Un producteur d’éthanol fait faillite… aux Etats Unis

Hélas, cet été, le marché du pétrole brut s’est complètement retournée, celui des produits pétroliers également et au fur et à mesure que le prix à la pompe s’écroulait, celui de son composant à base céréalière également. Retournement donc du prix du maïs et du blé, une catastrophe pour une industrie jeune et qui venait d’investir.

Début octobre, c’est le producteur Gateway Ethanol qui déposait son bilan. Plus récemment, c’est le second producteur américain, VeraSun Energy, qui se met sous la protection du Chapter 11, la loi des dépôts de bilan US qui permet aux sociétés de poursuivre leur exploitation sans payer leurs dettes. Dans ce cas particulier, les créanciers, ce sont 1700 agriculteurs qui ne verront pas leurs factures honorées. Quant à la dette non payée, elle se monte à 1.2 milliards d’euros.Et comme cette chute des cours s’est produite en pleine crise des banques,il ne s’est trouvé personne pour venir au secours de cette industrie.

Il y a bien sur une compensation à la protection que vous offre la loi sur les faillites qui est de présenter et de mettre en oeuvre un plan de restructuration pour revenir à l’équilibre financier. VeraSun Energy est donc en négociation avec le numéro un du secteur,la société Poet. Une consolidation qui préfigure une restructuration plus complète de cette industrie avec de nombreuses concentrations et l’élimination des acteurs les plus faibles.

Et en Europe me direz vous ? Tout d’abord le marché n’est pas le même, il est beaucoup plus biodiesel que bioéthanol et l’importance des biocarburants y est moindre puisqu’on a de la peine en Europe à dépasser les 5% de biocarburants dans les carburants.Il y a donc eu moins d’usines construites à toute vitesse et à grand coup d’emprunt. Par contre leur rentabilité est exclusivement basée sur… les subventions des gouvernements. Gênant quand d’un seul coup l’opinion publique se retourne quand on les accusent, à tort, de faire monter le prix des produits de première consommation à base céréalière. Merci les ONG et les médias!

L’Allemagne a décidé d’abandonner l’objectif des 10% de biocarburants dans les carburants, la France a prévu de réduire les subventions, bref c’est le reflux dans la montée en charge des biocarburants. Un certain nombre d’implantations d’usines ont été même repoussées.

Ceci dit comme pour beaucoup d’activités dans cette période de crise extraordinaire, ce n’est que partie remise. Le long terme est toujours florissant pour eux, même s’il l’est un peu moins qu’on a bien voulu le dire à un certain moment. Finalement,les aléas normaux d’un secteur industriel ….

[ Archive ] – Cet article a été écrit par CaDerange

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