France : la production nucléaire fléchit pour le 3ème mois consécutif

Selon les derniers chiffres publiés par le Commissariat général au développement durable sur la conjoncture énergétique à novembre 2013 en France, il apparaît que la production d’énergie primaire a fléchi de 5% par rapport à l’an dernier, pour un total de 10,2 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep).

Cette tendance serait liée avec le recul de la production d’électricité nucléaire (-6,7% sur un an), alors que la production des énergies renouvelables électriques accentue sa progression pour atteindre plus de 33 % entre novembre 2012 et novembre 2013. En glissement annuel, la consommation d’énergie primaire réelle est en retrait de 2,4%.

Sous l’effet d’une plus forte régression de la production primaire par rapport à la consommation primaire, le taux d’indépendance énergétique perd 1,3 point en glissement annuel. En cumul sur les douze derniers mois, entre décembre 2012 et novembre 2013, ce taux est identique à celui observé au cours des douze mois précédents (48,5%).

En données corrigées des variations saisonnières, climatiques, et des jours ouvrables, la consommation d’énergie primaire connaît une légère hausse, de 0,7% entre octobre et novembre, presque au même rythme que les deux mois précédents. Cette tendance est le résultat d’évolutions contrastées entre les différentes sources d’énergie : "hausse de l’électricité primaire et du charbon, respectivement de 4,5% et 2,7% sur un mois, baisse du pétrole (-4,2%) et stagnation du gaz naturel (+0,1%)."

En octobre, la facture énergétique française est à peine supérieure à celle du mois de septembre : "+0,8%, à 5,5 milliards d’euros (M€). Mesurée en cumul sur les douze derniers mois, entre novembre 2012 et octobre 2013, elle totalise 66,3 M€, soit un recul de 2,9% par rapport à la même période de l’année précédente."

Focus sur l’électricité

En novembre 2013, la production totale d’électricité poursuit sa baisse en glissement annuel. À 48,2 TWh, elle recule de 1,4 % par rapport à son niveau d’il y a un an.

La production nucléaire fléchit pour le troisième mois consécutif, de 6,7 % par rapport à son haut niveau de novembre 2012, en raison d’une moindre disponibilité des centrales nucléaires : leur coefficient de disponibilité est en baisse de plus de huit points sur un an. Ainsi, leur part dans la production électrique totale descend à 71,8 %, soit un niveau faible, comparable à celui de novembre 2010. Les précipitations de novembre, supérieures à la normale, permettent à la production hydraulique de prolonger sa tendance haussière, entamée en septembre 2012 (+ 28,5 % sur un an). À 6,1 TWh, c’est le plus haut niveau enregistré pour un mois de novembre depuis 2003.

La production éolienne progresse encore plus fortement (+ 52,4 %) pour atteindre 1,9 TWh, soit une contribution de 4 % dans la production totale d’électricité de ce mois de novembre.

France : la production nucléaire fléchit pour le 3ème mois consécutif

Le dynamisme des productions d’origine renouvelable continue de limiter le recours aux centrales thermiques : – 3,2 % au total par rapport à leur bas niveau de novembre 2012. Cette baisse est liée notamment à des filières comme la cogénération et la combustion des déchets. La contribution des centrales thermiques à la production totale d’électricité atteint 11,6 %, soit son plus faible niveau pour un mois de novembre depuis 2003.

A 45,0 TWh, l’énergie appelée réelle progresse de 2,3 % en glissement sur un an, après trois mois consécutifs de baisse. Cette hausse touche particulièrement la basse tension (+ 4,2 %), du fait notamment des températures relativement fraîches du mois de novembre (inférieures en moyenne de 0,9 °C à celles de novembre 2012). Il s’agit de la plus forte consommation en basse tension pour un mois de novembre depuis 2002. Les consommations en moyenne et haute tension progressent très légèrement, respectivement de + 0,4 % et + 0,7 %, après avoir faiblement diminué un mois auparavant.

Après six mois de hausse, le solde exportateur des échanges affiche une baisse de 41 %, sous le double effet de la baisse des exportations (- 19 %) et de la hausse des importations (+ 124 %).

Corrigée des variations saisonnières, climatiques, et des jours ouvrables, l’énergie appelée est en hausse de 2 % en novembre par rapport à octobre, après deux mois consécutifs de stagnation. La consommation en basse tension progresse sensiblement par rapport à octobre (+ 4,3 %), tandis que la consommation en haute tension augmente de 1 % pour le troisième mois consécutif. Les livraisons en moyenne tension alternent hausse et baisse (- 0,3 % en novembre).

