Vous savez peut être que l’on a identifié de vastes zones, des "bassins" dans lequel des gaz ou du pétrole de schiste ont été identifiés comme étant prisonniers de la roche dure. Ce que l’on appelle en américain de la "tight oil" or "gas", huile ou gaz "serrée" ou encore huile ou gaz "coincée" en français populaire car c’est ce caractère d’être emprisonné dans la roche qui fait que quand on le ou la libère, ce sont finalement de grandes quantités qui s’échappent du gisement. Citons les bassins de Blakken et Williston dans le Dakota du Nord ou Eagle Ford dans le Texas et plus récemment le bassin de Barnett ou encore l’énorme bassin de Marcellus.
Le débat qui a lieu aux Etat-Unis porte sur la "déplétion", la baisse de débit, ou l’épuisement des puits de gaz ou huile de schiste par comparaison aux puits forés dans des gisements traditionnels dans lesquels existe une vaste poche de gaz ou de pétrole bien identifiée de laquelle on extrait gaz ou huile pendant des années à un débit qui décroit lentement, de 2 à 5% par an. Les puits forés dans les bassins ont un comportement différent en ce sens qu’ils ont des débits importants dès le début, liés à la "libération" de ces gaz ou huiles coincées mais qui décroissent rapidement. II semble qu’il existe dans ces structures géologiques ce que l’on appelle des "sweets spots", points doux, qui sont des petites poches sous forte pression qui ont tendance à se vider relativement vite.
On a cité 44% de perte de production dans le bassin de Blakken après seulement un an d’exploitation ou 34% dans celui de Eagle Ford. Il faut, pour maintenir le débit de production, forer de nouveaux puits ce qui a affecte forcément l’équilibre économique de tels projets. D’autres experts ont montrés au contraire que dans d’autres régions et structures géologiques, les productions ont été meilleures que prévues initialement. L’Agence de l’Energie, l’EIA, en conclut que ces résultats sont typiques d’une technique qui balbutie, à son stade initial de développement, mais que les surfaces considérées, beaucoup plus vastes que celles des gisements traditionnels permettent de penser que la production continuera de monter jusqu’en 2020 avant de décliner ensuite.
Le résultat n’en sera pas que les Etats-Unis puissent se passer des importations de brut et de gaz mais qu’ils en deviennent moins dépendants !
Les américains s’étonnent que nous ne réalisions pas qu’il est infiniment meilleur pour l’environnement d’exploiter les gaz de schistes que de redémarrer, voire construire, des centrales électriques au charbon bien plus polluantes comme c’est le cas en Allemagne !!
[ Archive ] – Cet article a été écrit par CaDerange