A l’issu de plus de deux mois de débat public, tenus dans des "conditions difficiles", Gaz de Normandie dispose de 3 mois pour se prononcer sur la poursuite de son projet de terminal méthanier d’Antifer, à proximité du port du Havre.
Le projet conduit par Gaz de Normandie, filiale de Powéo, disposerait d’une capacité de réception de 9 milliards de m3 de gaz naturel liquéfié (GNL) par an, et de deux ou trois réservoirs de stockage de 200 000 m3. Le terminal pourrait accueillir les plus grands navires méthaniers (QatarMax), d’une capacité de 270 000 m3.
L’ensemble du projet représente un investissement de 500 millions d’euros.
A l’issue du débat public, Gaz de Normandie dispose de 3 mois, soit jusqu’au 18 juillet, pour décider des suites du projet. S’il en décidait de la poursuite, les travaux dureraient 3 ans.
De l’aveu du Président de la Commission nationale du débat public, Philippe Delandes, les réunions publiques se sont déroulées dans des "conditions difficiles", évoquant la "vigoureuse expression" des opposants au projet.
Se sont prononcés favorablement au terminal, la ville du Havre, les communes concernées, et, plus circonspect quant aux questions de sécurité, le député de la circonscription, mettent en valeur les enjeux en termes d’emploi.
Plus réservés, le Conseil Régional de Haute-Normandie a mis en doute "l’opportunité du projet dans la stratégie nationale de diversification de l’énergie", et le conseil Général de Seine-Maritime s’est dit "inquet des conséquences sur les sites naturels et la vie quotidienne" des habitants, ainsi que sur le tourisme dans la ville de Fécamp.
Parmi les opposants au projet, un député du Havre dénonce la "[transformation de] la France en vaste zone méthanière", rappelant que la zone havraise compte déjà 15 sites Seveso. Les élus Verts ont mis en évidence la contradiction avec le développement des énergies renouvelables. Des inquiétudes se sont également manifestées sur la perennitsé des activités touristiques et de plaisance, et la préservation de la "richesse historique, culturelle et paysagère" du territoire.
Philippe Delandes souligne dans son rapport que la question des risques a été le plus souvent placée au premier plan des échanges, ce, alors que les "études de danger" ne seront communiquées qu’au stade de la demande d’autorisation de l’ouvrage.
Je cite : « Les élus Verts ont mis en évidence la contradiction avec le développement des énergies renouvelables. » pourtant à lire attentivement les différents scénarios « verts » de Greenpeace à Négawatt, on s’aperçoit rapidement que le gaz est l’ami incontournable des EnR et principalement de celles qui ne sont facilement prévisibles. Dans le scénario Négawatt, il est prévu de sortir du nucléaire avant 2038 et de produire 164 TWh en 2030 avec des centrales à gaz à cycle combiné ! Dans les mois à venir, les écologistes vont donc devoir choisir leur combat sous peine de sombrer dans l’incohérence.
