Emissions de CO2 : la Chine prête à faire des efforts

La semaine dernière, la Chine a présenté des chiffres concrets sur ses mesures climatiques en vue de la rencontre des dirigeants du monde entier, lors du sommet sur le climat  qui se tiendra à Copenhague du 7 au 18 décembre prochain.

Lundi, à l’occasion d’un sommet à Nanjing, le Premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt et le Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso ont rencontré le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, afin d’aborder ensemble ce sujet pour le moins sensible.

"Faire face à la menace climatique est un défi pour l’humanité entière. Il est nécessaire que la Chine prenne le leardership en la matière. L’UE est prête à prendre sa part des responsabilités, mais nous ne pouvons pas résoudre la menace climatique sans que la Chine ne prenne ses responsabilités" a indiqué le président du conseil européen lors de la conférence de presse finale du sommet.

Le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, a indiqué que le gouvernement chinois prend le défi climatique très au sérieux. Il a indiqué que les chiffres présentés la semaine dernière (concernant la diminution de l’empreinte carbone dans l’économie de 40 à 45 % d’ici à 2020) représentent la plus grande contribution de la Chine dans la lutte mondiale contre le changement climatique. En même temps, il pense que la Chine est toujours un pays en développement à un stade sensible de son développement industriel, et que le taux de rejets de la Chine par habitant est loin en dessous du niveau des émissions dans les pays développés.

"L’objectif est maintenant d’aider la Chine à poursuivre son développement de manière durable et à contribuer à lutter contre le changement climatique. Avec la mondialisation, les pays sont de plus en plus interdépendants. C’est pourquoi, aucun pays ne peut être le seul vainqueur" a précisé Wen Jiabao.

Les objectifs chinois ont été commentés par le Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, qui a minutieusement étudié les chiffres présentés par la Chine. Il a souligné aussi que la menace climatique ne peut être résolue que si les pays du monde entier coopèrent.

Parallèlement au sommet, cinq Mémorandums d’entente ont été signés, dont l’un sur CCS, la capture et le stockage du carbone.

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marcob12

Steve Chu a récemment déclaré que la Chine dépensait en ce moment 9 milliards de $ par mois dans les nouvelles sources d’énergies vertes. La grosse différence avec nous est qu’elle dispose d’un trésor de guerre qui avoisinait 1000 milliards de $ il y a peu et europe comme USA sont fauchés à mort. Dans certains scénarios plausibles nous pourrions mordre la poussière dans ce domaine et voir la Chine devenir leader mondial incontesté dans ce secteur. Nous nous approchons à grand pas de ce monde. Les chinois savent que tout va leur manquer et n’ont pas de puissants lobbies à satisfaire. Ils ont des sources potentiellement inépuisables et peu polluantes face à eux et ils savent pouvoir les acquérir à prix cassé en nous les vendant aussi. L’empire du charbon avenir des renouvelables : on croît rêver.

trimtab

“Avec la mondialisation, les pays sont de plus en plus interdépendants. C’est pourquoi, aucun pays ne peut être le seul vainqueur” “On spaceship earth there are no passengers. We are all crew”   “C’est tout le monde ou personne”   Le ‘chaudière géante’ (voir mon commentaire précedente) qui est la Chine dit en sorte:   “Je vous ai compris”   trimtab

Dan1

Merci pour l’analyse et le lien : l’énergie sans calculette est une aimable discussion de comptoir ou un débat d’idéologue de salon. Les chinois vont donc “réduire l’augmentation” ce qui est déjà bien mais risque d’être insuffisant. En effet, cette surenchère de % va faire le bonheur des journalistes qui vont se faire un plaisir de la relayer en boucle. En revanche, le climat risque de ne pas comprendre ces subtilités sémantiques, pour lui seul compte la valeur absolue des rejets et la période de temps considérée. Comme d’habitude, il faut prendre du recul et regarder ce qui se cache derrière la COM dont nous sommes saturée.      

marcob12

Vous voyez une excellente analyse où je vois un torchon à peine digne d’un lycéen. Les Chinois viennent de dépasser les USA au niveau du volume des émissions de CO2, certes mais leurs émissions par habitants sont très inférieurs (rapport des populations) le volume de CO2 anthropique envoyé par les chinois (et actuellement en partie stocké dans l’atmosphère) est très inférieur à celui envoyé par les USA et l’occident en général, et de l’ordre du tiers de leurs émissions sont les nôtres (remember : la chine atelier du monde, les délocalisations pour être plus “light” en CO2 et en salaires à verser). La mondialisation débridée via l’OMC, c’est nous, la richesse de la Chine c’est nous et les 7% chinois c’est nous. On ne veut plus jouer ? On peut casser les reins à la croissance chinoise en inventant une taxe carbone (aux frontières) proportionnelle aux km parcourus par les marchandises. Leur 7% de croissance n’y résisterait pas… Hasard ? La théorie prédisant une forte sensibilité du climat aux taux de CO2, c’est nous aussi. Nous avons toutes les cartes et nous faisons les règles du jeu au fur et à mesure. Pratique ! On veut modérer leurs émissions ? Autant leur demander un développement les mains attachés dans le dos, un boulet aux pieds et une corde autour du coup (pour éviter que tout le monde trinque pour “nos bêtises”). On peut difficilement être plus cyniques quand nous sommes essentiellement en cause et eux à la marge. La mienne (d’émission par hab, unité de PNB, Twh) est moins grosse que la vôtre. Quel départ de négociation pour une discussion censée sauver la civilisation (as we kwnow it). Si nos négociateurs partent avec l’idée préconçue que “On peut dire que les chinois sont passés maîtres dans l’art de noyer le poisson” autant clouer leur avion au sol, on évitera des émissions inutiles…

