Dans les rues de Glasgow, une révolution silencieuse se prépare derrière les murs de 12 logements. Des chercheurs écossais y testent une solution novatrice pour réduire l’empreinte carbone du chauffage résidentiel : le papier peint électrique. Leur technologie pourrait offrir une alternative écologique au chauffage central au gaz, un enjeu crucial pour l’Écosse et le Royaume-Uni. Le projet pilote vise à évaluer l’efficacité de cette source de chaleur propre, notamment dans les bâtiments anciens.
L’Université de Strathclyde et l’Université de Glasgow ont conjugué leurs efforts pour conduire cette expérimentation. Le Dr Alejandro Moreno-Rangel, du département d’architecture de Strathclyde, et le Dr Ahmad Taha de l’Université de Glasgow dirigent le projet. L’objectif de leur recherche vise à explorer la faisabilité du papier peint électrique comme alternative viable et écologique au chauffage central au gaz.
L’Association de logement de l’ouest de l’Écosse et le conseil municipal de Glasgow participent également à cette initiative. Les logements sélectionnés pour l’essai sont gérés par l’association de logement.
Une technologie intelligente pour évaluer l’efficacité
Le papier peint électrique testé dans ce projet pilote intègre des technologies de pointe. L’Internet des objets et l’analyse de données basée sur l’intelligence artificielle sont employés pour recueillir des informations essentielles. Ces données concernent l’efficacité énergétique, le confort thermique et les retours des locataires.
Cette approche permet une évaluation complète et objective de la performance du système de chauffage innovant. Les chercheurs pourront ainsi déterminer si le papier peint électrique constitue une solution viable pour remplacer les systèmes de chauffage traditionnels dans les bâtiments anciens.
Le projet s’inscrit dans un contexte où l’Écosse fait face à des enjeux énergétiques importants. Les habitations écossaises figurent parmi les plus anciennes au monde et les moins bien isolées d’Europe. Cette situation contribue à leur empreinte carbone élevée.
Le chauffage des bâtiments est responsable de plus de 36% des émissions totales de carbone en Écosse et au Royaume-Uni. En moyenne, une maison écossaise perd trois fois plus de chaleur que les habitations de nombreux pays européens. Le chauffage central au gaz, qui dépend des combustibles fossiles, demeure le système de chauffage le plus répandu.
Un projet soutenu par Scotland Beyond Net Zero
L’expérimentation du papier peint électrique bénéficie du soutien financier de Scotland Beyond Net Zero. Cette coalition rassemble des experts de premier plan en matière de climat et de durabilité issus des universités écossaises.
«Atteindre la neutralité carbone représente l’un des éléments clés pour lutter contre le changement climatique. L’adaptation des bâtiments anciens, construits à une époque où la sensibilisation à ces questions était bien plus limitée, pose des défis particuliers. Notre objectif est de garantir que ces bâtiments puissent accueillir confortablement des mesures de neutralité carbone» a indiqué le Dr Moreno-Rangel.
Il a ajouté : «Le papier peint électrique pourrait devenir un moyen efficace, durable et abordable de chauffer les maisons. Grâce à l’utilisation de technologies avancées et de systèmes de données, nous cherchons à avoir un impact positif non seulement sur l’environnement, mais aussi sur le bien-être de nombreux ménages.»
Andrew Kubski, directeur du développement et de la gestion des actifs pour l’Association de logement de l’ouest de l’Écosse, s’est montré optimiste quant aux premiers résultats du projet. «Nous testons cette technologie depuis quelques mois maintenant et avons reçu d’excellents retours de nos locataires là où elle a été installée. Nous sommes ravis d’avoir l’opportunité de travailler avec l’Université de Glasgow et l’Université de Strathclyde pour apporter un regard académique approfondi sur l’efficacité du papier peint électrique» a t-il commenté.
Un enjeu pour Glasgow
Le conseiller Ruairi Kelly, président des services de quartier et des actifs du conseil municipal de Glasgow, a souligné l’importance de ce type d’initiatives pour la ville : «Glasgow compte environ 70 000 appartements en immeuble, donc trouver de nouvelles solutions pour les chauffer plus efficacement est vital pour atteindre un avenir neutre en carbone. Des projets pilotes innovants comme celui-ci sont essentiels lorsqu’on envisage la meilleure façon d’aider à résoudre les problèmes de coûts énergétiques et d’émissions dans les foyers de Glasgow.»
Le professeur Lisanne Gibson, vice-principal de la recherche à l’Université de Dundee et président du comité du fonds d’amorçage de Scotland Beyond Net Zero, a mis en avant l’importance de telles collaborations : «Les objectifs ambitieux de l’Écosse en matière de neutralité carbone exigent une approche audacieuse et intégrée. Le fonds d’amorçage a été conçu pour renforcer les partenariats de recherche inter-institutionnels entre les universités écossaises et les organisations externes, y compris les groupes communautaires, les organismes gouvernementaux et le secteur privé. Cette démarche garantira que des recherches solides informent directement les pratiques et l’innovation de l’industrie.»
Il a conclu : «Ces projets constituent une étape importante dans notre cheminement vers un avenir plus durable et équitable, non seulement pour l’Écosse, mais aussi à l’échelle mondiale.»
Source : U. Strathclyde