Le réseau de chaleur du quartier durable des Bassins à flot alimentera en chauffage et eau chaude sanitaire une partie de Bacalan et des Chartrons, deux quartiers historiques de Bordeaux.
Il sera alimenté par 70 % d’énergies renouvelables et locales provenant de trois sources différentes : le bois énergie, la récupération des calories des eaux traitées de la station Louis Fargue et la géothermie de surface.
A terme, ce seront plus de 750.000 m2, soit 5.000 logements, bureaux et commerces implantés dans ce nouveau quartier et conçus dans l’esprit des politiques de Développement Durable de la ville, qui seront desservis par les 10 km du réseau.
En juillet 2013, trois acteurs de la transition énergétique s’associaient pour créer Energie des Bassins. Sa mission est de concevoir, construire et exploiter le futur réseau de chaleur du quartier durable des Bassins à flot à Bordeaux. Détenue à 51% par Mixéner, 40% par EDF Optimal Solutions et 9% par Idex, Energie des Bassins est le fruit de l’alliance de savoir-faire complémentaires : Mixéner assure la maitrise d’ouvrage déléguée. EDF Optimal Solutions réalise les chaufferies et les sous-stations. L’exploitation et la maintenance du réseau de chaleur reviendront quant à elles à Idex.
Réunis jeudi dernier au sein de la Maison du projet, Philippe Le Picolot – Président de Mixéner, Jean Domergue – Directeur Général d’Energie des Bassins et Directeur de projets d’EDF Optimal Solutions et Roger Goutaudier – Directeur Régional Centre Sud-Ouest d’Idex ont présenté les différentes solutions énergétiques mises en œuvre dans le cadre du réseau.
Trois énergies renouvelables
Le challenge était de taille : utiliser au mieux les ressources produites localement tout en garantissant aux habitants une maîtrise de leurs charges, très largement déconnectées du prix des énergies fossiles.
Le réseau chauffera ses abonnés grâce à 70% d’énergies renouvelables et de récupération :
50% seront issues de la biomasse (deux chaudières biomasse d’une puissance totale de 6 MW implantées côté Bacalan et alimentées avec 8 à 10.000 tonnes de bois par an grâce à un approvisionnement de proximité). Les 20% d’énergies renouvelables restantes proviendront de la récupération calorifique du traitement des effluents de la station Louis Fargue (deux échangeurs de 6,6 MW au total, complétés par des pompes à chaleur et des échangeurs en sous-stations pour une puissance de 8,4 MW).
Ces deux chaufferies seront complétées par une troisième installation alimentée par de la géothermie de surface, puisée dans la Garonne. Le débit de pompage étant limité, l’utilisation de cette troisième source d’énergie alimentera la Cité des Civilisations du Vin en complément du réseau de chaleur.
Enfin, le système ainsi configuré, d’une puissance totale de 21 MW, sera sécurisé par une alimentation gaz (chaudières de 26,1 MW), susceptible de prendre le relais en période de grand froid, sans surcoût pour l’usager.
Un déploiement progressif
Le réseau de chaleur des Bassins à Flot sera mis en service à compter du 1er septembre 2014. Son déploiement se fera en deux étapes, au gré de la livraison des projets immobiliers : 2014-2016 et 2017-2020.
Il s’inscrit dans la déclinaison territoriale du Plan Climat Energie, en limitant au maximum les émissions de gaz à effet de serre. En effet l’émission de 8 000 tonnes de CO² sera évitée chaque année, soit l’équivalent de 4.500 véhicules parcourant 15.000 km par an.
Afin de soutenir Energie des Bassins dans les investissements nécessaires à un tel projet (près de 30 M€), une aide à hauteur de 2,5 M€ lui a été octroyée par l’ADEME à travers le Fonds chaleur.
Bravo à l’utilisation de ressources locales (biomasse bois, recup chaleur), et merci à la centrale au gaz (de schiste américain ?), qui n’est là « que » pour les « 30% » (en moyenne) restants, mais qui, selon les chiffres de puissance est à même de prendre en charge 87% de l’énergie nécessaire. Tout ceci « sans surcoût pour l’usager » (et pour le contribuable bordelais ???) Bref, vive le mix énergétique, y compris avec hydrocarbures, fussent-ils gazeux, et vive les subventions (déguisées ou pas).
Les investissements sont supérieurs à ce qui était prévu en raison des difficultés du sous-sol (sans doute supérieurs à 40 M€) Les promoteurs des immeubles ont la liberté de ne pas se raccorder au réseau de chaleur celui-ci n’ayant pas été classé; Donc ce réseau sera construit, mais la densité de clients ne sera sans doute pas celle annoncée. De plus, EDF Optimal Solutions a refusé de s’engager au delà de 9 M€, laissant Mixener, filiale de REGAZ (détentrice de Gaz de Bordeaux) assumer seule à la fois les surcoûts d’investissement et les aléas de l’exploitation. Par ailleurs, le contrat d’exploitation est tout sauf transparent. Comme l’a suggéré M. Pastilleverte, le contribuable Bordelais, via Mixener donc REGAZ détenu pour l’essentiel par la CUB paiera sans doute une vitrine écologique. Ceci dit, si cette vitrine contribue à améliorer l’image de Bordeaux pourquoi pas ?
Bien vu camarade, c’était une pique « gazière ». il faudrait déjà « inverser » les stations de compression de GNL, les USA ayant été importeurs de gaz jusqu’à il ya quelques années. Par ailleurs, leur but est avant tout l’indépendance énergétique, les exportations venant après… If any.
effectivement « M. pastilleverte » réagit en tant que (ancien) contribuable bordelais, ayant encore des attaches familiales dans la ville du port de la lune. Et merci de l’info, j’ignorais le côté très « com° » de l’info, suite aux « difficultés » rencontrées. Et enfin, si Bordeaux peut améliorer son image , jusqu’à rattraper celle de sa grande rivale « négrière » (fut un temps), j’ai nommé Nantes, pourquoi pas ?