CO2 : l’industrie chimique prône la modération

« L’industrie chimique en France, premier consommateur industriel de produits énergétiques, demande que l’Union européenne n’aille pas au­delà de l’objectif de ­- 20 % de réduction des émissions de GES en 2020 » a déclaré Jean Pelin, directeur général de l’UIC**.

L’UIC considère que l’industrie chimique en France participe activement à la lutte contre le changement climatique. "Elle a réduit ses propres émissions de 45% de 1990 à 2005 et est prête à les réduire de nouveau de 20% environ de 2005 à 2020 portant ainsi son effort global de réduction à près de 60 %" argumente t’elle, tout d’abord.

Ensuite, "l’industrie chimique est le moteur d’une économie sobre en carbone puisqu’elle fournit des produits et des technologies qui permettent à la société, dans son ensemble, de réduire ses émissions", comme l’a souligné l’étude de McKinsey sur le cycle de vie carbone des produits. Ainsi, une tonne de CO2 émise par l’industrie chimique permettrait de réduire de 2,8 tonnes de CO2 les émissions dans les secteurs en aval.

L’Union européenne qui s’est engagée à réduire ses émissions de GES de 20% en 2020 par rapport 1990, a déjà mis en place un mécanisme d’échange de quotas contraignant et impose "des coûts supplémentaires aux industriels de la chimie". Malgré l’allocation de quotas gratuits pour atténuer les risques de fuites de carbone (relocalisation des investissements dans des zones émettant plus de GES), "les référentiels définis par les référentiels définis par la Commission européenne sont si bas que la plupart des industriels devront acheter des quantités significatives de quotas dès 2013" déplore l’UIC.

"Imposer une réduction supplémentaire, qui pourrait aller jusqu’à ­ 30 %, sans qu’aucune autre région du monde ne s’engage formellement, impactera la compétitivité des implantations françaises et européennes, en accélérant les fuites de carbone, sans gain réel pour l’environnement" assure t’elle.

Dans une étude d’impact, en juillet 2008, le cabinet AT Kearney a montré que, pour atteindre cet objectif de ­ 30 %, l’industrie chimique en France devrait investir près de deux milliards d’euros pour un gain environnemental extrêmement faible (1,2 millions de tonnes de CO29 soit 0,2% des émissions de GES de la France).
 
L’industrie chimique est le premier secteur industriel consommateur d’énergie (en France, la chimie consomme plus de 35% de gaz et près de 20% de l’électricité de toute l’industrie). Elle est donc directement concernée par les profondes mutations intervenues depuis quelques années dans ce domaine, comme la mise en place de l’ARENH.
 
"Le maintien de l’objectif de réduction de 20 % des émissions de GES et l’accès à une énergie compétitive permettront le développement de l’industrie chimique en France pour continuer à apporter des solutions au changement climatique" a conclu l’UIC.
 

** L’Union des Industries Chimiques (UIC)
 
1 Gaz à effet de serre
2 Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique

 

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