Delphine Batho, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie a signé fin décembre 2012 un décret qui doit permettre de garantir durablement la sécurité d’approvisionnement en électricité des Français, dans un contexte de hausse de la pointe de consommation.
Depuis plusieurs années en France, on observe une croissance importante de la pointe de consommation électrique qui met en péril, lors des pics de consommation, l’équilibre entre la production et la demande d’électricité. Plusieurs raisons en sont à l’origine, notamment la place du chauffage électrique et le développement de nouveaux usages de l’électricité (équipements électroménagers, informatiques, recharges multiples).
Avec le mécanisme de capacité, les fournisseurs devront justifier de leur capacité à satisfaire la consommation de pointe de leurs clients. Pour cela, ils devront acquérir des « garanties de capacité » auprès des producteurs d’électricité ou des opérateurs d’effacement.
• Le principe du mécanisme de capacité
La satisfaction d’un client ne se limite pas à la quantité d’énergie fournie (MWh), mais se mesure aussi à la puissance délivrée (MW). A domicile, un manque de puissance se matérialise lorsque le disjoncteur du compteur électrique « saute ». Cela signifie que la puissance demandée est trop importante. Il faut alors soit débrancher un appareil trop puissant (chauffage électrique, sèche-linge, etc.), soit augmenter la puissance délivrée.
Avec le mécanisme de capacité, les fournisseurs d’électricité (comme EDF, GDF Suez, Direct Energie, E.ON, … ) doivent garantir la sécurité d’approvisionnement en électricité de leurs clients, notamment au moment des périodes de pointe de la demande électrique. Pour cela, ils devront justifier de leur capacité à satisfaire cette consommation de pointe, par l’acquisition de « garanties de capacité ». Ainsi le fournisseur « prouve » qu’il peut couvrir les besoins de ses consommateurs.
Le fournisseur pourra se procurer ces « garanties de capacité » auprès :
– des producteurs d’électricité, qui exploitent les centrales électriques en France (nucléaire, thermique, hydraulique, renouvelables…), et qui ont l’obligation de faire certifier la disponibilité de leurs installations.
– les opérateurs d’effacement (cf. plus bas), qui doivent également faire certifier la capacité d’effacement de consommation qu’ils sont en mesure de garantir.
Ces garanties de capacité représentent la contribution d’un moyen de production ou d’effacement à la sécurité d’approvisionnement du système électrique.
Les fournisseurs d’électricité pourront également réduire leur obligation en aidant leurs clients à réduire leur demande à la pointe. Ils ont en effet l’avantage de bien connaître les besoins de leurs clients et sont donc les plus à même de les anticiper et d’aider les consommateurs à rationaliser leur consommation.
Le montant des garanties de capacité que devront détenir les fournisseurs dépendra du profil de consommation de leurs clients.
Si la consommation agrégée des clients d’un fournisseur est élevée au moment des pointes nationales de consommation, le montant des garanties de capacité qu’il devra détenir sera plus élevé. Au contraire si elle est faible lors des pointes, le volume des garanties de capacité exigé sera moins élevé.
• Favoriser l’effacement
Un effacement de consommation consiste à réduire la consommation d’électricité d’un site par rapport à sa consommation normale, sur une base volontaire, en cas de pointe (nationale) de consommation.
Les opérateurs d’effacement sont des acteurs spécialisés dans le développement d’offres d’effacement. Ils proposent à leurs clients (les consommateurs particuliers ou industriels), des solutions techniques pour mettre en pause pendant quelques minutes ou quelques heures certains de leurs équipements dont la consommation est flexible (exemples pour les particuliers : radiateurs, ballon d’eau chaude, climatisation).
Par exemple, en Californie, les Programmable Communicating Thermostat (PCT) permettent de commander temporairement une hausse de la température de consigne des climatiseurs de 1 à 3°C en période de pointe estivale et le client, informé de ce changement, garde la possibilité de rétablir la température initiale.
Ainsi, sans que le confort ou la productivité du consommateur soit altéré, chacun peut offrir quelques kilowatts de puissance flexible, ce qui, étendu à un grand nombre de consommateurs, peut apporter plusieurs dizaines voire centaines de mégawatts contribuant à assurer l’équilibre du système électrique.
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Grâce au mécanisme de capacité, lorsqu’un opérateur d’effacement vend des garanties de capacité à un fournisseur, il obtient une rémunération, qui lui permettra de développer et d’améliorer les offres faites auprès des consommateurs. Cela devrait donc permettre le développement de nouvelles offres d’effacement.
Aux Etats-Unis, où un mécanisme de capacité a été mis en place dans certaines régions, l’effacement a connu un fort développement. Dans certaines zones, les capacités d’effacement ont ainsi été multipliées par 5 en 6 ans.
