Suite à la polémique concernant la fiabilité de la cuve du réacteur de l’EPR de Flamanville et de la question qui se pose quant à la viabilité d’un tel projet, la ministre de l’Ecologie et de l’Energie a affirmé dimanche dernier dans l’émission C Politique de France 5 que "Non, il n’est pas condamné".
"Les Français peuvent être rassurés au sens où l’ASN dit les choses", a plutôt pensé la ministre, mettant en avant un "système français transparent (…) et ça, c’est quand même un progrès extraordinaire. (…) Cela permet au parlement de faire des auditions, au gouvernement d’exiger des évaluations, des tests complémentaires, ce qu’Areva s’est engagé à faire."
A la question, est ce que peut encore exporter l’EPR, la Ministre se justifie : "Ce sont des travaux extrêmement complexes (..) et comme dans tous les travaux industriels, même ceux menés en dehors de la filière nucléaire, il y a des ajustements en cours de travaux."
"EDF a communiqué pour dire que l’ouverture serait sans doute retardée d’une année", a-t-elle également fait savoir. "Le budget a dérapé clairement (…), et plus jamais des décisions comme celle-là ne sont prises dès lors qu’on a décidé d’en discuter et de faire un débat parlementaire pour identifier les choix et désormais pour fixer à moyen terme ce qu’il y aura dans la production d’énergie et d’électricité en France."
EDF : Le chantier EPR se poursuit
"Les processus industriels employés sur la cuve de Flamanville 3 correspondent aux spécifications mécaniques mises en œuvre et validées sur le programme de réacteurs nucléaires français. Ces processus démontrent leur robustesse à travers les 1700 années-réacteurs de bon fonctionnement" a indiqué EDF dans un communiqué.
"Cependant, depuis l’arrêté relatif aux équipements sous pression nucléaires (ESPN) datant de 2005, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) exige au plan des performances mécaniques de nouvelles spécifications, à mettre en œuvre sur Flamanville 3. (…) EDF et Areva travaillent aujourd’hui à préparer un programme d’essais destiné à démontrer la conformité des équipements de Flamanville 3 à ces nouvelles exigences. Ce programme sera, conformément à la réglementation, soumis à la validation de l’ASN."
Dans l’état actuel des informations disponibles, EDF confirme que le chantier de l’EPR de Flamanville se poursuit.
Rapprochement Areva NP – EDF
Ségolène Royal a également plaidé pour un rapprochement entre le groupe du nucléaire Areva et l’énergéticien EDF. "Mon objectif en tant que ministre chargée de l’Energie, c’est qu’on soit les meilleurs dans toutes les formes de production d’énergie et donc il faut un rapprochement entre EDF et Areva (…) Un certain nombre d’hypothèses sont sur la table. Plus c’est rapide, mieux c’est." a-t-elle conclu.
Nul doute que l’acharnement du gouvernement peut permettre ce chantier d’arriver à sa fin .. mais pour la démonstration de la pertinence économique du nucléaire, on repassera !
Pour ma part je suis sidéré que l’ASN se manifeste sur la qualité de la cuve, élément clef de la sûreté, après sa mise en place … C’est un peu irresponsable, il y a 10 milliards en jeu… bof. Et il ya aussi le changement de règles de dimensionnement en cours de projet. Difficile pour un navire de se diriger vers le port guidé par un phare qui bouge …
C’est quand meme important de rappeler que si les EPR connaissent autant de retard, c’est principalement parcequ’on a eleve les exigences de securite a un niveau jamais vu. Bien superieur a celui de nos 57 reacteurs qui tournent sans probleme majeur depuis 40 ans…
pour ceux qui s’inquiétent de leur emploi dans la filiere nucléaire tout retard est une bonne nouvelle, de toute façon le contribuable paiera.La diminution du budget airparif contribuera à payer une patie des quelques boulons qui seront changés. au rang des sommités de l’incompétence Ségolène Royal brigue la première place.
Oui, je n’ai trouve cette information nulle part. Pourquoi l’ASN se reveille-t-elle apres que la cuve soit soudee et installee dans le reacteur?
En effet,cette attitude gravement irresponsable de l’ASN mériterait un audit.A cause d’elle(l’ASN) on peut perdre des milliards d’euros et des années avant la mise en route du réacteur.Elle aurait dû,en effet, se manifester sur la qualité de la cuve avant la pose de la cuve et non aprés.C’est là,le vrai scandale,le très gros scandale,concernant l’attitude de l’ASN. C’est inexcusable.
