Prédire la force du vent : un enjeu crucial

Lorsque la part d’énergie éolienne était encore marginale aux Etats-Unis, les variations de la force du vent ne posaient pas plus de problème que la part d’imprévisibilité de la consommation des ménages. Mais à mesure que les éoliennes renforcent leur présence dans le paysage américain, les prévisions météorologiques revêtent une importance cruciale.

Pour un Etat comme le Texas, qui comptait en décembre dernier 4 446 MW de capacité éolienne sur son réseau, plus que pour n’importe quel autre Etat, les erreurs de prévisions peuvent coûter cher.

Le 26 février dernier, c’est une soudaine chûte de la production éolienne qui est avancée pour expliquer l’état d’urgence déclenché par le gestionnaire du réseau texan ERCOT. Une consommation bien plus importante que prévue a été enregistrée, alors que les centrales conventionnelles étaient en veille. La chûte soudaine du vent a brusquement provoqué la crise.

Le comble pour ERCO, était que l’incident aurait pu être évité. Le gestionnaire avait déjà lancé un projet pilote, qui avait sû prédire une chute de vent plus d’une journée à l’avance. Information malheureusement non communiquée.

Le Texas n’est pas le premier a avoir pris conscience de l’importance des prévisions. Déjà l’Etat de Californie compte élargir son système, qui couvre actuellement uin quart de l’Etat. Celui de New York intègrera son système de prévision cet été, tout comme le Texas.

Un récent rapport de General Electric prévoyait que pour des capacités de 15 000 MW, les variations de production pourraient atteindre 2 400 MW en moins d’une demie-heure. Une telle variation surviendrait au moins une fois par an. En comparaison, la chute texane du 26 février dernier était de 80 MW.

L’avantage des éoliennes, est qu’elles fournissent elles-mêmes les relevés de force et de direction du vent, en temps réel. Accompagnés, la plupart du temps, par des relevés de température, d’humidité et de pression atmosphérique.

Des compagnies spécialisées dans la modélisation fournissent des logiciels qui apprennent au fil du temps à corréler les données en fonction de l’énergie fournie, et à reconnaître ainsi les conditions annonciatrices de la force du vent.

En plus de la fiabilité, une prévision fiable permet de minimiser les coûts de production, ainsi que les émissions de gaz à effet de serre, en réduisant le nombre de centrales laissées en veille poru pallier aux imprévus. Ces centrales, utilisées en cas de secours, générent de la pollution sans produire le moindre KWh. De meilleures prévision permettraient d’optimiser leur nombre.

Le gestionnaire du réseau californien, Cal-ISO, compte améliorer son système, qui fournit actuellement des prévisions à plus d’une heure. A terme il incluera des prévisions pour le jour à venir, soit le temps nécessaire pour prévoir la mise en place des capacités de secours.

Mais en allongeant les prévisions à une journée, le taux d’erreur passe à 15%, contre 7% au plus pour une prévision heure par heure. Mais les études montrent que même une prévision imprécise, faite une journée avant fait tout de même largement la différence.

Si 5 000 Mégawatt d’énergie éolienne sont prévus, une erreur de 20% signifierait que les parcs produiraient entre 4 000 et 6 000 MW de puissance. Dans ce cas, les capacités de secours seraient trop ou pas assez puissantes, de 1 000 MW. Sans les prévisions, elles seraient au moins de 4 000 MW trop puissantes.

   

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Pasnaif

..dans ce dossier de la part des habitués du “pro-éolien” à tout prix !! Eh oui, on ne parle jamais du CO² émis par les centrales thermiques a combustible fossile tenues en “veille” pour compenser le Vent quand il flanche ! Sachez amis “pros” qu’une telle centrale en veille consomme 40% du charbon qu’elle consommerait à pleine puissance et cependant ne délivre aucun courant sur le réseau. Economies, économies  de CO² (sur le papier) de nos chères éoliennes, voyez ce qu’elles deviennent !

Geo

Même les anti-éoliens sont obligés de citer le charbon pour prétendre que l’éolien ne serait pas si valable que cela…….mais est-on et sera-t-on obligés de maintenir les veilles avec du charbon ?…… alors que les turbines à gaz sont plus rapides et moins polluantes, …… alors que ces mêmes turbines à gaz pourront aussi, dans un avenir proche si on le veut bien, utiliser comme gaz l’hydrogène produit par ces mêmes éoliennes qu’elles doivent suppléer……ne nous trompons pas de combat, car en plus c’est le prix du pétrole qui va nous obliger à réagir plus vite que prévu…….

Pasnaif

Je l’attendais! Ce n’est pas avec 4000MW de CCG prévus qu’on va substituer les 15 à 20 000 MW éoliens prévus ! Bien sûr le CCG démarre plus vite mais il faut toujours les démarrer 20mn AVANT la panne de vent et non APRES. Mais soyons fair play: plus de veille nécessaire. Mais alors le coût devient pharaonique vu l’envolée du baril pétrole qui sera nécessairement suivie de la même envolée du Gaz, Mr Poutine et l’OPEP y veillent. Tourner à l’ydrogène? Pourquoi pas? Voyons voir: Avec un coût éolien de 55€ le MWh (je dis bien un coût et non le prix d’achat forcé à 83€) et un rendement énergétique d’électrolyse de 75% (cf Internet), cet hydrogène (stockable) brûlerait dans une CCG locale à 58% de rendement, ce qui nous met le MWh électrique à 53/(0.75x.58)=122€ le MWh auquels il faut bien rajouter les frais d’amortissement et entretien du CCG soit 15€, donc au total 137€. Qui va payer? Personne, retour à la case Départ avec du charbon.On n’en sort pas: Davantage d’éolien = davantage de CO², bientôt hors de prix.Si l’industrie éolienne était sincère dans ses déclarations angéliques (“nous luttons contre le CO²”) elle s’attaquerait de front à développer des solutions permettant d’accumuler sa production et de la rendre programmable à la demande du Réseau: Une association éolien (compression) + solaire thermique haute température stockée en souterrain (pour détente en turbine) est une excellente solution technique: Une telle centrale de 600MWe (taille des plus grosses tranches charbon, utilisées actuellement 2400heures par an) occuperait moins de terrain que le parc au charbon correspondant et fonctionnerait autant d’heures par an. Mais voilà, c’est moins rentable que la MANNE à 83€ et de plus la part éolienne de l’énergie serait très minoritaire, mais quand on a établi un parc de miroirs, on peut aussi y surajouter des éoliennes à 8MW le km².Maintenir la MANNE actuelle oriente les capitaux privés dans des voies de garage et ETOUFFE le développement de vraies solutions pour les pays qui ont encore peur du nucléaire.