Des pluies de méthane sur Titan mises en évidence

Dans des conditions d’humidité et de température appropriées se produisent sur Titan, un des satellites de Saturne, de gigantesques tempêtes qui déversent des pluies de méthane.

Ce sont les conclusions d’une étude publiée dans la revue Nature et réalisée par Ricardo Hueso et Agustin Sanche-Lavega, des chercheurs appartenant au groupe des sciences planétaires, de l’école d’ingénieurs de l’université du pays basque de Bilbao. Ricardo a expliqué que ce résultat permettait d’expliquer la présence de rivières asséchées détectées pas la sonde Cassini en orbite autour de la planète depuis juillet 2004.

Ces résultats confirment aussi les propriétés et la nature "moll" de la surface, mise en évidence par la sonde Huygens qui s’était posé sur Titan en janvier 2005.
En fait, l’équipe de la mission Cassini dit avoir détecter avec un radar des dépôts liquides ("lacs") près du pôle Nord de Titan, "ce qui confirmerait qu’il pleut effectivement là-bas", a indiqué Sanchez-Lavega.

Les experts expliquent que la présence de fleuves asséchés et l’intense activité nuageuse au dessus des pôles de Titan ces dernières années suggèrent la présence de pluies de méthane. L’atmosphère d’azote de Titan renforce l’hypothèse d’un cycle météorologique de méthane qui sculpterait la surface du satellite et contrôlerait son climat.

Par ailleurs, Titan et la Terre sont les seuls corps du système solaire où l’on peu observer des pluies (d’eau ou de méthane) qui atteignent la surface (elles ne sont pas dissoutes avant).

Si l’on fait abstraction des températures, Titan est une sorte d’image de la Terre avant l’apparition de la vie, et le cycle du méthane que l’on rencontre sur Titan est similaire à celui de l’eau que l’on rencontre sur terre mais seul le méthane peut rester liquide à des températures de -180°, température moyenne sur Titan.

Les tempêtes de méthane peuvent aussi expliquer la structure et la rapidité d’évolution des épais nuages observés ces dernières années autour des pôles de Titan.

Les tempêtes les plus fortes se produisent lorsque l’humidité du méthane dans l’atmosphère dépasse les 80%. Il se produit alors des tourbillons ascendants pouvant dépasser les 72 km/h qui créent des nuages épais à des altitudes de trente kilomètres et ce pendant plusieurs heures. Peuvent ensuite tomber des gouttes d’hydrocarbone de jusqu’à un 1 cm de long et entre 1 et 5 mm de rayon qui peuvent porter jusqu’à 110 kilos de liquide par mètre carré. Ces précipitations sont comparables aux très fortes pluies que l’on peut rencontrer sur Terre.

Cette étude permet d’améliorer notre compréhension des phénomènes météorologiques, du processus de formation des nuages et des interactions surface-atmosphère de notre propre planète.

      

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