L’entreprise Airseas a récemment conclu avec succès sa première campagne d’essais en mer, marquant une étape importante dans le développement de sa technologie Seawing. Cette technologie innovante pourrait permettre une réduction initiale moyenne de 16% de la consommation de carburant et des émissions associées pour les cargos.
Une première pour la filière vélique
La validation des vols dynamiques automatisés sur le « Ville de Bordeaux » de Louis Dreyfus Armateurs, affrété par Airbus, est une première pour la filière vélique. Cette étape technique majeure ouvre la voie à de nouvelles séries d’essais en mer et sur terre, visant à améliorer encore les performances de la technologie Seawing.
Le vol dynamique, qui consiste en un mouvement de l’aile en « figures de 8 » pour multiplier sa puissance, a été validé lors de cette campagne d’essais. L’automatisation de la séquence de vol, après la validation de l’automatisation du décollage, du vol au zénith, et de l’atterrissage, a également été confirmée.
Comment fonctionne Seawing ?
Composé d’une voile, d’un mât de 34 mètres de haut lui permettant de se déployer et d’une vaste cuve de stockage, le système Seawing peut être fixé sur le pont du navire en moins de 24h.
Chaque dispositif comprenant une aile parafoil, une cabine (ou pod) de contrôle de vol et un câble ombilical, contrôle et optimise le vol de son aile. Cette dernière est reliée au pod, qui à son tour est fixée au navire par le câble ombilical, transmettant la traction mais également des données et l’alimentation entre le navire et le pod.
Pendant le vol, l’aile est pilotée automatiquement pour maximiser la puissance du système et assurer la sécurité. Toutes les opérations sont 100% automatisées, sans intervention requise de l’équipage. Un panneau de commande permet de superviser l’exploitation du système, le suivi de vol du Seawing et l’optimisation du routage.
Côté software, Seawing utilise une modélisation numérique de l’ensemble formé par l’aile et le navire. Appelée jumeau numérique, elle calcule les scénarios de vol en fonction de la position exacte que doit avoir l’aile, selon la direction et la vitesse du vent. Le système physique est en dialogue permanent avec le modèle numérique, avec des mises à jour toutes les 300 millisecondes pour garantir l’utilisation la plus efficace du système. En parallèle, un logiciel de routage développé en partenariat avec TimeZero optimise la route du bateau pour capter les meilleures conditions météorologiques nécessaires au vol, tout en garantissant les horaires d’arrivée du navire.
Des résultats prometteurs
Les économies de carburant et d’émissions de 16% prévues à ce stade ont été calculées à partir des tonnes de traction mesurées sur le système Seawing lors de la dernière série d’essais en mer. Ces premières données de performance sont conformes à la feuille de route de développement du système Seawing, qui vise à réaliser des économies moyennes de 20%.

« Cette nouvelle étape démontre une fois de plus les progrès constants que nous réalisons pour développer une technologie innovante, qui jouera un rôle essentiel dans la décarbonation du transport maritime. Nous attendons avec impatience les prochaines étapes du développement du Seawing, axées sur l’amélioration des performances à mesure que nous progressons vers une industrialisation à plus grande échelle. », a déclaré Vincent Bernatets, cofondateur et président d’Airseas.
Cap sur la décarbonation du transport maritime
Aujourd’hui, le transport maritime est responsable de 3% des émissions de gaz à effet de serre. Ce chiffre pourrait atteindre 17% en 2050 si aucune solution n’est mise en place. L’Organisation Maritime Internationale (OMI) a adopté une stratégie révisée pour réduire à zéro les émissions de gaz à effet de serre provenant des transports maritimes internationaux d’ici 2050.
« Investir dès à présent dans les technologies zéro carbone est la meilleure solution pour les armateurs tant en termes de rentabilité que pour leur empreinte environnementale », conclut Vincent Bernatets.
En synthèse
La première campagne d’essais en mer se conclut avec succès pour l’entreprise Airseas, dont les résultats permettent de projeter une réduction initiale de 16 % en moyenne de fuel et d’émissions associés pour les cargos. La validation des vols dynamiques automatisés sur le « Ville de Bordeaux » de Louis Dreyfus Armateurs affrété par Airbus, une première pour la filière vélique, constitue une étape importante dans le développement technique de Seawing.
Des séries d’essais en mer et sur terre sont prévues pour améliorer encore les performances de la technologie.
Plus précisément, les prochaines étapes du développement du Seawing se concentreront sur l’obtention de la pleine performance de l’aile, avec des tests en conditions réelles au nouveau centre de R&D d’Airseas à Dakhla, au Maroc, ainsi que des essais en mer sur un navire capesize appartenant à l’armateur japonais « K » Line, qui a acheté cinq Seawings avec des options pour un maximum de 51 au total.
Images & vidéos / Crédit : Airseas – ©PolaRYSE