pas éxagérer.

Furfur

C’est vrai qu’ils s’enflamment un peu, je ne vois pas de raison de donner accès aux voies de bus, le but étant la sécurité et la circulation des bus et des vélos. Les incitations fiscales je suis d’accord, mais souvent ça a un effet levier sur les prix. Je comprends ton point de vue francky mais on ne fait pas d’omelettes sans casser des oeufs, l’augmentation du prix d’utilisation d’un véhicule va augmenter dans le futur, c’est quasimment sur que ce soit voulu ou pas, donc il faut chercher d’autres solutions, ce qui n’est pas facile je suis d’accord

marcob12

Espérons qu’ils vont étoffer leur argumentaire (un peu léger) ! L’argument majeur me semble de réduire la demande de pétrole, donc sa disponibilité pour les autres à un coût supportable, tout en développant l’indépendance énergétique en offrant un boulevard pour les sources peu émettrices de CO2. La moindre pollution urbaine est clairement une cerise sur le gâteau. Pour le reste l’automobile restera la catastrophe collective qu’elle est devenue. La vague planétaire arrive de toutes façons…

Carlos

Beaucoup de voitures électriques disponibles actuellement sont deux fois plus petites que des voitures classiques (genre la REVA), c’est en cela je pense que Going-Electric parle de diminution de l’encombrement. En ce qui concerne les voies de bus, je crois que Going-Electric parle de mesures temporaires. Il faut bien encourager les gens à acheter des véhicules électriques et vu le peu de nombre pour le moment de ce type de véhicules en circulation, je ne vois pas en quoi cette mesure serait gênante.

tibeau

En Norvège, il est proposé de tout simplement interdire la vente de véhicules neufs fonctionnant avec des énergies fossiles (hors hybride). Avec une loi comme ca, on va favoriser l’électrique !

alternotre

Ce que je ne parviens pas à m’expliquer, c’est que l’on parle très peu d’éventuels programmes visant à généraliser le télétravail… Economiser l’énergie, les voitures “vertes”, les huiles végétales… Tout cela est formidable, mais on semble négliger l’importance du changement dans nos comportements quotidiens: A commencer par notre manière de … Travailler ! Il me semble que remettre en cause les déplacements quotidiens en développant les solutions de travail à distance serait une piste tout aussi productive que les voitures électriques… Et pourtant, les choses semblent étrangement calme de ce côté là… A moins que j’ai loupé quelque chose ?

Django

Bien sur le télétravail serait très bien ,mais le problème prioritaire des gens en ce moment de crise , c’est d’avoir du travail tout court ,où qu’il puisse se trouver , tout près ou même assez loin,pourvu qu’ils trouvent un emploi . Dure réalité …

Dan1

Un petit exemple de télétravail réussi : Les hopitaux américains font analyser leur radios en Inde par des médecins spécialisés qui de surcroît, compte tenu du décalage horaire, travaillent quand il fait nuit aux Etats-Unis. Je crains fort que si vous proposez de généraliser ces procédures d’un autre monde, vous vous heurtiez rapidement à la réprobation des gens de votre monde. N’oublions pas que le télétravail, c’est aussi la porte ouverte à une très forte délocalisation (voire les centres d’appel). Je ne sais pas si tout cela est bien écologique.

moise44

Je suis étonné de lire que la nuisance “bruit” serait éliminée ! çà m’étonnerait beaucoup qu’il arrivent avec des moteur électrique a éliminer le bruit de roulement des pneux sur le bitume ainsi que le frottement de l’air sur le véhicule… La voiture électrique n’est qu’un mirroir aux allouettes de plus ! Il n’ya pas plus de stocks infinis de lithium que de pétrole. De plus, rouler a l’électricité dans unn pays comme la chine, la pologne ou même l’alemagne qui produisent leur électricité au charbon est bien plus émetteur de GES que de rouler au pétrole ! Rouler dans les voies de bus ! Mais alors, coment les autres automobilistes feront la différence entre les deux types de véhicules ? Et qui dit que les possesseurs de vehicule a pétrole ne s’engagerons pas eux aussi dans les voies de bus, reduisant aisni leurs noms et finalement leur utilisation comme voies de circulation classique !

