Toulouse – Paris-Orly : un vol hebdomadaire alimenté en biocarburant

Le 21 octobre 2014, à l’occasion du lancement de l’opération Lab’line for the Future, Air France inaugure une série de vols alimentés en biocarburant – 10% d’incorporation dans le kérosène classique – sur la ligne Toulouse – Paris-Orly.

Jusqu’en septembre 2015, un vol Toulouse – Paris-Orly par semaine sera alimenté au biocarburant sur cette liaison.

Pour quel biocarburant ?

Le biocarburant utilisé sur ce vol est le Farnesane, produit par Total-Amyris. Son usage a été certifié le 16 juin 2014 par l’ASTM, organisme de normalisation reconnu internationalement. Il consiste en un mélange de 10% maximum de biocarburant à du kérosène d’origine fossile.

Ce biocarburant est issu de la fermentation de sucres de canne dont l’analyse de cycle de vie et la durabilité ont également été certifiés par la RSB, organisme le plus exigeant en la matière, le 6 mai 2014.

L’analyse du cycle de vie et de la durabilité de ce carburant a conclu que son utilisation pouvait réduire les émissions de gaz à effet de serre jusqu’à 80% par rapport au kérosène d’origine fossile. Cela signifie également qu’en répondant aux critères de durabilité, la production du Farnesane n’entre pas en compétition avec la filière alimentaire. L’objectif à long-terme est d’utiliser les parties non-alimentaires des plantes pour fabriquer ce biocarburant.

En parallèle de cette opération, les données collectées sur ces vols permettront de mesurer l’impact du biocarburant sur les émissions de CO2 et la consommation de carburant de la Compagnie.

Toulouse - Paris-Orly : un vol hebdomadaire alimenté en biocarburant

3 questions à Philippe Marchand
[ directeur biotechnologie de Total Énergies Nouvelles ]

Qu’est-ce que le Farnesane ?

"Le Farnesane, dont le nom vient du chimiste Farnèse, est une alternative renouvelable aux carburants d’origine fossile. Issu de la fermentation de sucres provenant de végétaux, ce biocarburant, développé par Total et son partenaire Amyris, peut être incorporé jusqu’à 10 % dans le carburant aviation et répond aux critères rigoureux des carburants standards Jet A/ A1 établis par l’ASTM."

"L’utilisation de ce biocarburant contribue à une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre et constitue donc une piste écologiquement viable en complément des carburants fossiles."

"Ce nouveau carburant a été certifié par l’ASTM depuis le 16 juin 2014."

Que permet cette certification ?

"La certification nous permet d’envisager la commercialisation de notre Biojet Total/Amyris et son utilisation, en toute compatibilité avec les moteurs et systèmes dans l’aviation civile. La raffinerie de notre partenaire Amyris, au Brésil, en produit déjà et pourra monter en puissance."

Qui utilise ce carburant ?

"Aujourd’hui, Air France, et également KLM qui s’est engagé à porter à 1 % la part globale de biocarburant consommée dès 2015, font partie des pionniers, en tant que leader responsable. Les compagnies aériennes sont en permanence sous les projecteurs et constituent de puissants vecteurs de promotion de nouveaux usages."

"Nous sommes au début de l’histoire, mais les choses vont mécaniquement s’accélérer : le développement de la demande et l’amélioration des performances entraîneront une baisse des coûts. Les dix ans à venir seront riches en développements de toutes sortes : nous pourrons utiliser, à terme, d’autres matières végétales pour fabriquer le farnesane : les sucres cellulosiques extraits des parties non-alimentaires des plantes."

Faire avancer la recherche sur le biocarburant

Même si la part de l’industrie du transport aérien ne représente que 2% à 3% des émissions mondiales, elle progresse néanmoins de façon mécanique, en raison de la croissance continue* du transport aérien. C’est pourquoi les objectifs du secteur aérien restent ambitieux en matière de réduction des émissions de CO2 :

► d’ici à 2020, améliorer l’efficacité énergétique de 1,5% par an (hors mesures économiques)
► à partir de 2020, stabiliser les émissions de CO2
► en 2050, réduire les émissions de CO2 de 50% par rapport au niveau de 2005.

