Evo Morales renationalise 4 filiales pétrolières

Jeudi 1er mai, Le Président Bolivien Evo Morales a annoncé la renationalisation de 4 filiales de compagnies pétrolières étrangères.

Comme promis lors de sa campagne électrorale, le Président bolivien est revenu sur les libéralisations opérées dans les années 1990.

Par décret, l’Etat est ainsi redevenu majoritaire dans 3 filiales pétrolières à capitaux étrangers :
Chaco, filiale de British Petroleum, Transredes, propriété de Shell et CLHB, détenue par des capitaux péruviens et allemands. Aucun accord n’a semble-t-il été trouvé avec les compagnies.

En revanche, la société pétrolière Andina, filiale du groupe espagnol Repsol-YPF, a accepté de signer la revente de la majorité de ses parts. L’Etat bolivien récupère ainsi une participation majoritaire dans 18 champs pétrolifères, pour un montant non communiqué.

"Les services de base, appelez-les énergie, eau ou communications, ne peuvent pas être aux mains du secteur privé. Ce sont des services publics" a affirmé Evo Morales lors de la  signature de cet accord.

La première société de télécommunication du pays, Entel, revient également sous le giron de l’Etat.

 

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Lalou

La renationalisation, quand elle se généralise aux services de base, comme le dit Morales, c’est le marché qui perd du terrain, c’est la fin des spéculations boursières, c’est enfin le juste prix, l’augmentation du niveau de vie des populations précarisées, c’est donc une diminution de la pauvreté au niveau national. Mais c’est aussi un risque de corruption, donc de dysfonctionnement. Si l’Etat, qui prépare ce retournement politique, est conscient des risques, et pose des garde-fous, alors que rêver de mieux que la renationalisation pour nos pays occidentaux? Aujourd’hui, nous n’avons plus aucune leçon de démocratie à donner à quiconque, nous devrions penser à nous inspirer de certains pays d’Amérique Latine, qui sont entrain de construire une vraie sociocratie.

Dan1

La France a déjà connu le flux et le reflux des nationalisations. Marcel Dassault s’est même retrouvé brièvement gérant d’une entreprise nationalisée au début de la deuxième guerre mondiale ! 1946 a vu une grande vague avec notamment EDF, puis le début des années 80. Maintenant nous sommes installé dans la privatisation et la dérégulation, mais rien n’indique que nous y serons toujours dans 10 ou 20 ans (voir le consensus de Washington et sa remise en cause). Les entreprises nationales ont à leur actif de très belles réussites mais dans certains pays et à certains moment, les résultats ont pu être exécrables et conduire au sous investissements. Là comme ailleurs, le dogmatisme n’est pas optimal. Des entreprises nationales avec un Etat fort et juste, ça peut très bien fonctionner… le problème, c’est l’Etat fort !