Par ailleurs, l’efficacité énergétique sera incitée par le mécanisme de capacité. En effet un fournisseur encourageant ses clients à consommer moins en prenant des mesures d’efficacité énergétique aura une obligation de garanties de capacité plus faible.
Les Etats Unis, n’est pas le pays d’Enron ? à l’origine du plus grand scandale financier des 20 dernières années. Avec des pratiques de maintien artificiel de pénurie de production, pour pouvoir augmenter les tarifs ? Ce n’est pas uniquement la pratique des consommateurs qu’il faut changer, mais celle des fournisseurs (ou DU fournisseur). Si l’on reste sur un marché captif, avec en plus une perte de pouvoir de l’Etat sur les oligopoles, l’ensemble risque de devenir ingérable. L’équilibre est trop fragile et il faut décider : soit le marché est réellement ouvert, soit on renationalise. Sans parler du « reflexe centralisateur », qui ne fait que ralentir l’évolution vers la diversification des sources de production et peut être l’autoproduction, ou autosuffisance… Tout frein à l’evolution technologique se paye plus cher à terme.
Les Etats Unis, n’est pas le pays d’Enron ? à l’origine du plus grand scandale financier des 20 dernières années. Avec des pratiques de maintien artificiel de pénurie de production, pour pouvoir augmenter les tarifs ? Ce n’est pas uniquement la pratique des consommateurs qu’il faut changer, mais celle des fournisseurs (ou DU fournisseur). Si l’on reste sur un marché captif, avec en plus une perte de pouvoir de l’Etat sur les oligopoles, l’ensemble risque de devenir ingérable. L’équilibre est trop fragile et il faut décider : soit le marché est réellement ouvert, soit on renationalise. Sans parler du « reflexe centralisateur », qui ne fait que ralentir l’évolution vers la diversification des sources de production et peut être l’autoproduction, ou même d’autosuffisance… Tout frein à l’evolution technologique se paye plus cher à terme.
Les Etats Unis, n’est pas le pays d’Enron ? à l’origine du plus grand scandale financier des 20 dernières années. Avec des pratiques de maintien artificiel de pénurie de production, pour pouvoir augmenter les tarifs ? Ce n’est pas uniquement la pratique des consommateurs qu’il faut changer, mais celle des fournisseurs (ou DU fournisseur). Si l’on reste sur un marché captif, avec en plus une perte de pouvoir de l’Etat sur les oligopoles, l’ensemble risque de devenir ingérable. L’équilibre est trop fragile et il faut décider : soit le marché est réellement ouvert, soit on renationalise. Sans parler du « reflexe centralisateur », qui ne fait que ralentir l’évolution vers la diversification des sources de production et peut être l’autoproduction, ou autosuffisance… Tout frein à l’evolution technologique se paye plus cher à terme.
car elle défausse la responsabilité des énergies aléatoires (qui ont pourtant la priorité d’utilisation actuellement) et les dilue dans toutes les autres énergies. Autrement dit, les « poids lourds » que sont nucléaire, charbon, gaz et hydraulique devront se mettre en quatre pour acceuillir les produit aléatoires de danseuses subventionnées. La réaction du marché – prévue par une étude américaine récente – sera la renégociation de la fourniture de « puissance garantie » à un prix très élevé, en sus du prix du KWh (qui sera lui aussi accru car ils en vendront moins et de moins en moins prévisibles). Le phénomène est déjà en marche: Les investisseurs en CCG retardent leurs projets et Vattenfall en stoppe une en activité en Allemagne. Tout ça va inévitablement produire une envolée du prix du KWh, de 0.13€ aujourd’hui vers des sommets de 0.5€, prenant pour excuse les 0.26€ déjà en Allemagne et les 0.30€ du Danemark addict au vent. Compe tenu de la marche allemande, mon 0.5€ me semble déjà ridiculement bas.
Il me semble que le sujet est un peu plus complexe. Les pointes sont couvertes majoritairement par des centrales à combustibles donc avec des rendements faibles, des émissions de GES élevées, qui nécessitent des investissements et des maintenances importants pour des durées d’utilisation ridicule. Au final un prix de revient de l’électricité à faire palir d’envie un producteur d’EnR !!! Sans oublier non plus que l’électricité ne se stockant pas à grande échelle, il faut la transporter et la distribuer tout en garantissant ses caractéristiques physiques (tension, fréquence, intensité) D’où, là encore des réseaux à dimensionner voire à sur-dimensionner et au final qui paye ?
Bonjour. Demander en Bretagne qu’EDF garantisse les approvisionnements, c’est demander qu’elle installe des lignes supplémentaires ou qu’elle installe une production locale pour quelques heures de pointe par an. Cela aboutit pour un confort excessif de quelques uns a augmenter les tarifs. Merci.
