Une technologie pour prédire la dérive des icebergs

Au large des Grands Bancs, au Sud-est de Terre-Neuve, des blocs de glace géants dérivent lentement vers le Sud. Une collision avec une plateforme pétrolière provoquerait une catastrophe environnementale et économique.

Grâce à un nouveau modèle de calcul de la dérive des icebergs mis au point par des chercheurs du Conseil National de Recherches du Canada (CNRC), il est désormais possible d’évaluer précisément les risques.

Les trois plateformes exploitées dans cette région sont situées en plein dans le "couloir d’icebergs" qu’empruntent les blocs de glace détachés de la côte Ouest du Groenland, poussés par le courant du Labrador. "Les icebergs sont le principal risque environnemental qui menace les plateformes et les navettes qui transportent le pétrole brut vers la côte", explique Garry Timco, chef du groupe Technologies des régions froides, au Centre d’Hydraulique Canadien du CNRC (CHC-CNRC).

Depuis les années 80, la surveillance et la prise en charge des icebergs se sont développées sous l’impulsion de la Division des services environnementaux de Provincial Aerospace à St. John’s. Son défi consiste à identifier quels sont les icebergs dangereux, puis à les remorquer sur une trajectoire plus sécuritaire.

Avec ce nouveau système, "lorsqu’on repère un iceberg jugé menaçant, on appelle le SCG pour lui indiquer son emplacement et sa longueur de flottaison approximative. Ces données sont intégrées au modèle et, en moins de 10 mn, on obtient une prédiction de la dérive de l’iceberg", explique la chercheuse Ivana Kubat, qui met au point les plus récentes versions du modèle.

En utilisant des équations qui décrivent la physique des mouvements, le modèle simule les différents facteurs qui influencent la dérive d’un iceberg, tels que sa taille, la hauteur de la houle, et les vents et courants dominants. "Il est au moins 30% plus précis que le modèle que nous utilisons actuellement", avance Tom Carrieres, gestionnaire de la modélisation pour le SCG. Et il pourrait être encore amélioré en ajoutant des modèles de courants océaniques complexes, tels que ceux situés à des profondeurs d’environ 10m.

Enfin il est le premier à prédire la fragmentation des icebergs, la distribution de la taille des fragments résultants et leur nombre.

 
BE Canada numéro 315 (15/03/2007) – Ambassade de France au Canada / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/41794.htm

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