Pourquoi ne pas convertir le fumier de vache en électricité ?

Des études ont estimé que la conversion du fumier en provenance des 95 millions unités de bétail aux États-Unis suffirait à produire de l’énergie – renouvelable – équivalent à 8 milliards de gallons d’essence (environ 30 milliards de litres), ou 1% de la consommation totale d’énergie du pays.

Comme de plus en plus d’agriculteurs et de collectivités s’intéressent à la production d’énergie à partir de déchets agricoles, il existe également en parallèle un besoin croissant d’informations sur la faisabilité économique et la durabilité de ces programmes.

Dans une étude de cas publiée par le "Journal of Dairy Science", des chercheurs de l’Université du Vermont associés aux Autorités des services publics du Vermont (CVPS) confirment que même s’il est techniquement possible de transformer le fumier de vache en électricité, les rendements économiques dépendent fortement des prix de l’électricité de base, de la prime payée pour l’énergie convertie, du soutien financier du gouvernement et autres organismes, ainsi que la capacité à commercialiser les sous-produits issus de la génération du méthane.

Le programme "Cow Power" de CVPS à pour objectif d’assister les fermes en planifiant et en installant des digesteurs anaérobies, des générateurs convertisseur du fumier de vache en électricité, et en vendant les sous-produits à ses clients. Ces derniers qui participent volontairement au programme ont accepté de payer un surcoût de 0,04 $ par kWh pour avoir accès en partie ou en totalité à cette électricité.

"Avec plus de 4.600 clients volontaires, et un cumul des primes atteignant les 470 000 dollars par an, le programme "Cow Power" représente un succès pour les énergies renouvelables produites localement avec de nombreux avantages économiques et environnementaux", a expliqué l’auteur principal de l’étude Dr Qingbin Wang, professeur au Département du développement communautaire et d’économie appliquée, de l’Université du Vermont.

Toutefois, l’étude a révélé qu’en raison de l’énorme investissement initial – compter environ 2 millions de dollars pour équiper une exploitation agricole – , les subventions d’Etat et d’organismes fédéraux restaient une nécessité, car sans eux, les fermes laitières seules étaient incapables de financer un tel système. De plus, les revenus que les agriculteurs perçoivent de la vente de leur électricité et des sous-produits doivent être assez conséquents.

L’analyse des scénarios présentés dans l’étude de cas suggère que des changements même mineur dans le montant des primes peut avoir un impact significatif sur les flux de trésorerie d’une opération moyenne. En outre, la chaleur résiduelle provenant de la combustion du biogaz capturée et utilisée par la ferme, de même que l’exploitation des sous-produits issus de la digestion sous formes de litières et de compost, ont contribué de manière significative à la trésorerie des exploitations agricoles – jusqu’à 26% du total des recettes en 2008.

"Pour toutes les communautés intéressées par un projet d’énergie renouvelable d’origine locale, comme le Programme CVPS "Cow Power", l’engagement fort et la collaboration des services publics, des producteurs laitiers, de clients, et des organismes gouvernementaux au niveau étatique et local demeurent essentielles " a conclu M. Wang

L’article : "Economic Feasibility of Converting Cow Manure to Electricity: A Case Study of the CVPS Cow Power Program in Vermont," by Q. Wang, E. Thompson, R. Parsons, G. Rogers, and D. Dunn. Journal of Dairy Science, Vol. 94, Issue 10 (October 2011), DOI 10:3168/jds.2010-4124. Published by Elsevier.

Articles connexes

7 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Chosebinne

Bonjor, l’étude ne tient pas compte du potentiel de réduction de la matière organique des sols (une excellente façon de séquestrer du carbone dans les sols). Si tous s’orientent vers cette voie, il faudra trouver des alternatives pour s’assurer de limiter les pertes de carbone organique dans les sols. Et malheureusement, ces “détailsd” ne sont que rarement considérés dans ce genre d,article.

S.pellegrino

Vivement le… Pourquoi ne pas convertir le fumier humain en électricité ?

Reivilo

On peut au moins utiliser le méthane “humain” pour la cuisson des aliments, ça se fait déjà à très grande échelle en Chine ou comme ici en Afrique.

Reivilo

Et voilà deux liens sur ce qui se fait en Chine.

trimtab

Poo Power ? Bucky (Richard Buckminster Fuller – http://www.bfi.org) y été déjà dans les années 1930 ! avec son ‘Compacting Toilet’, et avec son approche sur la polution, qu’il considéré comme de ‘la chimie de grande valeur’ : Et comme il faisait remarquer à l’époque (comme Reivilo et S.pellegrino), ça se ‘pratiquer’ déjà en asie ! trimtab

Guydegif(91)

Les 2 liens du post de Reivilo de 17:07 le 20/10 sont riches d’enseignements ! Bravo aux Chinois ! Un fois n’est pas coutume, alors qu’on les critique souvent, et pour de justes raisons, donc ça mérite d’être dit ! Dans ces liens on voit qu’ils ont sû, et depuis longtemps, valoriser des ressources diverses en biogaz, avec des moyens parfois précaires ou simplistes ! Ils n’en ont que PLUS de Mérite ! Donc, Bravo ! Donc pas que du charbon et les nuisances associées, chez ce grand peuple…mais, attention, pas d’admiration aveugle, gardons les yeux ouverts! A souligner ! A+ Salutations Guydegif(91)

Momo1

Un des grds specialistes ds. ce domaine des excrements humains et animaux est la Fondation Sulabh ( qui signifie salubrite ) en Inde , vs. y trouverez X et X types de toilettes et autres composteurs et biodigesteurs de ttes tailles . Ils recuperent egalement des milliers de tonnes de ces matieres / an ( en particulier tous les hotels de luxe de la chaine TAJ Mahal du Grpe TATA ) et en font du biogas pour la cuisine et l’hygienisation de dispensaires ” de rues ” pour les + pauvres Bonne recherche a tous