Dan1

Non, il est faux de dire que rouler en voiture électrique en Chine sera bien plus émetteur de GES que de rouler au pétrole. Au pire ce sera égal et encore. C’est d’ailleurs ce que montre l’étude de Going Electric. Même dans le pire des cas (électricité produite au lignite), le bilan d’un parc de véhicule électrique ne dépasse pas son équivalent à moteur thermique. On peut d’ailleurs vérifier cela en calculant d’une autre manière.  Le cocasse de cette étude, avec le raisonnement de moise44, est qu’à la page 14, on voit clairement qu’il ne faudrait pas introduire de véhicules électriques au Danemark car avec 840 g de CO2/kWh ce ne serait pas raisonnable pour les émissions de GES ! Plus globalement, lutter contre la voiture électrique indique clairement que l’on ne croît pas une seconde à la réduction des émissions de CO2 de la production de CO2 (notamment via les EnR). Dit autrement, si le véhicule électrique n’est pas très intéressant dans certains pays, c’est bien parce que la production électrique est trop carbonée et c’est donc à cette cause qu’il faut s’attaquer et non au véhicule électrique.

Dan1

Lien direct vers l’étude :

Pierrotb1

Il faut une étude commandée par les pouvoirs publics et pas les vendeurs de la voiture électrique Monsieur Dan1! D’autre part il est faux de dire que le véhicule électrqiue émet moins de CO2 car il faut comparer à confort égal (chauffage la moitié de l’année) et à fiabilité égale et cycle de vie égal (batteries). Cela est complexe de comparer ce qui est comparable. Même si vous prenez un rdt de 90% pour un moteur élec il y aura toujours une perte de rdt en ligne et du cyle de carnot en amont (soit 78% perte  (ou +?). Penser aussi aux émission de GES des infrastructures. Aujourd’ui la question c’est le poids des véhicules (issu de la recherche de la sécurité à tout craint) et de l’ecobilan du carburant. Ne pas oublier – l’HVC huile végétale carburant qui est tres décarboné. – un modéle PSA peugeot citroen de moyenne gamme dernière génération consomme 4,0 L au 100 c’est autant d’émission de CO2/km qu’une Prius (véhicule hybride donc semi-élec) ! Le probleme des batteries reste aussi quoi qu’on en dise la durée de vie limitée et recyclabilité des batteries soit un ecobilan à maitriser. A+ pierre

Rri

L’affirmation : “il ne serait pas nécessaire d’augmenter de manière significative les infrastructures électriques, cela jusqu’à un seuil de 20 à 25% du parc automobile.” repose sur des hypothèses surprenantes (recharge de tous les véhicules électriques à partir de minuit, pas de prise en compte des utilisations de type Autopartage…) Une étude du cabinet Sia conseil cliquez ici montre qu’il faudrait en 2020 un EPR de plus pour satisfaire les besoins.

Dan1

Pour Pierrot1 : Dans le cas présent, le problème n’est pas savoir si l’étude provient ou non des pouvoirs publics. En effet, les calculs sont exposés, on peut donc vérifier un certain nombre de résultats annoncés et ce, en employant d’autres méthodes. Je maintiens, que dans l’état actuel des choses, il est difficile de démonter que globalement un parc de véhicules électriques pourrait émettre plus de CO2 que l’équivalent thermique, même dans un pays dont l’électricité à l’haleine très chargée. Montrez moi dans quel cas, calcul à l’appui, le bilan est défavorable au véhicule électrique. Pour ce qui est de ne pas augmenter les moyens de production à cause du parc automobile, je ne sais pas si 20 ou 25 % est plausible en France. Regardons ce qu’il pourrait en être :   Si on ne considère que les 30,5 millions de voitures particulières (parcourant chaque année 400 milliards de kms en consommant  27 milliards de litres de carburant), on pourrait les remplacer par un parc électrique consommant en moyenne 18 kWh/100 kms (ce qui est déjà une estimation haute qui permet d’envisager des véhicules plus lourds que la Blue car et la consommation des auxiliaires). Ce parc nécessiterait environ 100 TWh en sortie de centrale électrique compte tenu des pertes. Maintenant, si on alimente que 25 % du parc (soit 7,6 millions de véhicules), on aura besoin que de 25 TWh par an. Cela représente environ 5 % de la production française actuelle, ce n’est donc pas le bout de monde et ce n’est même pas la production annuelle d’un EPR (entre 12 et 13 TWh). A titre indicatif, si le facteur de charge de notre parc de réacteurs nucléaires de 63 GW passait de 75,4 % en 2008 à 80 % en 2010, nous aurions les 25 TWh qui alimenteraient presque 8 millions de voitures. Cela veut dire qu’une meilleure gestion du parc actuel de production permettrait de dégager des marges. Rien n’interdit bien entendu de produire une partie de ces 25 TWh avec des EnR, à moins qu’elles n’en soient pas capables !