Bon ben encore une news sur l’EPR… C’est bien ça fait des commentaires ! Sinon la revalorisation du tarif photovoltaïque T4 qu’on attend depuis des mois c’était hier aussi, ça sortait de la bouche de la même ministre, et là il y avait quelque chose de nouveau :
Que ce soit l’EPR pour EDF ou les avions Mirage de Dassault, c’est finalement la France/les citoyens qui financent les développements pour qu’après ces outils puissent être « commercialisés » ailleurs. Les autres – Américains, Anglais, Russes… – font exactement pareil. C’est de bonne guerre, si ces programmes finalement entretiennent une expertise et de l’emploi en France, non ? Par contre, il aurait fallu avoir une politique similaire dans les énergies renouvelables. Mais là, à cause du nucléaire, la France a pris une génération de retard. Nos voisins allemands étaient eux partis à temps dans l’éolien et le photovoltaïque, mais ils se sont fait avoir par l’industrie asiatique. L’Etat chinois a financé les usines, montées initialement par les allemands. Aujourdhui, 8 entreprises du photovoltaïque sur le top 10 sont chinoises, 1 américaine et 1 japonaise. Observons qu’un nouveau cycle se fait actuellement sur l’énergie biomasse et les hydroliennes. La biomasse est développée principalement en Allemagne et en Autriche, et les hydroliennes en Angleterre et en Irlande, même si des entreprises ont été rachetées par des Français ! En attendant que ces machines soient faites en Chine ? Plus la technologie est sophistiquée et contraignante tout en permettant des avancées – càd plus elle est dépendante de l’homme et de son savoir-faire – moins elle est délocalisable. C’est le cas du nucléaire et de l’avionique. Dans l’énergie en France, la décision stratégique de la transition énergétique vers les énergies renouvelables aurait dû être prise il y a 25 ans, et c’est le nucléaire qui aurait du le financer directement.
@seb A 13 cent/kWh, ca reste très bas pour financer de l’intégré au bâti. J’aimerais un valorisation de l’énergie photovoltaïque en autoconsommation, un peu comme le tarif avec stockage dans les îles. Et que EDF, ERDF ou autres ne s’en mêlent pas !
merçi SEB pour le lien d’annonce ségo, voila ça commence, les appels à projet PV incluant du stockage, mais encore une fois il le faudrait pour toute nouvelle source, y compris le nucléaire! ça existe bien pour le gaz et pour les carburants!
@J4k audit surement mais aussi sur la nonconformité qui avait ete décelée par l’industriel et voir le traitement réalisé.
Ce n’est pas au « pauvre responsable qualité » de l’entreprise constructrice de la cuve de décider,mais à une entreprise crédible et indépendante du constructeur de controler la qualité de l’acier de la cuve,et à l’ASN de donner ensuite son accord pour que la cuve soit mis en place et non pas de controler aprés que la cuve soit mis en place.Les responsables de l’ASN sont donc entièrement responsables (et coupables) d’avoir laisser s’installer une telle situation détestable et ruineuse.
Il est étonnant qu’ils se soient rendu compte de problèmes aussi graves uniquement à ce stade du projet. Sauf s’il y a eu brouillage et interférences, comme c’est souvent le cas dans cette filière. L’autre hypothèse, c’est qu’ils savent exactement ce qu’il en est et qu’ils ont organisé un plan de communication, pour faire passer un surplus de facture ? Le plus inquiétant c’est l’ASN, qui a raison de lancer l’alerte, mais qui habituellement y met des nuances, alors que là, leur position est claire. Ce qui fait craindre un risque majeur, qu’ils n’auraient aucune raison de cautionner. Ce qui est la moindre des choses, car c’est aux politiques d’endosser la responsabilité. Mais depuis le début ils ont été timorés sur ce dossier, comme sur d’autres, tout aussi importants. Ils n’apprennent rien et cela leur revient systématiquement comme un boomerang. Ils semblent même prêts à valider l’enfouissement des déchets, malgré les risques que cela comporte. C’est eux qui en porteront la responsabilité historique.
Je vous trouves bien agressif envers l’ASN, qui ne peut pas se substituer à Areva le constructeur Le communiqué de l’ASN dit: « La réglementation relative aux équipements sous pression nucléaires impose au fabricant de maîtriser les risques d’hétérogénéité des matériaux utilisés pour fabriquer les composants les plus importants pour la sûreté. » Areva est donc tenu de respecter la réglementation. Des contrôles ont lieu et c’est tant mieux mais l’ASN ne peut pas non plus douter à priori du bon déroulement des process chez Areva… On leur dit de respecter des regles, ils le font pas, faut s’attendre à se faire prendre à un moment ou un autre… on peut faire pleins d’analogies avec notre vie quotidienne…
Le plus étonnant ce sont les termes de l’ASN, qui paraissent alarmants. Je ne pense pas que l’on puisse les suspecter de tenir ce genre de discours pour rien. On pouvait s’attendre à une tentative d’atténuation, ou même à un déni de la part de nos deux fleurons Mais moi ce qui m’étonne, c’est la montée au front de la ministre. « Mais qu’allait-elle faire dans cette galère ?»
