BP dévoile les perspectives énergétiques mondiales à 2030

Selon le dernier rapport "Energy Outlook 2030", du groupe pétrolier britannique BP, la demande énergétique mondiale devrait augmenter de près de 40% d’ici 2030.

L’étude indique que cette croissance atteindra 1,6% par an et sera assurée principalement par les pays émergents, notamment par ceux qui ne font pas partie de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). A contrario, la consommation dans les pays de l’OCDE devrait augmenter de seulement 4% au cours de cette période.

D’après les prévisions de BP, les combustibles fossiles continueront d’occuper une place importante (81%) dans la consommation énergétique mondiale d’ici 2030, avec toutefois une baisse d’environ 6% par rapport au niveau actuel. La période devrait également être favorable à une transition accrue vers d’autres sources énergétiques comme le gaz et les énergies renouvelables au détriment du charbon et du pétrole.

Le passage progressif vers les énergies renouvelables au niveau mondial, notamment les biocarburants, devrait connaître une augmentation annuelle de plus de 8%, une croissance beaucoup plus rapide encore que celui du gaz naturel, qui lui atteindra environ 2% par an, jusqu’en 2030.

Ensemble, les énergies renouvelables, nucléaires et hydro-électriques devraient représenter plus de la moitié de la croissance de la production énergétique en 2030.

BP dévoile les perspectives énergétiques mondiales à 2030

En dévoilant les perspectives énergétiques à l’horizon 2030, le PDG de BP, Bob Dudley, a déclaré: "Ce rapport représente un défi à la fois difficile, fascinant et stimulant pour quiconque travaillant dans le secteur de l’énergie. Il nous aide à être, à la fois, réaliste et optimiste. Il montre qu’il y a des éléments que nous ne pouvons pas changer – comme les causes sous-jacentes de la demande énergétique – et les choses que nous pouvons changer – comme la façon dont nous répondons à cette demande".

"Le principal message demeure que nous devons créer un secteur énergétique ouvert et compétitif, qui encourage l’innovation et stimule la productivité du travail afin de profiter d’une énergie suffisante, sûre et durable dans l’avenir", a-t-il ajouté.

BP dévoile les perspectives énergétiques mondiales à 2030

Par ailleurs, on apprend que la demande mondiale de pétrole atteindra 103 millions de barils par jour d’ici 2030, soit 18% de plus qu’en 2010. Les cours élevés du brut constitueront l’un des principaux facteurs qui viendront limiter la consommation de cet hydrocarbure, estiment les analystes de BP.

BP affirme qu’il s’attend à voir des progrès notables dans les efforts du moyen-orient à remplacer le pétrole par le gaz et à améliorer l’efficacité énergétique dans la région. La production de gaz liquides (en Arabie Saoudite, Irak, etc.) continuera à alimenter l’offre mondiale alors que la part en pétrole s’élèvera à 34% en 2030.

La croissance de l’offre non conventionnelle, telle que l’huile et le gaz de schistes (Etats-Unis), les sables bitumineux (Canada), et le pétrole en eaux profondes (Brésil), dans un contexte de déclin progressif de la demande en pétrole, verra l’hémisphère occidental devenu presque totalement autosuffisant en énergie, en 2030. Cela signifie que la croissance dans le reste du monde, principalement en Asie, dépendra de plus en plus du Moyen-Orient en particulier pour ses besoins en pétrole.

BP dévoile les perspectives énergétiques mondiales à 2030

En Chine, la croissance de la consommation énergétique devrait ralentir de manière significative après 2020, lorsque l’économie sera arrivée à maturité. Bien que la population de l’Inde est en train de dépasser celle de la Chine, sa croissance énergétique ne devrait pas connaître le même chemin. D’ici 2030, sa consommation d’énergie encore fortement basée sur le charbon va plus que doubler, mais cela devrait aboutir à la consommation de quelque 1,3 milliards de tonnes équivalent pétrole (tep), soit un peu plus du quart du total de la Chine.

Les émissions mondiales de CO2 sont de nature à augmenter d’environ 28% en 2030, plus lent que le taux actuel de croissance de la demande d’énergie. Confiant, BP précise que "si des politiques plus agressives que celles actuellement envisagées sont introduites, les émissions mondiales de CO2 pourraient commencer à diminuer en 2030."

Soutenue par un approvisionnement en biocarburants ainsi qu’en pétrole et en gaz non conventionnels, le déficit énergétique en Amérique du Nord devrait se transformer en un léger excédent en 2030.

En revanche, le déficit énergétique de l’Europe restera au niveau actuel en ce qui concerne le pétrole et le charbon, mais devrait augmenter de près de deux tiers pour le gaz naturel, grâce au GNL et aux pipelines de l’ex-Union soviétique.

 

Accéder au téléchargement : .PDF (BP Energy Outlook 2030)

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cezorb

D’après un fournisseur de pétrole et de gaz, nous continuerons à consommer autant de pétrole et de gaz en 2030. Qui l’eut cru? Je parie que selon Panzani, nous continuerons aussi à manger des spaguettis.

Lionel_fr

Ce rapport est basé sur une prolongation tendancielle corrigée des facteurs économiques, politiques et géographiques. Il ne parle pas de rupture technologique : on peut même dire qu’il reflète une aversion à la rupture puisque sa méthode de prédiction extrapole l’état de l’art actuel. Sont pris en compte les renouvelables eolien et PV mais pas l’hydrogène par exemple. Or l’hydrogène est une incursion sérieuse de la production electrique vers la mobilité et les transports. Le texte est éloquent : Ce rapport constitue un défi stimulant : autrement dit il n’appartient qu’à nous de le prendre en défaut. Les techniques à même de le faire mentir doivent remplir quelques critères parmi lesquels le plus important : la capacité à produire aux volumes significatifs. Dans l’éolien et le PV , les solutions à l’intermittence devraient peser lourd, voire très lourd. Hydrogène et carburants algaux peuvent redistribuer les cartes. Pour rester dans le ton du rapport , le pétrole est le fossile dont il FAUDRA se passer , suivi de près par le charbon mais celui-ci risque de servir de “variable d’ajustement” en comblant les vides laissés par les autres technos. C’est vrai que ce marché est excitant, il y a beaucoup à faire, même si la contribution française aux différentes filières semble anecdotique, Allemagne et USA créeront la rupture ou achèteront les bons brevets, les autres (dont nous) ont autant intéret à jouer sur la consommation car ils resteront surtout des “consommateurs intelligents ” (ce qui est une grande qualité d’ailleurs)

Sicetaitsimple

Ca vient d’un pétrolier, donc c’est de la m…… Avez vous au moins parcouru la présentation? Savez vous qu’il y a quelques pays dans le monde dont la population s’accroit et dont les standards de vie ( et donc de consommation) s’accroissent également? Comme l’ensemble de ces exercices à 20 ans ou plus, on peut toujours critiquer. Mais il y a quand même des tendances lourdes et des constantes de temps longues dans un domaine comme l’énergie. L’Europe est globalement plate en termes de consommation et change en termes de sources d’approvisionnement, c’est dit dans le rapport, tant mieux, mais les grands émergeants , il est difficile de leur en vouloir, n’en sont pas encore là.

Sicetaitsimple

Rien n’est impossible, je vous l’accorde….Mais la présentation prend déjà en compte un peu plus qu’une “prolongation tendancielle corrigée des facteurs économiques, politiques et géographiques” , notamment dans les pays OCDE. Regardez les bagnoles ( page 64 et +). Le chiffre final (2030) sera certainement différent, mais de combien?