Les sociétés Enertime et Suez (SIRAC) exploitant de l’unité de valorisation énergétique (UVE) du SYVEDAC ont signé un contrat de conception, fabrication et mise en service d’une centrale ORC pour valoriser l’excédent saisonnier de chaleur issu de l’incinération des déchets ménagers de l’agglomération de Caen.
L’UVE de Caen alimente jusqu’à présent un réseau de chaleur et dispose donc, lorsque la température extérieure est clémente, d’un excédent d’énergie sous forme d’eau à 190°C.
Ce surplus sera valorisé par une centrale ORC produisant jusqu’à 2 MWe et susceptible d’alimenter des consommateurs de chaleur en eau chaude à 45°C.
Cette réalisation permettra de placer cet incinérateur à un meilleur niveau d’efficience énergétique et démontre la pertinence de l’offre Enertime pour l’optimisation des incinérateurs et plus généralement, de tous les procédés industriels ayant de la chaleur en excès.
"Au-delà de la reconnaissance de la performance de nos solutions ORC par un leader mondial Français dans le domaine de l’environnement, c’est toute la filière française des PME industrielles de la transition énergétique qui est à l’honneur. SUEZ est fortement engagé dans l’investissement durable grâce aux technologies de pointe que les start-up CleanTech françaises peuvent lui apporter, cela représente un formidable potentiel dans le domaine de l’efficacité énergétique industrielle et l’environnement en France et à l’international" a déclaré Gilles David, Président d’ENERTIME.
"SUEZ et son partenaire ENERTIME mettent leur expertise au service du SYVEDAC pour améliorer la performance énergétique et environnementale du territoire, avec la production d’énergies vertes et renouvelables. En valorisant les déchets en nouvelles ressources énergétiques, le SYVEDAC est ainsi un acteur concret de l’économie circulaire et de son développement, et le Groupe est fier que la solution proposée avec ses partenaires puisse accompagner le SYVEDAC dans cette transformation" a ajouté Philippe Maillard, Directeur général des activités de recyclage et valorisation de SUEZ en France.
La technologie ORC développée par ENERTIME
Les machines ORC ou Machines à Cycle Organique de Rankine transforment de la chaleur, à partir de 90°C, en électricité. La technologie ORC est particulièrement adaptée à l’amélioration de l’efficacité énergétique des industries énergie-intensives (aciérie, cimenterie, verrerie, raffinerie) et des moteurs et turbines à combustion (centrale à moteur diesel ou à gaz, station de compression de gaz, turbine à gaz).
Pour ces applications, les machines ORC sont vendues aux clients industriels et producteurs d’énergie ou sont exploitées dans le cadre d’une prestation de service énergétique au
travers de l’offre EASE©.
L’ORC est également une solution d’avenir pour la production d’électricité à partir de ressources géothermiques profondes et pour la production d’électricité et de chaleur biomasse pour les éco-quartiers.
* SYVEDAC : syndicat pour la valorisation et l’élimination des déchets ménagers de l’agglomération de Caen
( src – CP – Enertime )
Et si au lieu de grandes phrases à la gloire des nouvelles énergies et de leurs innombrables bienfaits, on se contentait de dire la vérité. L’usine d’incinération de Caen est équipée d’une installation de valorisation de l’énergie totalement obsolète: depuis au moins 30 ou 40 ans, on n’installe plus d’incinérateur récupérant de la chaleur sous forme d’eau à 180°C. Depuis que EDF a supprimé les clauses de pénalité et revu à la hausse ses tarifs d’achat (en fait à peu près au prix du marché de gros), on installe des cycles vapeur à 80 bars / 450°C et au-delà qui permettent des rendements décents. La vraie information est donc que la ville de Caen conserve ses installations obsolètes au lieu de les rénover pour en faire une usine performante et capable de produire 5 ou 6 fois plus d’électricité ! Comme tous les projets « performants en ce qui concerne les subventions perçues », on oublie ici de dire combien on va gaspiller pour produire très peu d’électricité au moment du creux annuel de consommation !
L’usine date semble-t-il de 1973, cf. Le problème c’est qu’une fois que le réseau de distribution de chaleur est existant avec ses conditions de pression et de température, il est compliqué de changer. La mise en place d’un cycle ORC n’est pas la panacée, mais c’est mieux que rien (que de dissiper je ne sais comment la chaleur excédentaire quand le besoin de chaleur est minimum).
