Le supercalculateur Aurora du Département de l’Énergie des États-Unis (DOE) a officiellement franchi la barrière de l’exascale. Les USA se place ainsi en tête de la course mondiale aux supercalculateurs, avec des implications pour de nombreux domaines, de la découverte de nouveaux matériaux à la modélisation climatique.
Lors de la conférence ISC High Performance 2024 à Hambourg, en Allemagne, la 63e édition de la liste Top500 des supercalculateurs a révélé que le DOE occupe désormais les deux premières positions. Le supercalculateur Aurora du Laboratoire national d’Argonne, construit en partenariat avec Intel et HPE, a atteint une performance de 1,012 exaflops, rejoignant ainsi le supercalculateur Frontier du Laboratoire national d’Oak Ridge (1,206 exaflops) en tant que seuls systèmes officiellement reconnus comme exascale au monde.
Un exaflop équivaut à un quadrillion de calculs de haute précision par seconde, une puissance de calcul inégalée jusqu’à présent. Aurora est un système massif et unique en son genre, composé de 10 624 nœuds de calcul, dont 63 744 unités de traitement graphique (GPU) Intel, véritables moteurs de la révolution de l’intelligence artificielle.
Geraldine Richmond, sous-secrétaire à la science et à l’innovation du DOE, a salué cette réalisation : «Aurora élargit le leadership américain dans le domaine du calcul scientifique avancé et fournira aux chercheurs un instrument unique pour combiner simulation, intelligence artificielle et analyse de données.»
Elle a également souligné l’importance de Frontier et Aurora dans le développement d’une IA de confiance, en se concentrant sur l’exploitation de son potentiel tout en comprenant et en gérant ses risques.
Depuis son entrée en service, Frontier a déjà permis des avancées scientifiques significatives, récompensées par deux prestigieux prix Gordon Bell de l’Association for Computing Machinery. En novembre dernier, une équipe de huit scientifiques a remporté le prix Gordon Bell pour une nouvelle approche de la découverte de matériaux, utilisant Frontier pour réaliser la plus grande simulation jamais réalisée d’un alliage avec une précision proche de l’échelle quantique (c’est-à-dire des atomes individuels).
Une autre équipe de 19 membres a remporté le prix spécial Gordon Bell 2023 pour la modélisation climatique, grâce à une amélioration majeure de la modélisation des nuages, fruit de plusieurs années d’efforts dans le cadre du projet E3SM (Energy Exascale Earth System Model) du DOE.
L’Argonne Leadership Computing Facility, qui abrite Aurora et d’autres plateformes de calcul scientifique avancées ouvertes à la communauté des chercheurs, a permis à des équipes participant au programme Aurora Early Science et au projet Exascale Computing du DOE de tester Aurora et les logiciels qui alimentent la recherche scientifique.
Des projets allant de la conception de nouveaux matériaux et médicaments à la physique fondamentale et à la cosmologie ont donné un aperçu prometteur de la puissance brute que le système Aurora complet offrira à la science.