Cameroun : Focus sur le projet de centrale hydroélectrique de Lom Pangar

La nouvelle installation hydroélectrique de Lom Pangar au Cameroun prend un virage décisif, car un financement de 30 millions d’euros vient d’être officiellement accordé par la Banque européenne d’investissement (BEI).

Outre la construction d’un nouveau barrage de régulation de 46 mètres de haut, ce financement a aussi pour objectif d’implanter une centrale hydroélectrique au pied du barrage et d’une ligne de transport reliant la centrale au réseau de l’Est.

Le projet comprend également un programme d’électrification des zones rurales le long de la ligne de transport, des mesures environnementales et sociales et un volet d’assistance technique et de gestion de projet.

Une fois achevé, le barrage de régulation de Lom Pangar réduira les variations saisonnières du fleuve Sanaga, avec à la clé une augmentation de 120 MW de la capacité annuelle des deux centrales hydroélectriques situées en aval, Edea et Song Loulou, ainsi qu’un gain d’efficacité dans la production d’électricité de toute future centrale hydroélectrique sur le fleuve. Le projet de Lom Pangar permettra aussi de produire à faible coût 30 MW supplémentaires d’hydroélectricité pour l’électrification rurale de la région orientale du Cameroun et de créer environ 1 500 emplois durant les travaux de construction.

Le Cameroun recèle un vaste potentiel hydroélectrique, dont seulement 6 % sont exploités, et l’hydroélectricité représente la source d’énergie la plus "propre" et la plus économique du pays. En effet, le coût élevé de l’électricité produite à partir d’autres sources d’énergie constitue un obstacle majeur à l’investissement et à la création d’emploi. On estime aujourd’hui que 86 % de la population rurale camerounaise n’ont pas accès à l’électricité.

Le coût du projet de centrale hydroélectrique de Lom Pangar devrait s’établir à 306 millions d’euros et sera également financé par la Banque mondiale, l’Agence française de développement, la Banque africaine de développement, la Banque de développement des états de l’Afrique centrale et les autorités camerounaises.

** Depuis 2007, la BEI a accordé plus de 82 millions d’euros à l’appui des secteurs de l’eau, de l’énergie et de l’agriculture au Cameroun, mais aussi de l’investissement privé local. Plus tôt cette année, la BEI a décidé d’accorder un financement à long terme de 29,5 millions d’euros pour la nouvelle centrale électrique de Kribi, la première du pays à être alimentée au gaz naturel, dont plus d’un million de personnes au Cameroun tireront avantage.

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b api

Certes, félicitations pour ce barrage produisant une énergie renouvelable intéressante et primordiale. Le transport de l’énergie reste cependant toujours un problème en Afrique. Rappelons nous d’autres projets de barrage, comme celui d’Inga sur le fleuve Congo, qui pourrait à lui seul fournir assez d’énergie pour tout le continent. Dans ces zone tropicales, il pleut beaucoup, d’où les fleuves qu’il faut “réguler” car la forêt tropicale a aussi disparu. Mais pourquoi répéter la mise en place “indispensdable” de réseaux électriques s’il n’y avait des solutions de production locale d’énergie renouvelable: photovoltaïque, éolien, biogaz, bois, etc… ?? Je ne crois plus que l’électrification “rurale” doive dépendre encore d’un réseau électrique national. Que la BEI et autres banques de financement comme la Banque Mondiale, Banque Africaine de Développement etc aident à financer des projets autonomes ! Et sur les fleuves, il y a par exemple aussi des solutions de générateurs au fil de l’eau, des mini-barrages à proximité des petites villes et villages, etc. Pensons dé-centralisés !!