Un habitant de pôle urbain émet deux fois moins de CO2

Les transports sont à l’origine d’une part importante des rejets de polluants et de gaz à effet de serre, principalement du dioxyde de carbone (CO2).

Malgré des évolutions techniques favorables, les émissions de CO2 liées aux déplacements des ménages ont augmenté de 10% entre 1990 et 2007. En effet, les distances parcourues se sont allongées et la population a augmenté.

En 2007, les personnes résidant en France ont émis en moyenne 640 kg de CO2 pour se rendre sur leur lieu de travail ou d’études. La voiture est responsable de 90% de ces émissions, pour 64% des déplacements effectués et 70% des distances parcourues.

Les habitants des pôles urbains émettent deux fois moins de CO2, grâce à un usage plus fréquent des transports en commun et de la marche à pied. Mais les emplois des grandes villes sont également occupés par des périurbains ou des habitants d’autres villes qui parcourent de plus grandes distances, le plus souvent en voiture. Leurs émissions moyennes sont nettement plus élevées.

Certaines aires urbaines sont plus « éco-efficaces » que d’autres. Les grandes aires urbaines favorisent l’usage des transports collectifs, tandis que les petites permettent d’aller travailler à pied ou à vélo.

Les déplacements des ménages en véhicule particulier : + 10 % de CO2 entre 1990 et 2007

Si le chauffage est moins émetteur de CO2 qu’en 1990, le développement du transport en véhicule particulier a alourdi le bilan carbone de 10 % entre 1990 et 2007. Les évolutions techniques ont permis de réduire la consommation des véhicules et de diminuer de 12,5 % les émissions moyennes par kilomètre (km) parcouru. Mais cette baisse n’a pas suffi à compenser la hausse de l’usage de la voiture : les distances parcourues sont plus longues et la population toujours plus nombreuse à se déplacer (graphique 1).

Un habitant de pôle urbain émet deux fois moins de CO2
 
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Les déplacements domicile-travail et domicile-études (appelés aussi navettes) représentent un quart des déplacements quotidiens. En moyenne, un actif ou étudiant réside à 14 km de son lieu de travail ou d’études. Si l’on tient compte des jours de déplacement effectif (hors congés et autres absences) et des éventuels retours au domicile pendant la pause méridienne, les actifs ou étudiants parcourent en moyenne sur l’année 20 km par jour pour ces trajets.

En 2007, une personne résidant en France émet 640 kg de CO2 pour se rendre à son travail

En 2007, une personne émet en moyenne 640 kg de CO2 pour se rendre sur son lieu de travail ou d’études habituel (tableau), soit le tiers du CO2 émis en moyenne pour la totalité de ses déplacements. Sur l’ensemble de la population, ces déplacements domicile-travail provoquent ainsi l’émission de 17,5 millions de tonnes de CO2 par an. La voiture en produit 90 % alors que seuls deux tiers des actifs en emploi et des étudiants l’utilisent.

Un habitant de pôle urbain émet deux fois moins de CO2

Elle est en moyenne utilisée sur de plus longues distances que les autres modes de déplacement, si bien qu’elle représente 70 % des kilomètres parcourus.

Des émissions liées à la densitéde population ou à l’attractivité d’autres pôles

Les 22 % d’actifs ou étudiants habitant hors des aires urbaines ont des émissions supérieures à la moyenne (860 kg en 2007). Les distances parcourues sont importantes et l’usage de la voiture intensif.

En 2007, un résident d’aire urbaine a produit en moyenne 600 kg de CO2 pour se rendre sur son lieu de travail ou d’études.

Un habitant de pôle urbain émet deux fois moins de CO2

La taille de l’aire urbaine favorise le développement de transports en commun. De plus, la densité de l’habitat et des emplois peut jouer favorablement dans des aires urbaines modestes : soit en favorisant l’usage des transports collectifs (Saint-Étienne, Dijon, Grenoble ou Clermont-Ferrand), soit par une taille réduite favorisant un plus grand usage des modes actifs (Saint-Tropez, où le tiers des résidents circulent à pied ou à vélo, Millau, Menton-Monaco, Mende…).

Un habitant de pôle urbain émet deux fois moins de CO2

Enfin, ces émissions individuelles peuvent être relativement faibles malgré un usage standard de la voiture mais grâce à de faibles distances moyennes (Ajaccio, Perpignan, Montluçon…).

Pour les zones les plus émettrices en CO2, les distances de déplacement jouent fortement. Dans certaines aires urbaines autour de Paris (Creil, Montereau, Nemours et Vernon), les transports en commun sont très utilisés mais ils ne compensent pas l’effet négatif de l’éloignement, si bien que le bilan carbone des résidents y est supérieur à la moyenne.

         

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Samivel51

Voila une bonne raison supplementaire d’economiser l’espace et de maitriser l’etalement urbain. Cela s’ajoute au recent G20 agricole, qui prevoit d’augmenter la production agricole mondiale pour nourrir 9 milliards d’hommes: comment le ferons nous si nous betonnons l’equivalent d’un departement tous les 10 ans?

Dan1

On nous montre que la densification de l’habitat a une vertu écologique que ne possède pas le retour à la campagne. Il est vrai qu’habiter à la campagne avec le standard de vie du 21ième siècle n’est pas forcément économe en resource. Nous pourrions peut être beaucoup apprendre des Chinois en matière de concentration urbaine : Il faudra aussi considérer que pour alimenter ces mégalopoles en électricité, il faudra avoir recours à des énergies concentrées. Une fois que l’on sait tout cela, chacun choisit son camp… en fonction de ses moyens. Et comme disait Alphonse pour contenter tout le monde :