» … sombrer ds. l’incoherence … » ? Mais il y a longtemps que c’est fait !…. comme pour toute philosophie qd. elle vire au dogme , comme pour tte. » religion » qd. elle vire a l’integrisme … Ainsi soit-il ! Bon vent et beau soleil et belles vagues et fortes marees a ts., la Planete est ( encore ) bonne et genereuse
Je suis persuadé depuis longtemps qu’à vouloir s’opposer à tout, tout le temps, on ne construit rien de durable (c’est un comble pour les chantres du dévelopement du même nom). Cependant, tant que nous étions dans une situation confortable où le réchauffement climatique n’avait pas encore semé la pagaille, l’opposition était elle aussi confortable et les incohérences sous-jacentes, n’apparaissaient pas à la vue du grand public, par ailleurs copieusement désinformé. Il me semble qu’aujourd’hui c’est différent car nous sommes obligé de passer aux travaux pratiques. Chaque solution doit et peut être évaluée et d’autre part énormément de données jadis confidentielles sont désormais publiées sur internet et accessible en quelques secondes via l’ADSL. La communication se fait à base de modélisation et de scénarios dont le principal avantage n’est pas la précision ou la fiabilité mais la présentation chiffrée. L’avantage énorme qui en découle, c’est que l’on peut immédiatement détecter les scénarios plus ou moins crédibles et ceux qui sont carrément « à côté de la plaque ». Dans le cas présent, si les élus verts ont mis en évidence la contradiction avec le développement des énergies renouvelables, c’est qu’ils n’ont pas bien analysé les différents scénarios que leur mouvance à produit. A titre indicatif, dans le scénario révolution énergétique,pour la production d’électricité au niveau mondial, Greenpeace prévoit une augmentation de 64 % à partir du gaz entre 2000 et 2030. Comme on part du postulat qu’on arrête le nucléaire avant 2030, pour la France, l’impact sur la consommation de gaz serait bien plus important que pour le reste du monde puisqu’il faudrait remplacer 80 % de la production ou plus de 400 TWh par an ! D’autre part, les énergies intermittentes et imprévisibles ont un besoin vital de capacités « commandables au claquement de doigt » dont le gaz fait partie. Un antinucléaire sincère qui lutte contre le gaz naturel n’a pas tout compris et pas tout lu ! pour ceux qui ne sont pas sincères, le problème ne se pose pas. Ceci dit je ne possède peut être pas toutes les informations nécessaires, il ne s’agissait peut être pas d’écologistes antinucléaires
Enerzine a récemment publié un autre article sur le terminal du verdon où le débat public a été agité également. Philippe Deslandes, président de la CNDP (Commission nationale du débat public) a souhaité l’enfouissement au moins partiel des cuves, et la réalisation d’une « dune végétalisée » destinée à les dissimuler partiellement. Pour FOS II Cavaou (qui devrait être mis en service fin 2008 ou début 2009), GDF a dû faire un enfouissement au 1/3, non prévu initialement bien sûr. On voit que l’implantation de ces terminaux classés SEVESO II est devenu fort difficile. Cela dit, il y a un consensus pour dire : – qu’entre Le Verdon ( 4GAS), Dunkerque (EDF), Antifer (Powéo), et FOS III ( Shell) + l’extension du terminal de montoir (GDF), il y a de la surcapacité dans l’air, et qu’il faudra arbitrer entre tous ses projets.- mais qu’également la france se doit d’un point géostratégique de développer le GNL et donc ses capacités d’accueil pour être moins dépendant de certains fournisseurs via gazoduc ( d’autant plus vrai que GDF s’est fait sortir du projet européen de gazoduc Nabucco par la Turquie en raison de la reconnaissance du génocide arménien par le parlement français, projet Nabucco destiné à réduire à la dépendance vis à vis de Gazprom)Les centrales combinés Gaz sont tout à fait recommandées pour les besoins de pointe en général pendant la rigueur de l’hiver : » Flexibles et réactives, ces installations sont sollicitées, en particulier dans des circonstances de forte demande, quelques centaines, voire quelques milliers d’heures par an, pour ajuster la production à la consommation » pour citer énerzine. ( L’éolien ou le solaire ne peuvent jouer ce rôle, l’hydraulique à saturation en France oui.). Tout à fait d’accord avec Dan sur le fait que quand on parle mix énergétique, et notamment ENr, il faut prendre en compte capacité de production de « pointe » ou de « base » ( peak et baseload). Sachant qu’une des caractéristiques de la France (seul pays dans ce cas je crois ?), le nucléaire étant très majoritaire dans notre mix énergétique,c’est qu’ il doit parfois jouer un rôle de pointe, alors que le cycle combiné gaz est a priori plus adapté pour cela. Iil y a un vrai intérêt pour le cycle combiné Gaz en france en tout cas comme capacité de pointe.