christian

“On ne veut plus jouer ? La dernière fois qu’on a dit stop au libre échange brutalement, en montant des barrières douanières, en rappatriant des productions, ça s’est mal terminé il me semble… Pour ce qui est d’une taxe environnementale, l’OMC n’est pas contre. Je cite un résumé du rapport conjoint OMC/PNUE : “L’approche générale adoptée dans le cadre des règles de l’OMC consiste à reconnaître qu’un certain degré de restriction des échanges peut être nécessaire pour atteindre certains objectifs de politique générale pour autant que certaines conditions définies avec soin soient respectées.  La jurisprudence de l’OMC a confirmé que les règles de l’OMC ne l’emportent pas sur les prescriptions environnementales.  Si, par exemple, une mesure à la frontière liée au changement climatique était jugée incompatible avec l’une des dispositions fondamentales du GATT, elle pourrait quand même être justifiée au titre des exceptions générales prévues à l’article XX du GATT, pour autant que plusieurs conditions soient remplies.”

marcob12

Déjà je voulais dire qu’on ne peut prolonger linéairement la croissance des émissions chinoises de CO2 qu’un certain temps. Ils ont beaucoup développés le charbon et savent que leurs réserves ne sont pas éternelles. Ils ont des projets nucléaires très substantiels (ils visent 86 GWe en 2020 plus 18 GWe en construction à cette date) et en renouvelables (entre 150 et 200 GW d’éolien), ils sont intéressés par la technique CCS. Ils sont très intéressés aussi par les véhicules électriques et considérant qu’ils fabriqueront une bonne part des batteries et peut-être des véhicules… Une grande part de leur croissance était dûe à nos achats financés à crédit (cas flagrant pour les USA). Or nous venons d’assister au plus grand détournement de fonds de toute l’histoire humaine (les banquiers ont cambriolés leurs clients en un sens et l’explosion des dettes publiques est partout considérable). La perte de pouvoir d’achats des particuliers pour la rembourser aura un impact direct sur eux. Actuellement l’économie chinoise est survoltée par le plan de relance mais leurs économies ne sont pas infinies. Leur trésor de guerre a beau avoir été estimé à 1000 milliards de $, le pays est aussi gigantesque que les besoins non satisfaits. Les chinois ne pourront s’offrir tous les luxes à la fois (sécu, retraites, infrastructures diverses), raison pour laquelle on ne peut les laisser se débrouiller seuls à résoudre un problème (d’accumulation de CO2) dont nous sommes responsables à 90%. “Les intérêts en place” (les “maîtres du monde” de Susan Georges, les “Cloud Minders” de Korten) ont la philosophie court-termiste des traiders de Wall Street (après nous le déluge, pour les autres…). Quand la plupart des gens ignorent que l’Etat français (en principe souverain avec des autorités démocratiquement élues) est interdit de battre monnaie (privilège de la banque centrale européenne) et de créer de l’argent, quand des entreprises privées le font tous les jours (à condition de s’appeler des banques toutefois) on voit l’ampleur des réformes qu’il faudrait entreprendre. Qu’est-ce qui empêche les Etats européens de créer exceptionnellement la somme fantastique de 1000 milliards d’euros pour financer un plan d’infrastructures énergétiques et de transports décarbonnés et de faire retourner au néant cette somme par les économies énormes faites en quelques années sur les achats de combustibles fossiles ? Une loi fondamentale de l’Univers ou de l’économie ? Non, à ma connaissance c’est un traité européen (Maastricht). Les USA avaient besoin d’au moins 2000 milliards de $ pour recapitaliser leurs banques et ont dû les emprunter en grande partie aux bailleurs de fonds de la planète. Faute d’avoir créé eux-mêmes la somme ils paieront l’usure dessus qui les mettra plus bas que terre. J’ai lu (en 2002) “Whose Trade Organization”, un des meilleurs ouvrages sur l’OMC. L’OMC était censé être la meilleure arme de l’occident pour continuer à piller la planète entière et recoloniser par l’argent les territoires que les armes ne pouvaient conquérir. 15 ans plus tard on voit le résultat. Ceux qui ont vendu le concept à nos gouvernants savaient qu’à défaut de gagner ils ne perdraient jamais. Lisez cet ouvrage si vous avez le temps. Il est hallucinant. Ce ne sont pas seulement les lois de l’OMC qui sont “à côté de la plaque” , mais toute l’économie de la planète. Raison pour laquelle je pense (au vu du traitement de la crise financière) que si l’hypothèse du GIEC est exacte (j’en doute) nous taperons le mur. No we can’t… L’OMC est une virtuose de la Novlangue. Une taxe sur les marchandises proportionnelles  à la distance parcourue entre le producteur et le consommateur serait le plus formidable instrument de relocalisation jamais inventé. Par contre si on veut  “buller” avec les marchés de droits  d’émissions je pense qu’elle accordera son pardon. La pieuvre a horreur de l’asymétrie. Lire l’ouvrage de Wallach.

traction0

Oui, je sais, je vais encore paraître pour un défaitiste, le sujet d’aujourd’hui est la Chine, il ne faut pas oublier non plus l’Inde, voila des pays qui commencent leurs développements économiques avec pour énergie courante le charbon, certes, ils vont promettre “d’essayer’ de limiter leurs émissions de carbone mais ces monstres économiques en puissance vont avoir une demande en énergie extrêmement forte pour développer et faire fonctionner leurs nouvelles industries. Alors nous la dedans nous allons économiser sur toutes une série de bouts de chandelles, certes, c’est nécessaire et noble que chacun d’entre-nous commence à privilégier les réductions de polluants mais par comparaison avec ce qui nous attend c’est ridiculement insuffisant. Copenhague, encore une montagne qui va accoucher d’une souris !!