Certificats d’économies d’energie: 31,9 milliards kWh évités depuis 2006

Selon les derniers chiffres publiés par l’ADEME, le dispositif français des Certificats d’Economies d’Energie (CEE) a permis entre sa mise en place en 2006 et le 31 décembre 2011, d’économiser au total 31,9 milliards de kWh d’énergie finale.

Ainsi, sur la seule année 2011, les économies résultant des actions menées depuis 2006 ont conduit à réduire de 15,3 milliards de kWh le besoin d’énergie par rapport à la situation tendancielle pré 2006, soit 1,9% de la consommation annuelle du secteur résidentiel/tertiaire. Cela correspond à la consommation moyenne annuelle de 1.285.000 logements.

Au total, depuis 2006, 8 millions de tonnes équivalent CO2 ont été évitées (1) dont 3,9 millions de tonnes en 2011, soit 3,9% des émissions françaises 2011 du secteur résidentiel tertiaire.

Après avoir dépassé les objectifs d’économies d’énergie fixés pour la période 2006 – 2009 (65.2 TWh cumac vs 54 TWh cumac) (2), la mise en place par la Direction Générale de l’Energie et du Climat (DGEC) d’une concertation depuis mai 2012, réunissant l’ensemble des parties prenantes du dispositif (fournisseurs d’énergie obligés, collectivités, etc.), doit permettre de dessiner, pour la période 2014 – 2016, les contours d’un dispositif encore plus efficace dont les objectifs devraient être fixés d’ici fin 2012.

Qu’est ce qu’un CEE ?

Depuis 2006, les fournisseurs d’énergie (les « obligés ») ont l’obligation de réaliser ou de faire réaliser des économies d’énergie, soit sur leurs propres installations, soit en incitant leurs clients à investir dans des équipements plus performants. Chaque obligé a ainsi un objectif chiffré à atteindre : pour chaque kWh cumac économisé , il se voit délivrer par l’administration un CEE. S’il n’atteint pas son objectif, il s’acquitte d’une amende proportionnelle au nombre de kWh cumac manquants.

D’autres acteurs « éligibles » (collectivités, ANAH et bailleurs sociaux ) peuvent également bénéficier de CEE s’ils réalisent des économies d’énergie ou incitent leurs clients / administrés à le faire. Ils peuvent dans ce cas revendre leurs CEE aux fournisseurs d’énergie .

Le dispositif fonctionne par périodes de trois ans avec des objectifs toujours plus ambitieux :

• 1ère période, mi 2006- mi 2009 : objectif de 54 TWh cumac
• Transition, mi 2009- 2010 : pas d’obligation
• 2ème période, 2011- 2013 : objectif de 345 TWh cumac
• 3ème période, 2014- 2016 : objectif à définir

A l’occasion de ses journées techniques sur les CEE des 18 et 19 septembre 2012 à Paris, L’ADEME présentera aux entreprises – professionnels de l’énergie ou non – et collectivités, le bilan et les perspectives de ce dispositif désormais européen. L’alternance de séances plénières, tables rondes et ateliers sectoriels permettra de mettre à l’honneur les retours d’expérience des différents acteurs et d’évoquer les évolutions possibles pour la période 2014-2016.

L’évaluation de ce gisement d’économies d’énergie permettrait d’envisager une obligation de 900 TWh cumac pour la troisième période, et répondre par ailleurs à l’objectif fixé par la directive efficacité énergétique de réaliser 1,5 % d’économies d’énergies par an.

1 CEE délivrés pour des opérations engagées entre le 01/07/2006 et le 31/12/2011.
2 TWh cumac : milliards de kWh cumulés et actualisés sur la durée de vie de l’équipement.

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traonvouez

Comme indiqué en 5 ans, le gain est de 1,9% de la consommation d’un an du secteur habitat, soit 1,9/5=0,45% ramené sur un an! Baisser leur température intérieure de 1°C cela fait baisser la consommation de chauffage de 7% et c’est 15 fois plus efficace que les CEE. Malheureusement, un effet d’annonce à Paris + des emplois de gratte-papiers à Paris ne valent pas une action de terrain. La période 2009-2010 n’a pas été trop contraignante en termes d’objectifs, je parie que si les objectifs ne sont pas atteints, aucun des grands groupes ne paiera l’amende prévue; entre copains on ne va pas se disputer, non?

fredo

les CEE sont un moyen de faire réaliser des économies d’énergies par ceux qui en fournissent et qui veulent garder le contrôle du système en connaissant à l’avance leur objectif à chacun. Forcément, les fournisseurs d’énergie sont pas chauds ! La faiblesse des objectifs est aussi en cause. A se demander si on veut vraiment atteindre l’objectif de 130Mtep de consommation d’énergie finale en 2020 (on est à 160ktep). Le signal prix en matière d’énergie est sûrement un allié de poids autrement plus efficace!

Cee

pour répondre à vot point et comme j’ai pu assister au colloque durant lequel l’ADEME a affiché ces chiffres, il s’agit bien de 31,9 milliards de kWh d’énergie finale, et non de cumac. Par ailleurs, une slide de l’ADEME était particulièrement bien faite, en montrant les “couches” successives d’économies dans le temps issues des kwh cumac accumulée dans les CEE. C’est la première fois qu’il y avait ce genre de schéma qui me semble bien pédagogique.

Tech

“en incitant leurs clients à investir dans des équipements plus performants” cette phrase devrait faire s’interroger le français moyen. c’est l’utilisateur final qui paye et c’est l’intermédiaire qui est récompensé! je change ma vieille chaudière à gaz en version à condensation, c’est moi qui la paye et c’est vrai, j’économise 30% de consommation, mais je dois amortir l’achat et les travaux.pendant ce temps là le fournisseur, gdf, peut profiter de mon investissement avec les CEE! en racourcissant l’amortissment pour l’utilisateur final en leur donnant la possibilité de monétiser les CEE, certains hésiteraient moins à investir et les gains de consommation seraient supérieurs.