Décharges fermées : une solution pour traiter le méthane de faible qualité

Une solution inédite conçue par Cleanergy a pour objectif de produire de l’électricité et de la chaleur à partir du méthane émis par des sites d’enfouissement âgés d’au moins 10 ans en Europe. Et quand on sait qu’il en existe près de 2.000 !

Actuellement, le méthane émis sur ces sites – produit par la décomposition de la matière organique – est brûlé à la source pour l’empêcher de s’échapper dans l’atmosphère. Comme le méthane réchauffe l’atmosphère de la planète 20 à 30 fois plus que le dioxyde de carbone, le brûler – avec les émissions de CO2 résultantes – constitue la moins mauvaise option pour l’environnement.

La directive de l’Union européenne sur la mise en décharge de 1999 stipule que le torchage ne doit être une option que s’il est impossible d’extraire de l’énergie à partir du méthane. Mais jusqu’à ce jour, les sites d’enfouissement les plus vieux ont souvent violé ces directives car les moteurs de combustion de gaz traditionnellement utilisés dans les décharges les plus récentes où les niveaux de méthane sont supérieurs à 40 % ne sont simplement pas en mesure de produire de l’électricité à partir de méthane « sale », de moindre qualité.

GasBox de Cleanergy permet de résoudre ce problème spécifique. Cette technologie est également capable de produire à la fois de l’électricité et de la chaleur à partir d’une concentration en méthane de seulement 18%. Ce biogaz est produit à partir de fumier, de déchets alimentaires et de résidus de plantes sur des sites d’enfouissement ainsi que dans des stations de traitement des eaux usées et des fermes.

Décharges fermées : une solution pour traiter le méthane de faible qualité

Avec un retour sur investissement de seulement 3 à 5 ans, la solution GasBox de Cleanergy a déjà été déployée commercialement sur plusieurs sites en Suède (en collaboration avec l’Agence suédoise de l’énergie) et sur le site d’enfouissement d’Yggeset en Norvège. L’énergie produite par le système GasBox est utilisée pour alimenter des équipements et pour chauffer et électrifier des bâtiments.

GasBox de Cleanergy a également été installé sur des sites d’enfouissement fermés dans les comtés de Norfolk, Shropshire et Yorkshire au Royaume-Uni, ainsi qu’en Pologne, dans le cadre du projet ACUMEN. Le projet Assessing, Capturing and Utilising Methane from Expired and Non-Operational Landfill (Évaluation, capture et utilisation du méthane émis par les décharges fermées et non opérationnelles) est dirigé par l’Agence de l’environnement et financé par un programme de l’UE en faveur de l’environnement.


GasBox de Cleanergy est la première technologie énergétique à avoir été sélectionnée pour une évaluation.

"Notre décharge existe depuis 32 ans et produit aujourd’hui du méthane de faible qualité. GasBox de Cleanergy a été installé rapidement et sans difficulté. Le système produit suffisamment d’électricité pour chauffer et alimenter nos besoins. Nous étions plutôt sceptiques au début de cet essai mais sommes à présent convaincus des performances – et recommandons GasBox à des collègues du secteur dans le monde entier" a déclaré Thorleif Eriksen, directeur du parc de recyclage d’Yggeset à Asker, en Norvège.

Installée à l’intérieur d’un conteneur modulaire, GasBox de Cleanergy est une unité autonome et flexible à moteur Stirling. On trouve également dans le conteneur un système de gestion de l’énergie en temps réel avec accès à distance, un tuyau de combustible et un branchement chaleur et électricité vers une maison/une usine/un entrepôt avec en option une fonctionnalité de connexion au réseau.

"Il existe une multitude de systèmes de production combinée de chaleur et d’électricité disponibles pour la production d’électricité et de chaleur sur les sites d’enfouissement les plus récents, mais lorsque la qualité du méthane décroît, la seule option jusque-là a été le torchage. Nous avons beaucoup travaillé pour résoudre ce problème et notre GasBox prolonge d’environ 20 ans la production d’énergie sur les sites d’enfouissement. Nous influençons l’avenir de l’énergie du biogaz et transformons les déchets en richesse" a affirmé Anders Koritz, PDG de Cleanergy.


** Créée en 2008 et implantée en Suède, la société Cleanergy est spécialisée dans le développement, la fabrication et le déploiement de solutions d’énergie pour les industries du solaire et du gaz. A ce jour, la société a levé plus de 60 millions USD. Elle compte parmi ses investisseurs Jim O’Neill, l’ancien président de Goldman Sachs Asset Management, la célèbre famille Wallenberg d’industriels suédois, ainsi que la Fondation Nobel. Le conseil d’administration de Cleanergy comprend Bo Dankis, l’actuel président de la chambre de commerce suédoise, et Pär Nuder, ancien ministre suédois des finances.

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jpdebangui

Autant je comprends l’utilisation de ce système sur des décharges isolées, autant je ne le comprendrais pas dans l’environnement des villes qui sont pourtant les plus gros générateurs de déchêts organiques. Ne serait-il pas plus facile d’enrichir le gaz émis par la décharge en le mélangeant avec du gaz de ville et de l’exploiter dans une centrale ?

michel123

les méthanes bas de game sont pleins de produits soufrés et acides organiques qui abimeraient les moteurs à explosion. Le sterling ètant à combustion externe y résistera. Mais le sterling est cher car il n’est pas produit à grande échelle.

pierreerne

La solution semble séduisante : Ensemble installé dans un conteneur permettant un déplacement (au moins théorique) facile lorsque les émissions de méthane fléchissent. Moteur Stirling bien adapté à ce genre de travail. J’ai juste quelques doutes sur le retour réel sur investissement. Il faut dire que tous les systèmes permettant de récupérer de l’énergie dans ce secteur permettent surtout de récupérer des subventions de la part de leurs géniaux supporters. Sur le plan des principes, il me semble aussi que la méthanisation récupère nettement moins d’énergie à partir des déchets que ne le ferait l’incinération couplée à un système de génération électrique. Mais, l’incinération n’a pas la faveur des écolos, essentiellement à cause de la génération possible de dioxines au cours de la combustion. Cette peur est fondée sur des expériences de laboratoire qui ont démontré que la dioxine tuait des cobayes à des doses incroyablement basses. Mais à ma connaissance, on n’a jamais enregistré de décès humain dû à l’ingestion de dioxine. Un homme politique célèbre ukrainien, Viktor Iouchtchenko a même subit une tentative d’empoisonnement à la dioxine et s’en est mystérieusement remis.