Air France a conscience que la transition des énergies fossiles vers des énergies renouvelables est une priorité pour assurer le futur de l’industrie du transport aérien. Contrairement à d’autres modes de transport, cette industrie ne connaîtra aucune technologie alternative aux énergies liquides au moins avant l’horizon 2050.

Avec ce premier rendez-vous de l’opération Lab’line For the Future, la Compagnie souhaite souligner la nécessité de renforcer la recherche sur le développement des biocarburants durables, en vue de la création d’une filière « biocarburants aviation » française. Le développement de leur usage permettrait d’économiser jusqu’à 80% des émissions de CO2 par rapport à un carburant fossile.

Afin de réduire son propre impact sur l’environnement, Air France active tous les leviers disponibles relevant de sa responsabilité : modernisation continue de la flotte, nouvelles procédures de pilotage plus économes en CO2, réduction du poids à bord, etc. Mais pour atteindre ses objectifs, Air France, et l’industrie du transport aérien dans son ensemble, ne pourront pas se passer de biocarburants afin de réduire de manière drastique les émissions de CO2.

A l’échelle mondiale, la production de biocarburants durables pour le transport aérien reste marginale tandis que son coût peut être jusqu’à dix fois supérieur à celui de carburant fossile. Mais Air France est déjà engagée dans la recherche sur les biocarburants et soutient leur développement en participant, avec le CNRS**, au projet européen IAGOS de recherche sur le climat.

La Compagnie souhaite aujourd’hui le développement de biocarburants répondant à des critères de durabilité reconnus mondialement : non compétition avec la filière alimentaire, préservation de la biodiversité, des forêts, etc.

* Croissance du trafic aérien de l’ordre de 5% par an prévue pour les 30 prochaines années (donnée 2013 fournies par le Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales)
** Centre National de le Recherche Scientifique

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Le planteur

faut pas prendre le lecteur pour un idiot : si des sources alternatives de biocarburants sont possibles dans une diaine d’années, c’est que d’ici-là, un biocarburant à BASE DE SUCRE est concurrent des ressources alimentaires. C’est la dernière de Total : le sucre n’est pas un produit alimentaire….

Dan1

Remarquez bien que si le carburant pouvait retirer un peu de sucre de la filière alimentaire, les consommateurs ne s’en porteraient que mieux. Car le sucre est précisément un peu trop alimentaire (Cf. Coca et consorts). Si en plus on pouvait mettre un peu de sel dans le carburant, on aurait en partie résolu deux problèmes majeurs de santé publique !

Lepetit

a la reunion, on produit du sucre de canne principalement pour faire du rhum (le prix de la bouteille de rhum charrette était de 7/8 euro quand j’y ai été) pourquoi ne pas plutot en faire de l’e85 ou du farnetruc plutôt que de la picolle ?

Remon

BONJOUR.Dans 5000 ans on en sera au même point tant qu’il y aura du fric à prendre.C’est comme tous les vires vires qu’on implantent partout sans tenir compte de l’environement,quand ils ne tournent pas ,on fait tourner des centrales à charbon à fond,c”est de la grande rigolade,mais ils y en a qui se gavent,sur le compte des clients des distributeurs d’énergie, via la taxe que l’on peut voir sur nos factures.

Pastilleverte

il y a cinq ans on disait déjà que le transport aérien représntait entre 2 et 3ù des GES, mais que “mécaniquement ça devait progresser”. Cinq ans plus tard, même discours… Et si on faisait fonctionner les data centers à la “bioélectricité”, eux qui représentent entre 5 et 6% du total des émissions, et qui “mécaniquement devraient progresser” ?