Près d’un demi-siècle après sa détection, le « Wow! Signal » reste toujours un mystère pour les astronomes. Dans un article publié sur Medium, l’astrophysicien de Harvard Avi Loeb avance une hypothèse selon laquelle la mystérieuse rafale radio captée en 1977 pourrait provenir de 3I/ATLAS, le visiteur interstellaire découvert cette année. En s’appuyant sur des calculs de trajectoire rétroactive et sur la signature même du signal, il estime que la coïncidence n’a rien de fortuit. De quoi relancer le débat sur l’éventuelle présence d’une technologie extraterrestre dans notre voisinage céleste.
À la différence des comètes actives, 3I/ATLAS ne montre pas de poussée non gravitationnelle. Ce comportement « purement balistique » permet, selon Loeb, de reconstituer son parcours avec une remarquable précision. En remontant le temps jusqu’au 15 août 1977, date du « Wow! Signal« , il situe l’objet à environ 600 UA de la Terre, soit trois jours-lumière. « La probabilité qu’une telle concordance soit due au hasard est de 0,6% », écrit l’astrophysicien.
Une puissance qui n’exclut pas l’artificialité
Pour qu’un message émis à 600 UA soit détecté avec les 54 à 212 Jansskys mesurés en 1977, il faudrait un transmetteur de 0,5 à 2 GW, soit l’équivalent d’un réacteur nucléaire terrestre. Là encore, Loeb souligne que cette exigence énergétique reste « techniquement envisageable » pour une civilisation avancée. La fréquence reçue (1 420,4556 MHz) correspond à la raie d’hydrogène, « le canal logique pour un appel interstellaire », tandis que le léger décalage vers le bleu — 10 km/s — cadre avec la vitesse d’approche de l’objet.
Le scientifique appelle la communauté astronomique à saisir deux occasions rares : le passage de 3I/ATLAS à 29 millions de kilomètres de Mars (1-7 octobre 2025), puis sa rencontre avec Jupiter (2-25 novembre 2025). Les orbiteurs martiens et la sonde européenne JUICE pourraient mesurer d’éventuelles émissions radio autour de la raie d’hydrogène, ou détecter des anomalies dans la coma de poussière qui entoure l’objet.
Mesure du risque : la « Loeb Scale »
Conscient des réticences que suscitent ses thèses, l’auteur propose une échelle d’évaluation, appelée ni plus ni moins que la « Loeb Scale », qui classe les objets interstellaires de 0 (naturels et inoffensifs) à 10 (technologiques et potentiellement hostiles). À ce stade, 3I/ATLAS plafonne à 6 : « Un score moyen, mais suffisant pour justifier un plan de contingence », écrit-il, en évoquant la possibilité d’un « cheval de Troie » cosmique.
L’hypothèse d’un lien entre 3I/ATLAS et le « Wow! Signal » reste spéculative, mais la convergence spatiale et énergétique qu’expose Avi Loeb mérite pourquoi pas d’être testée. Les observations prévues cet automne pourraient confirmer ou définitivement exclure l’idée qu’un objet interstellaire nous a déjà « salués » il y a 48 ans.
Source : Avi Loeb