Imaginez un robot qui marche, voit et travaille presque comme un être humain. C’est la promesse tenue du Walker S2, un robot humanoïde de l’entreprise UBTECH Robotics, spécialement conçu pour travailler dans les usines. Loin d’être un gadget de science-fiction, il est capable d’effectuer des tâches complexes et pourrait bien devenir le nouveau collègue des ouvriers sur les chaînes de montage automobile.
Pourquoi a-t-il une forme humaine ?
La réponse est simple. C’est pour s’intégrer facilement dans nos espaces de travail. Avec sa taille de 1,76 mètre pour environ 43 kilos et ses deux jambes, le Walker S2 est en mesure de se déplacer dans les allées d’une usine, utiliser les mêmes postes de travail que les humains et franchir des obstacles. Il n’est donc pas nécessaire de reconstruire toute l’usine pour l’accueillir. Ses nombreux points d’articulation (52 au total) lui donnent une grande souplesse de mouvement.
Un robot qui gère son énergie tout seul
Sa particularité révolutionnaire ? Quand sa batterie est presque vide après deux heures de marche, le robot se dirige tout seul vers une station spéciale. Là, il retire sa batterie usée, la met en charge, et installe une batterie pleine en moins de trois minutes. Pendant ce temps, une batterie de secours maintient le robot allumé. « Le Walker S2 est capable de changer sa batterie de manière autonome en moins de 3 minutes« , explique UBTECH Robotics.
Cette prouesse technique résout le problème majeur de tous les robots mobiles. C’est le fait notamment de devoir s’arrêter longtemps pour se recharger. Pendant que les robots concurrents comme le Tesla Optimus doivent faire une pause prolongée, le Walker S2 lui continue de travailler.
Un cerveau artificiel pour comprendre et agir
Le Walker S2 n’est pas qu’une machine qui répète des gestes. Il possède une intelligence artificielle développée par UBTECH, appelée Co-Agent, qui lui permet de comprendre ce qu’on lui demande, planifier ses actions et même de gérer les imprévus. « Ce système confère au Walker S2 la capacité de comprendre les intentions, planifier des tâches, appeler des outils et gérer les exceptions de manière autonome », précise le constructeur.
Ses « yeux » sont deux caméras qui fonctionnent comme la vision humaine, lui permettant de voir en relief et d’évaluer les distances. Il peut ainsi naviguer dans l’usine, éviter les obstacles et manipuler des objets avec précision grâce à ses mains articulées qui possèdent cinq doigts comme les nôtres.
Le robot porte jusqu’à 15 kilos de charge et effectue des mouvements assez complexes : se pencher, s’accroupir, tourner la taille à 162 degrés, et même utiliser des outils comme un tournevis électrique. « Walker S peut utiliser un tournevis électrique pour serrer les vis sur les portes de voiture », indique UBTECH dans ses exemples d’applications industrielles.
Déjà au travail dans les usines automobiles
Le succès commercial ne s’est d’ailleurs pas fait pas attendre. Depuis juillet 2025, les commandes pour le Walker S2 explosent. UBTECH annonce avoir reçu pour plus de 800 millions de yuans de commandes (environ 112 millions de dollars), principalement de la part de constructeurs automobiles chinois.
Les géants de l’automobile électrique chinoise comme Nio, BYD et Zeekr testent déjà ces robots sur leurs chaînes de montage. Dans les usines Nio, par exemple, le Walker S2 effectue des inspections de qualité avec une précision dépassant 99%. Il peut vérifier l’assemblage, apposer des logos, appliquer de la colle sur les vitres, et même configurer les mises à jour logicielles des véhicules.
« UBTECH a démontré les capacités de son robot Walker S travaillant sur une chaîne de montage dans une usine Nio », rapporte l’entreprise, marquant ainsi « la première fois que le robot Walker S était déployé pour l’entraînement dans une usine de véhicules à énergie nouvelle ».
Un investissement qui questionne sur l’avenir du travail
Avec un prix d’environ 80 000 dollars par unité, le Walker S2 représente un investissement important pour les entreprises. Mais pour UBTECH, qui s’est introduite à la Bourse de Hong Kong, le pari semble payant. L’entreprise prévoit de livrer des centaines de robots d’ici fin décembre 2025.
Le Walker S2 nous montre concrètement l’avenir de la production industrielle. C’est à dire, des usines qui tournent 24 heures sur 24 sans pause, avec des robots capables de s’auto-gérer. Une vision futuriste qui semble devenir une réalité plus vite que prévu. Sommes-nous prêts pour ce monde où la frontière entre l’humain et la machine devient de plus en plus floue, et où les robots ne s’arrêtent jamais de travailler ?
Source : UBTECH Robotics / Walker S2.