Il me semble que vous vous trompez de combat : vous vous acharnez sur les installations de productions d’énergie renouvelable qui ne sont en France à l’origine d’aucun problème de pointe de production à ce jour et pour longtemps au rythme de leur développement alors que le problème provient de la pointe de consommation qui elle est bien réelle !!!
l’intérêt de cette mesure est la valorisation de l’effacement, à la place de la production, c’est ce qu’on appelle « le changement de paradigme ». Il n’y aura pas obligatoirement une augmentation des tarifs d’électricité, on risque de voir une augmentation des offres commercialeset un encouragement au déplacement des consommations de ‘pointes’ vers les plages horaires moins tendues. Si chaque opérateur à les capacités d’offrir la quantité d’énergie à l’ensemble de ces clients sur le territoire Frnçais, on risque de faire beaucoup moins appel aux échanges transfrontaliers. >exportateur net J’ai une question cependant cette mesure ne va t’elle pas avantager les très grosses sociétés énergétiques par rapport aux plus petites, qui font majoritairement de la distribution?
Et encore une bonne grosse subvention aux professionnels de la pollution au charbon et à l’uranium… Je rappelle que le but du marché de capacité c’est de casser le monopole des gros fournisseurs d’électricité qui sont les seuls qui étaient autorisés à vendre ses services aux réseaux et qui interdisaient aux productions décentralisés de pouvoir fournir ce service pour moins cher. Et qu’est-ce que met en place la France ? La conservation du monopole puisqu’il est obligatoire de contractualiser avec les fournisseurs d’électricité qui vont bien évidemment donner leur priorité à leurs grosses centrales polluantes et profiter de leur monopole pour augmenter les prix sans aucune concurrence… PS : Sur les 30 centimes du Danemark il y a 25 centimes de taxes parce que le Danemark considère que l’énergie doit s’économiser et que c’est à l’état par l’impot de corriger les inégalités sociales contrairement aux pays où l’on subventionne un bas cout de l’énergie et où les riches sont les plus favorisé puisqu’ils consomment le plus…
Les particuliers pourront-t-ils vendre de la capacite d’effacement? A-t-on deja une idee des tarifs?
N’y a-t-il pas un risque d’abus voire de fraude? Avec des consommateurs vendant une capacite d’effacement qu’ils n’utilisent pas veritablement de maniere reguliere, par exemple.
voila une partie du financement du stockage! la garantie de capacité!
Très honêtement, je n’ai pas eu le temps de regarder le décret. Mais si il ressemble au projet (qui date d’avant « le changement »), il y a forcément une garantie de disponibilité ( de capacité ou d’effacement). Autrement dit, si vous voulez faire de la garantie de capacité avec du stockage, vous devez avoir votre stockage toujours plein…. Vous avez un peu de beurre, mais vous n’avez plus d’épinards!
Je me demande si les nuls qui auraient besoin de plein d’explications… (de gravure), ne sont pas ceux qui ont laissé des promoteurs immobiliers livrer des milliers d’immeubles munis de chauffage electrique ? Immeubles qui sont devenus des « clients captifs » pour les fournisseurs de kWh, car la transformation de ces immeubles « tout electrique » est le plus souvent irrealisable… (comme je peux, helas, le constater dans ma coproprieté !) Ce mécanisme de capacité est une autre façon d’occulter que… « l’énergie la moins chère et la moins polluante est celle que l’on ne consomme pas ! » et ceci reste vrai tant… en dehors des periodes de pointe que… « pendant » ? Comme pour les permis de polluer, (le marché des quotas de CO2), le mecanisme d’effacement va pouvoir donner lieu a toutes sortes de combines et d’abus: dans une coprop. »tout electrique », il suffira qu’elle s’arrange pour mettre son chauffage a « fond » vers 19h… pour se voir offrir une prime pour se chauffer, soit un peu plus tot, soit un peu plus tard ? Un brillant aveneir se dessine pour les petits malins ! Sur ce sujet comme sur plein d’autres: plutot que de s’acharner a enfoncer un clou tordu… il vaut mieux l’enlever pour en mettre un droit !
Désolé de répondre un peu tardivement. Je me suis intéressé à ces système pour des locataires (je travaille dans le logement social). Je vous décrits rapidement la proposition d’une société spécialilsée dans l’effacement 1) côté occupant du logement = c’est gratuits ! pose du système de réception des ordres et commande des délesteurs, tout est pris en charge par la société qui fait intervenir des entreprises locales. Petits bénefices à prévoir pour l’occupant (écrêtage, report des consommations) 2) côté société spécialisée dans l’effacement : le prix du kWh effacé est vendu au prix du kWh qu’il aurait fallu produire. Je pense que c’est très rentable.
Nous sommes dans un marché énergétique, une capacité d’effacement n’est valable qu’a une certaine quantité. Si on détient cette capacité on peut la proposer ua marché (Marché = quantité prix). Pour les puissances plus petites tels que les gros consomateurs professionnels on peut passer par des agrégateurs.