@6ctsimple Un incinérateur « moderne des années 2000 » produit en net de l’ordre de 550 kWh/t OM, et en brut 650 kWh/t OM. D’après la plaquette de présentation de l’usine du SYVEDAC, elle incinère 110 000 t OM/an, soit environ 13.75 t/h (base 8000 h/an). On pourrait donc s’attendre à une puissance en sortie de turbine de 650 * 13.75 = 8940 kW, soit à peu près 4,5 fois plus que les 2 MW annoncés ici triomphalement !
Je parle de production (MWh) et non de puissance (MW). D’après les chiffres en saison de chauffe la totalité de l’énergie ou presque semble être absorbée par le réseau de chaleur. Hors saison de chauffe, un cycle vapeur à 450°C de quelques MW ( donc avec un rendement assez faible, les turbines de cette taille sont assez rustiques) ne produit certainement pas 4,5 fois ce que produit un cycle ORC pour la même quantité de chaleur entrante.
« Il semble que tout les cycles rankine à fluides ORC sont à basse temperature. » Bah oui, c’est étudié pour!
@papijo Sauf erreur de ma part, l’ORC va servir pour faire de la cogénération. Il me semble que rendement elec oscille autour de 15 à 25%, ce qui correspond grosso modo au facteur 4 que tu indiques… Après, le choix de la cogé est lié, il me semble aussi, au fait qu’il y a des obligations de valorisation énergétique qui sont demandées aux (vieux) incinérateurs pour qu’ils continuent à avoir une autorisation de fonctionnement.
Ah bon? Et quel est l’utilisateur de la chaleur cogénérée et à quelle température l’est-elle? Merci.
@ 6ctsimple Il y déjà un réseau de chaleur en lien avec l’incinérateur. Après je ne connais la température de service de ce RC …
Pourquoi utiliser les fluides organiques à basse température ? – 1 – Parce qu’ils se décomposent à haute température … donc pas question de les utiliser ! – 2 – Parce que les températures d’ébullition peuvent atteindre des températures aussi basses que 15 à 20°C, ce qui veut dire que les vapeurs à la température de la « source froide » (rarement au dessous de 30°C) sont à une pression supérieure à 1 bar abs, contre 0,04 bars abs pour la vapeur d’eau. Cela signifie que pour des débits comparables, la section des tuyauteries est 1 / 0,04 = 25 fois plus faible (ou le diamètre 5 fois plus petit …), et donc le prix à la (grosse) louche 10 fois plus faible ! – 3 – Travailler au-dessus de la pression atmosphérique permet d’utiliser des circuits « à contre-pression »: aucun risque d’entrée d’air dans le circuit (en cas de fuite c’est le liquide qui sort, mais pas l’air qui entre), donc pas de circuits d’extraction d’air, de déphlegmateurs … indispensables dans les condenseurs de circuits vapeur.
Si vous manquez d’informations qui ne soient pas de la promotion commerciale, vous tapez « cycle ORC » sur Google et la pemière page qui sort est celle-ci: Et la première phrase de cette première page, c’est: Les cycles organiques de Rankine (Organic Rankine Cycle, ORC, en anglais) sont des variantes des cycles à vapeur à eau, qui sont utilisés lorsque la source chaude à partir de laquelle on souhaite produire de la puissance mécanique est à basse ou moyenne température.Dans ces conditions, les performances des cycles à vapeur d’eau se détériorent, et il devient préférable de recourir à d’autres fluides thermodynamiques. L’installation d’incinération de Caen est existante, et elle produit le l’eau surchauffée à 190°C, utilisée dans un réseau de chaleur existant. Il faut donc s’adapter à cette donnée d’entrée, sauf à repartir from scratch pour l’installation et le réseau.Un cycle ORC est une solution, certes imparfaite d’un point de vue thermodynamique, mais acceptable compte-tenu du caractère fatal de la chaleur à valoriser.
Un autre exemple c’est le réeau parisien de la CPCU. Là c’est de la vapeur ( et non de l’eau surchauffée) pour le réseau principal, à (de mémoire) environ 25bar et 240°C. Ce n’est certainement pas l’idéal, mais c’est historique et c’est comme ça. Faudra faire avec, parce qu’il est très peu probable que la CPCU envisage de modifier ça compte-tenu du réseau existant , au moins pour les zones actuellement desservies.