De toute manière,l’ASN n’a pu être au courant que parcequ’elle a fait éffectuer des tests,à un moment donné.Donc elle se devait d’alerter avant que l’on mette la cuve dans sa loge de béton.Et surtout faire éffectuer les tests sur l’acier de la cuve avant qu’il y ait autorisation de placer la cuve dans sa structure de béton,et non après.L’ASN(et la procédure d’ensemble impliquant l’asn) est donc belle et bien coupable et responsable de cet énorme problème.Chevet devra donc probablement démissioner pour incurie et incapacité à anticiper une nécessaire prévention de problèmes graves,comme celui qui est subi actuellement à flammanville.
Selon l’observatoire du nucléaire le défaut était connu avant la pose de la cuve en aout 2011:
à J4k Pour compléter l’info de Raymond : C’est bien Areva qui a informé l’ASN de ces défauts, suite à des essais fait par Aréva.
La prise de position de l’ASN soulève beaucoup de critiques et certains ont tendance à reporter la responsabilité sur l’organisme de surveillance dont la mission est justement d’être l’ultime garante du respect des règles de sécurité.Les salariés de chacunes des entreprises avaient bien sur connaissance de ces problèmes mais aucun ne pouvait endosser la perte financière relative à ce défaut.Les discussions internes et pressions de toutes sortes se sont exercées pour livrer en l’état c’est le cas sur tous les contrats à fort enjeux. pour être un peu cynique voyons le bon coté des choses, le contrat prend du retard ceci garantit des mois de travail en plus pour les salariés concernés, in fine c’est le contribuable qui paiera la facture
le défaut était connu avant la pose de la cuve en aout 2011. Areva a informé l’ASN de ces défauts avant la pose,(suite à des essais).L’ASN avait le devoir de s’opposer à la pose,vu les problèmes que ça allait poser.L’ASN est donc belle et bien coupable et responsable de cet énorme gachis.
J’ai du mal à comprendre votre raisonnement, je pense qu’il faut mieux regarder à quoi sert l’ASN et quelles sont ses missions. En tous cas elle n’est ni maitre d’oeuvre, ni maitre d’ouvrage, je vois pas comment on peut leur faire endosser toute la responsabilité de l’affaire… Un peu de lecture sur le « principe de responsabilité » et les contrôles qu’opère l’ASN: « Qu’est ce que le principe de responsabilité ? La responsabilité première des activités à risque incombe à celui qui les entreprend ou les exerce : c’est le « principe de responsabilité ». C’est en vertu de ce principe, par exemple, qu’EDF est le premier responsable de la sûreté des centrales nucléaires qu’elle exploite ou que le transporteur est le premier responsable de la sûreté des transports des matières radioactives qu’il réalise. » Je ne dis pas que l’ASN n’est responsable de rien, mais leur faire porter le chapeau de tout ca alors que ca n’est pas eux qui font les travaux ou construisent la fameuse cuve, c’est un peu fort de café 🙂
L’ASN qui savait avant la pose de la cuve,et qui connaissait les conséquences calamiteuses,financièrement(des milliards d’euros),que cela allait impliquer,se devait non seulement d’avertir Areva avant la pose de la cuve,qu’elle pouvait,au vu de ce qu’elle savait,très probablement,ne jamais donner l’autorisation(ce n’est pas encore fait)de fonctionnement,mais aussi en avertir les plus hautes autorités de l’état,EDF,et la presse,afin que si Areva posait quand même la cuve malgré les mises en garde,Areva se retrouve vraiment seul responsable de cette énorme erreur.Hors l’ASN nous la joue: »je ne veux pas le savoir ».C’est inacceptable,au vu de son total pouvoir d’entrave.A cet égard,les processus de décisions de mise en place de cette cuve,me paraissent d’ailleurs assez inadaptés et trop légers face aux enjeux qu’une telle décision implique.C’est un véritable scandale nécessitant un très sérieux audit.Une telle décision devrait se faire sous l’autorité collégiale,à la fois de l’ASN,EDF,Areva, et un très haut représentant de l’état(au moins le premier minstre ou son représentant le plus compétent,si ce n’est le président de la république ou son représentant le plus compétent).Au lieu de ça,on est dans une sorte d’amateurisme invraisemblable,au sein duquelle l’ASN se déresponsabilise(en se lavant les mains du monstreux bazar dans lequel on se retrouve,genre: »je ne veux pas le savoir »).Eh bien non.L’ASN est inexcusable.Se tetrancher derrière ses statuts,c’est irresponsable et inacceptable.De plus,toute la chaine des processus de décisions pour la mise en place,de cet élément clef absolu qu’est la cuve de ce réacteur,est à revoir.Sinon les grosses conneries ruineuses vont encore recommencer.Et ça,on ne peux absolument plus se le permettre…Que ça serve de leçon à tout le monde(ASN,Areva,Etat,Edf,..).
