Deuxième conférence environnementale : Réussite ou échec ?

Vendredi 20 septembre, lors du discours d’ouverture de la conférence environnementale, François Hollande a tracé la voie de la politique énergétique de la France.

A l’inverse, les deux jours de travail se sont achevés par une intervention du Premier Ministre, qui n’a pas acté de mesures fortes sur les autres champs de la transition écologique.

Réaction de la Fondation Nicolas Hulot (FNH)

"Les ‘premières orientations retenues’ par Jean-Marc Ayrault dans son discours de clôture sont en très net recul par rapport aux nombreuses propositions innovantes discutées par les participants des cinq tables rondes" a indiqué le mouvement d’influence.

"Pas un mot sur de nouvelles modalités de soutien aux acteurs de l’économie circulaire et de l’éco-conception… Pas un mot sur les moyens d’assurer une nouvelle dynamique sur l’évolution des métiers et des compétences dans les territoires et avec les filières… A part la contribution énergie climat, pas un mot sur de futures évolutions de la fiscalité, par exemple sur les produits phytosanitaires ou les produits éco-conçus…Pas un mot sur des modalités nouvelles de déploiement de l’éducation à l’environnement et au développement durable… Et la liste est longue."

La Fondation Nicolas Hulot a appelé le gouvernement à respecter le travail réalisé par les acteurs de la société au cours de ces deux jours et à rendre des arbitrages ambitieux. "Il est encore temps d’éviter que cette seconde conférence environnementale ne se solde par un échec."

Réaction de France Energie Eolienne (FEE)

"La France veut-elle oui ou non des éoliennes ?"

"Le chef de l’État a rappelé que la transition écologique et énergétique constitue une décision stratégique. C’est un signal positif ! Mais, s’agissant des énergies renouvelables, les annonces nous interrogent. L’appel à un cadre réglementaire et fiscal stable est positif. En revanche, que signifie la demande faite au Gouvernement de revoir les mécanismes de soutien pour les rendre plus efficaces ?"

"Les acteurs de la filière éolienne proposent des mesures législatives mais aussi réglementaires qui peuvent être prises immédiatement sans attendre le projet de loi. Mais, ils espèrent également que les règles du jeu ne seront pas totalement révisées et que la filière sera toujours soutenue dans cette phase critique de développement."

"Alors que d’autres pays comme l’Allemagne et le Japon ont lancé leur transition énergétique, la France ne doit pas perdre la course aux énergies renouvelables. Nous sommes encore loin de l’objectif de 23% de renouvelables dans notre bouquet énergétique d’ici 2020. L’horizon de 25% d’énergie produite à partir de l’éolien en 2030 semble encore plus difficilement atteignable. Sans action forte et sans soutien pérenne, nous ne tiendrons pas ces engagements. Les industriels de la filière éolienne sont prêts à s’engager résolument dans cette direction, en signant un véritable ‘pacte industriel’ avec l’Etat, garant de la compétitivité de la filière. Il en va de nos emplois, du développement de notre avantage comparatif et de notre force d’innovation" a déclaré Nicolas Wolff, Président de France Énergie Éolienne (FEE).

Réaction de Europe Ecologie Les Verts (EELV)

De son côté, EELV a salué l’objectif affiché par le Président de la République d’un objectif de réduction de 50 % de la consommation énergétique d’ici 2050. EELV s’est félicité également de deux annonces particulièrement attendues par les écologistes.

– La baisse de la TVA à 5 % dans la rénovation thermique du bâti : Elle témoigne clairement que la fiscalité écologique n’est pas de l’impôt supplémentaire, mais de la redistribution de pouvoir d’achat. Cette mesure directement favorable aux ménages permettra, en outre, de soutenir le secteur du bâtiment et la création d’emplois durables, qualifiés et non délocalisables ;

– L’inscription dans le projet de loi de finances 2014 d’un calendrier sur la fiscalité écologique : Elle rend lisible une trajectoire claire pour financer la transition énergétique.

EELV a déploré par ailleurs "l’absence d’annonces spécifiques de soutien aux énergies renouvelables, alors que ce secteur, qui pourrait être puissamment créateur d’emplois, traverse une lourde crise et souffre du manque de volonté politique claire." Le parti écologiste a constaté pour conclure que "de grandes imprécisions demeurent sur la trajectoire et les étapes par lesquelles sera réduite d’ici à 2025 la part du nucléaire dans le mix énergétique."

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fredo

par rapport à la 1ère conférence c’est une réussite incontestable. Elle a permis à la fois de marginaliser définitivement éolien et solaire, et en même temps, pour le peu d’installations qu’il restera, seront faites par des grands groupes énergéticiens qui ont bien réussi leur coup. Ce n’est pas leur coût qu’on attaque c’est leur existence même. Tout ça avec des économies d’énergies non contraignantes (exit les certificats d’économies d’énergie?) à base d’autres subventions qui, si elles ont du succès, transformeront également les pionniers en délinquants. Beurk.

Nature

Etrange conférence dite environnementale où il n’est question que d’énergie. Certes le sujet est d’importance mais l’environnement ne se résume pas à ce thème. On attendait ,naîvement ?des propositions sur la protection des animaux ,sauvages ou domestiques, les mesures nécessaires au retour à la normale de nos rivières ou des rivages, les abus de la chasse, la sauvegarde de nos paysages agressés par les publicités ou les éoliennes, une gestion de la forêt plus naturaliste qu’économique ,une agriculture saine, une place sérieuse des associations dans les instances de décision en matière d’aménagement du territoire . Etc . En fait nos gouvernants veulent tout ignorer des problèmes soulevés par l’écologie .Ils s’en tiennent à un seul aspect technique .