Le Ministre chargé de l’Energie – Eric Besson – a décidé hier d’activer une cellule de veille sur la sécurité d’appro- visionnement électrique de la France, en raison notamment de la sécheresse exceptionnelle qui affecte actuellement la France.
On apprend que cette cellule rassemblera les administrations compétentes en matière d’énergie ainsi que RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité. S’appuyant notamment sur les données recueillies auprès des producteurs d’électricité, elle rendra compte au Gouvernement de l’évolution de la sécurité d’approvisionnement électrique en fonction des moyens de production disponibles, et de l’évolution de la demande.
Cette cellule qui proposera au Gouvernement les différentes mesures nécessaires pour assurer la sécurité d’approvisionnement restera active tant que dureront les conditions climatiques exceptionnelles. En effet, la sécheresse en cours conduit à des débits inférieurs à la normale dans de nombreux cours d’eau, ce qui entraîne une diminution de la production hydroélectrique, et touche également les moyens nucléaires et thermiques qui sont refroidis par ces cours d’eau. (voir article : Pourquoi la France risque un "black-out" cet été ? )
Les autorisations de rejets de ces centrales, tant en matière de température de l’eau que d’effluents, sont définies par rapport aux exigences de protection des milieux aquatiques. Lorsque les débits sont faibles, ou bien que la température des cours d’eau est élevée, le respect de ces autorisations peut nécessiter la diminution de la puissance de certaines centrales, voire leur arrêt. Des dispositions dérogatoires peuvent éventuellement être prises, lorsque cela est justifié, pour équilibrer l’offre et la demande d’électricité.
Selon le cabinet ministériel, ce n’est pas un sujet de sûreté nucléaire : "une éventuelle pénurie d’eau ne survient pas soudainement et peut être anticipée, et les besoins de refroidissement d’un réacteur nucléaire à l’arrêt sont très faibles. Des seuils de préalerte et d’alerte permettent une gestion prudente des ressources en eau."
En France, 14 des 58 réacteurs nucléaires électrogènes français sont situés en bord de mer, ce qui permet d’assurer une base d’approvisionnement non affectée par la baisse de débit des rivières.
– EDF ne veut pas avouer que le réchauffement climatique met le nucléaire en échec – EDF compte sur un improbable été pluvieux pour éviter le black-out nucléaire L’Observatoire du nucléaire a été le premier à lancer l’alerte sur la question sécheresse/nucléaire en publiant un dossier complet ( )le 12 mai dernier. Depuis, la sécheresse a continué son avancée, confirmant les prévisions de l’Observatoire du nucléaire : le débit des rivières françaises continue de baisser de façon préoccupante, compromettant à brève échéance le fonctionnement de nombreuses centrales nucléaires. Pourtant, face à cette situation, la communication d’EDF est marquée par un total déni de la réalité. Il apparaît clairement que la seule stratégie de l’entreprise est de gagner du temps en espérant de miraculeuses précipitations qui permettraient de recharger les nappes phréatiques et, mécaniquement, de renforcer le débit des rivières. Mais les sols sont tellement asséchés que, désormais, les précipitations ne créent que du ruissellement : l’eau est emportée par les rivières qui retrouvent presque aussitôt des débits extrêmement faibles. Les barrages d’EDF vont certes permettre de soutenir quelques temps le débit de certaines rivières, mais ces réserves ne sont pas illimitées. Alors que l’industrie nucléaire prétend depuis des années qu’elle prend part à la lutte contre le réchauffement climatique, EDF refuse de reconnaître que la réalité est exactement inverse : c’est le réchauffement climatique qui met le nucléaire en échec, phénomène qui va s’amplifier dans la mesure où les canicules et sécheresses vont être de plus en plus fréquentes et intenses. Au lieu de persister dans le déni, EDF ferait bien de : – dire ce qu’elle compte faire si de nombreux réacteurs doivent être arrêtés cet été – reconnaître que la prétendue fiabilité de la production nucléaire est de plus en plus contestable – reconnaître qu’il est grand temps de sortir du nucléaire et de réorienter la politique énergétique
L’Observatoire du nucléaire a raison : – des centrales au charbon ou au gaz ne seraient nullement touchées par le débit et/ou la température des fleuves, – la période d’anticyclone très ventée serait favorable à une production éolienne importante, – le fort ensoleillement permettrait de limiter le black-out en période nocturne. En somme des tas de solutions existent pour faire face à la sécheresse.