SLhomme parle du BEURRAGE, pas de l’hétérogénéité méttallurgique due a l’hydrogène. Ce qui est différent. Bref, SLHomme noie le poisson, comme tout antinucléaires habituel qu’il est. Son « obervatoire » est un abus de langage, et renomer cette ASSOCIATION en ce qu’lle est : une ASSOCIATION ANTINUCL2AIRE PRIMAIRE devrait etre une prioritée car cete abus de langage prête a confusion. Et personne peut prétendre que c’est un hasard s’il l’a nommée comme ça.
« J’ai du mal à comprendre votre raisonnement, je pense qu’il faut mieux regarder à quoi sert l’ASN et quelles sont ses missions. En tous cas elle n’est ni maitre d’oeuvre, ni maitre d’ouvrage, je vois pas comment on peut leur faire endosser toute la responsabilité de l’affaire… » Ben pourtant, elle a bien sur dire qu’il y avait des malfaçons de le béton des piscines, non ? Si en plus l’ASN savait mais qu’elle n’a pas pris les décisions avant, c’est que le processus ne fonctionne pas ou que son président ou représentant ne fait pas son travail correctement. « Je ne dis pas que l’ASN n’est responsable de rien, mais leur faire porter le chapeau de tout ca alors que ca n’est pas eux qui font les travaux ou construisent la fameuse cuve, c’est un peu fort de café 🙂 » Ils sont responsables de ne pas l’avoir dit et controlé avant sachant qu’en plus c’est la deuxième barrière de sécurité. Ce qui est critiquable c’est aussi de ne pas avoir pris les décisions avant de faire perdre bcp de temps précieux. Ce qui mobilise bcp de capital. Et le capital ça coute cher !
@Moise44 @J4k @Bob1 Avant même l’existence de l’ASN, les exploitants et l’autorité avaient pris l’habitude d’avancer par un dialogue critique itératif et constructif… et souvent confidentiel. Ce mode de fonctionnement est flexible mais un peu imprévisible, et la confiance y joue un rôle clé. Les Anglo-saxons le trouvent soit très mystérieux, soit carrément scandaleux et appelent ça « French cooking ». Avantage : la sûreté progresse en permanence, partout où c’est possible. Inconvénients : cela atteste dans l’esprit du public l’idée de conivences surveillant-surveillé ; et manifestement, c’est ingérable pour les nouvelles constructions. Mais je suis sûr que l’ASN et la direction d’EDF en parlent entre eux… hors de la présence d’Areva, qui n’a aucun rôle à jouer, même s’il voudrait. EDF est l’exploitant futur, le maître d’oeuvre et maître d’ouvrage. C’est EDF le responsable, y compris de la défaillance d’un sous-traitant. La décision d’arrêter appartient d’ailleurs à EDF, et EDF seul.
Toute la situation n’est pas aussi claire que cela, et je pense qu’il vaudrait mieux laisser un peu la poussière retomber avant de juger qui savait quoi, quand et a pris quelle décision. En particulier quand l’observatoire du nucléaire mélange, probablement volontairement d’ailleurs, la question du beurrage avec celle de la teneur en carbone, donc de la résilience, le document ne démontrant donc en fait pas que quoi ce soit était connu sur ce point là. Cependant face aux inquiètude de J4k, reprenons les choses, retirer la cuve après l’avoir posé couterait plus cher que le fait avant de l’avoir placée dans le réacteur, mais pas de manière monumentale. Là où c’est très difficile, c’est quand la cuve a fonctionné donc a été irradiée et ses matériaux activés. Tant que ce n’est pas le cas, il ne s’agit pas de gérer le déplacement et/ou le démantellement d’un élément irradiant, et c’est beaucoup plus facile.