Les vêtements que vous portez révèlent votre style et influencent votre confort. Les chercheurs s’efforcent donc de créer de nouveaux textiles et d’améliorer les tissus courants en y ajoutant des parfums désirables, des revêtements antimicrobiens et des technologies intelligentes. Quatre articles publiés dans des revues de l’ACS expliquent certaines avancées récentes dans le domaine de la technologie textile.
1. Coton enduit d’eucalyptus antimicrobien. L’eucalyptus sent bon et possède des propriétés antimicrobiennes. Des chercheurs ont donc mis au point une méthode pour enduire le coton d’extrait de feuilles d’eucalyptus. Les échantillons de coton traités ont inhibé la croissance du Staphylococcus aureus, une bactérie cutanée qui peut être pathogène, mais n’ont pas affecté la croissance d’E. coli. Des tests supplémentaires réalisés sur des cultures de cellules cutanées humaines suggèrent que le tissu enduit peut être porté sans danger pendant 8 heures maximum. L’étude (« Eucalyptus-Enhanced Cotton: Pretreatment and Bioactive Coating Strategies for the Development of Sustainable Textiles with Antimicrobial and Antioxidant Activities for Skin Applications » – DOI : 10.1021/acsami.5c02800) indique qu’il s’agit d’une première étape vers le développement d’un tissu naturel permettant de prévenir certains problèmes bactériens cutanés.
2. Un textile qui chauffe ou refroidit. Des chercheurs (« A Dual-Mode Textile for Year-Round Passive Thermal Regulation Combining Radiative Cooling and Solar Heating » – DOI : 10.1021/acsami.5c06052 ) ont créé un textile double face, respirant, à base de polymère, qui chauffe ou refroidit. Le côté chauffant est recouvert de particules de noir de carbone qui absorbent la lumière du soleil et la chaleur. Le côté refroidissant est recouvert de particules blanches de sulfate de baryum qui réfléchissent la lumière et la chaleur. Après 15 minutes d’exposition au soleil, l’air sous le côté chauffant était 32 degrés Fahrenheit (18 degrés Celsius) plus chaud que sous une chemise en coton, et l’air sous le côté refroidissant était 4 F (2 C) plus frais que sous le coton.
3. Tissu en coton violet parfumé à la lavande. Des scientifiques proposent une méthode qui ajoute des couleurs et des parfums aux tissus, selon des travaux publiés dans ACS Omega (« Anthocyanin-Dyed Cotton Enhanced with Lavender Oil Microcapsules: A Dual Approach for Color Stability and Sustained Fragrance Release » – DOI : 10.1021/acsomega.4c09486 ). Les scientifiques ont teint du tissu en coton à l’aide de composés végétaux appelés anthocyanines et ont fixé la couleur rose-violet à l’aide de matériaux naturels, le chitosane et la cellulose. Les chercheurs ont ensuite emprisonné de l’huile de lavande dans de minuscules capsules de chitosane et de cellulose et les ont ajoutées au tissu teint. Au cours d’un test d’évaporation de 100 minutes, le tissu teint et traité a lentement libéré l’huile de lavande dans l’air. Les chercheurs affirment que cette approche pourrait être développée pour des textiles parfumés ou autres textiles multifonctionnels.
4. « Cuir » végétalien pour les appareils électroniques portables. Les champignons développent des filaments plumeux et ramifiés appelés mycélium, que les scientifiques transforment en substituts du cuir. Une nouvelle étude (« Biovegan Leather Sensor: A Mycelium Functionalized Material for Electrophysiological Signal Monitoring » – DOI : 10.1021/acsami.5c05377 ) explique comment une équipe a cultivé des champignons sur de la gaze, enduit les fibres d’une solution polymère contenant du polypyrrole et créé un matériau semblable au cuir, souple et conducteur d’électricité. Lors de tests réalisés sur six personnes, le cuir végétalien a mesuré les signaux électriques du cœur, des muscles et du cerveau avec la même précision que les électrodes médicales commerciales. Cette démonstration montre le potentiel des matériaux à base de champignons dans les appareils de santé portables et les vêtements intelligents.
Source : ACS