Samsung Electronics a dévoilé en début de semaine son capteur ISOCELL HP5, un composant de 200 mégapixels établissant un record mondial avec ses pixels de 0,5 micromètres. Destiné aux modules téléobjectifs des smartphones haut de gamme, le capteur compact de 1/1,56 pouce doit permettre d’intégrer des capacités photographiques avancées dans des appareils toujours plus fins. Déjà en production de masse, l’ISOCELL HP5 équipera plusieurs modèles attendus en 2026.
Des technologies pour compenser l’extrême miniaturisation
La réduction drastique de la taille des pixels pose naturellement la question de la capture lumineuse. Samsung affirme avoir contourné cette limitation grâce aux technologies Front Deep Trench Isolation et Dual Vertical Transfer Gate, qui donne la possibilité à chaque photodiode d’absorber davantage de lumière malgré sa surface réduite. Le fabricant revendique une augmentation de 150% du gain de conversion et jusqu’à 40% de réduction du bruit.

La technologie Tetra²pixel permet également au capteur de fusionner les pixels adjacents selon les conditions d’éclairage, fonctionnant à 50 millions de pixels de 1,0 µm ou à 12,5 millions de pixels de 2,0 µm en faible luminosité. La capacité obtenue offre un zoom intégré au capteur de facteur 2x, qui atteint 6x lorsqu’il est associé à un téléobjectif 3x. Le capteur enregistre en 4K à 120 images par seconde et en 8K à 30 fps.

L’intelligence artificielle au cœur d’une controverse persistante
L’ISOCELL HP5 exploite un algorithme de traitement assisté par IA capable de générer une image complète de 200 MP en moins de deux secondes. L’omniprésence de l’intelligence artificielle suscite néanmoins des critiques acerbes. Des utilisateurs ont dénoncé un traitement excessif qui dégrade la qualité finale, et ont affirmé que des modèles Samsung vieux de quatre ans produiraient des photographies aux couleurs plus fidèles.
Le débat a atteint son paroxysme avec l’algorithme de photographie lunaire, accusé d’ajouter artificiellement des détails inexistants. Patrick Chomet, vice-président exécutif de Samsung, a alimenté la polémique en février 2024 en déclarant qu’« il n’existe pas de photo réelle ». II a ainsi argumenté que toute photographie numérique résulte d’une reconstruction algorithmique. L’entreprise affirme toutefois être disposée à modifier ses traitements en fonction des retours utilisateurs.

L’arrivée de l’ISOCELL HP5 montre bien évidemment des prouesses techniques remarquables dans la miniaturisation des composants optiques. Est-ce que les fabricants sauront exploiter cette puissance matérielle avec la retenue nécessaire pour préserver l’authenticité photographique, dans un marché où la suprématie technologique se mesure désormais autant en mégapixels qu’en algorithmes d’intelligence artificielle.
Source : Samsung