La vulnerabilite du nuke a la secheresse est bien l’un de ses moindres inconvenients. On pourra trouver tous les arguments du monde contre les eoliennes, panneaux solaires, centrale hydroelectrique ou houlomotrices ou biogaz, elles ne pesent rien en face des dangers intrinseques du nucleaire dus a des defauts de conception, des erreurs humaines du nucleaire, et que dire des problemes que nous refilons aux milliers de generations a venir au niveau du stockage ? Suivant cette reference, votre post meprisant est nauseabond
A Teredral, Quel rapport avec le commentaire fait…. Pas très constructif et ne répond aucunement à l’analyse faite juste au dessus. Cordialement
Il faut avoir une vision bien étroite pour ne considérer que le nucléaire lorsqu’il il y a une sécheresse. L’ENTSO-E a fort heureusement une visio plus large et considère toutes les centrales thermiques dans ses analyses (voir notamment page 7) : On voit que les pays « thermiques fossiles » du nord ont des soucis aussi (Pays-bas, Allemagne…) et l’éolien rajoute d’ailleurs un aléa. Pour ce qui est de la vision franco-française, RTE fait des études :
Mon propos ironique n’avait pas d’autre but que de montrer que la sécheresse ne mettait pas davantage en échec le nucléaire que le thermique à flamme et qu’il était bien hasardeux de compter sur l’éolien (en période d’anticyclone) ou le solaire (24 h/24) pour compenser le déficit éventuel. A noter que ces jours-ci, le nucléaire assure 87 à 88% de la production nationale (source RTE).
Je vois qu’il y a des spécialistes du refroidissement de centrales thermiques, vous allez donc pouvoir répondre à mes questions sur les alternatives : La question vient de là : Enfin, concernant les effets de la sécheresse sur la production nucléaire, est-ce que quelqu’un saurait quantifier la baisse en août 2003 et en juillet 2006 ? Je suis sûr qu’il y a des traces du black-out nucléaire dans les statistiques !
Nos habituels inconditionnels du nucléaire rament un peu à sec. Difficile à admettre pour eux mais pourtant évident : sans eau point de refroidissement et extinction impérative des bouilloires atomiques. Ayant mis tous nos oeufs dans ce panier radioactif (80% de notre électricité comme le rappel bien à propos Teredral), les périodes de sécheresse comme nous en connaissons actuellement constituent effectivement une menace importante sur notre production électrique et notre sécurité. Donc diversion massive et attaque en règle des vrais responsables ??? les allemands les hollandais, les éoliennes et les capteurs solaires. Pas question bien sûr de critiquer ou même de se poser des questions sur un modèle de production que le monde entier nous envie (réécouter l’interview d’Anne Lauvergeon ce matin sur France Inter, summum de prétention ; le docteur Areva au chevet du monde, l’EPR qui ne déborde pas d’un centime de son budget prévisionnel et qui sera livré dans les délais, l’indépendance énergétique grâce à l’uranium etc.) Je ne sais plus qui disait sur ce forum que la capacité à remettre en cause ses convictions était une preuve d’intelligence ?
Selon Reivilo, nous serions plusieurs à nier les conséquences dramatiques de la sécheresse sur l’approvisionnement en électricité de la France hypernucléarisée. Sauf que le refroidissement à eau ne concerne pas que le nucléaire mais toutes les centrales thermiques (y compris solaires). A partir de là, le monde est mal parti car le thermique à flamme et à vapeur selon le principe de Carnot est majoritaire dans le monde. Rien qu’en Europe, les centrales thermiques à flamme produisent deux fois plus de TWh que les centrales nucléaires ! Et, aujourd’hui, si nous n’avions pas 400 TWh de nucléaire, nous aurions 400 TWh de quoi ? Facile, regardons nos voisins. D’autre part, il faut regarder en détail quel est l’impact précis d’une canicule et sécheresse sur la production nucléaire : A-t-on arrêté tous les réacteurs en France en août 2003 et en juillet 2006 ? Est-on devenu subitement importateur d’électricité ? Les chiffres sont dans les statistiques. Mais là aucun Reivilo ne répond, c’est la négation par l’abstention.
Les centrales nucléaires et thermiques en bord de mer ne souffrent pas de problèmes de sécheresse. Mais depuis plusieurs années les Bretons sont contre tous types de centrales !!
Elle ne touche pas bien sûr que les centrales nucléaires…EDF aurait construit des centrales fossiles à la place de nucléaires, la situation serait la même. J’avais il y quelques mois dans un débat avec Chelya souligné qu’au delà de son coût prohibitif dans l’immédiat, le PV serait dans l’avenir une réponse à ces épisodes de sécheresse. J’en reste convaincu, il faut juste laisser le temps au temps, et gérer en attendant une situation certes compliquée, mais bien moins compliquée que celle à laquelle font face les agriculteurs.
Ci-dessus, je me place dans le moyen terme. Dans le court terme, tout ce que dit Observ nuc est de la daube… Si il avait fallu attendre l’observatoire du nucléaire qui « a été le premier à lancer l’alerte sur la question sécheresse/nucléaire en publiant un dossier complet » pour s’occuper du problème, ce serait grave! Les gens d’EDF n’ont pas attendu l’observatoire du nucléaire pour se rendre compte qu’il y avait moins d’eau et qu’elle était plus chaude en été….