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Steph

J’ai bien lu ? Moins de thermique grace aux EnR ? Les trolls pro-nuke vont etre obliges de la boucler.

claudio

Je trouve surprenant que l’article entérine comme une réalité physique l’existence d’une “électricité primaire”, concept inventé de toutes pièces par notre nucléoctatie. Cela permet de mettre dans même sac la génération éolienne ou PV et la production thermique des turbines à vapeur couplées aux cuves des réacteurs nucléaires tirant leur énergie de la fission de l’atome. Comme si ces différentes manières de produire l’électricité étaient comparables ! L’avantage de cette entourloupe conceptuelle est bien connu : en considérant l’électricité nucléaire comme une source d’énergie primaire, cela permet de gonfler les statistiques nationales de ladite “indépendance énergétique”, que cet article déclare naïvement comme étant de 48 %. Ha, ha, ha ! Très drôle. Allez demander ausx Nigériens ou aux Khazaks ce qu’ils pensent de la nationalité de leur uranium vendu à la France.

Devoirdereserve

“le dynamisme des productions d’origine renouvelable continue de limiter le recours au centrales thermiques : -3,2 %” Bon, déjà ce n’est pas phénoménal, mais c’est toujours bon à prendre. “Cette baisse est liée notamment à des filières comme la cogénération et la combustion des déchets” Ca, c’est du renouvelable “dispatchable”. Très bien. Personne n’a jamais dit le contraire (sinon, un lien ?). Ce que fustigent habituellement les Trolls (comme moi ?), c’est les EnR intermittentes non-dispatchables comme le PV ou l’éolien terrestre… Ne nous faites pas dire ce que nous n’avons pas dit : “les Trolls pro-nuke” ont un discours plus subtile que la caricature que vous en faites. Le PV en auto-consommation, c’est super. Le bois, la biomasse en chauffage ou en co-gén, c’est super. L’hydraulique, l’hydrolien, c’est génial. Il y a plein de place pour plein de renouvelables. Le PV sur le réseau, l’éolien sur le réseau pourquoi pas, mais juste ce qu’il faut. Ou alors, il faut accepter que les “producteurs de la base” adaptent leurs moyens pour faire du suivi de charge, et cela, ça a un coût.

Herve

“Comme si ces différentes manières de produire l’électricité étaient comparables !” Sur la finalité (fournir de l’energie), elles le sont, pas de difference entre l’electron vert et le pas vert. Pour le reste y a des différences. Le concept du “primaire” signifie “avant transformation”. En appliquant à la lettre, l’article à raison. Toutefois cette notion comparative n’a un sens que lorsque il est possible d’utiliser autrement cette énergie (par exemple le charbon, gaz…). Dans le cas du vent, de l’hydraulique, … et même de l’uranium, on peut considérer l’électricité produite comme “primaire” car je vois assez difficilement comment on pourrait utiliser directement ces énergies sans passer par la conversion en électricité. Steph n’a pas à s’étonner, injecter de l’elec ENR dans un réseau fait mécaniquement baisser la production conventionnelle, ça se vérifie partout, notamment en Allemagne. Par contre il est quand même nécessaire de conserver ces moyens conventionnels pour assurer le backup, ce qui a un cout qui est loin d’être négligeable (et génére quelques pollutions supplémentaires aussi). Du coup la tendence est à payer deux fois: On paye les Kwh ENR à leur producteur et on paye aussi une partie des Kwh conventionnels non produits afin d’assurer l’entretient, le personnel… de ces centrales. Donc au final le Kwh ENR acheté fait juste économiser le cout du combustible non consommé. Quand c’est de l’uranium, ça fait pas beaucoup d’économies et on payer deux fois… Faire vert a un cout, tout le monde en veut, mais pas grand monde veut le payer…

raymond9

Pas compris pour le Nuke ou n’importe qu’elle énergie thermique sans cogénération les perts sont d’environ 70% pour l’éolien, l’hydraulique ou le photovoltaïque il me semble que la conversion en énergie occasione beaucoup moins de pertes. Donc comparer l’énergie primaire ne veux rien dire la seule énergie qui comte ce sont les kwh termique ou électrique utilisable à la sortie de la centrale. A Tricastin par exemple un récupère l’énergie thermique pour tenir au chaud des crocodiles fluo.

Herve

(dumoins pour celui qui a l’honneteté de vouloir…) L’hydrau a un rendement généralement >90%. Le solaire PV environ 15%, l’eolienc’est dans les 20%, le nucléaire dans les 30 (sauf SPX qui était a 45%). mais dans les 3 derniers cas on s’en tappe complet car l’energie “primaire” est soit gratuite soit bon marché (uranium). Donc avoir de grosses pertes n’est pas vraiment un souci. Concernant l’hydrau, elle est gratuite aussi mais trés limitée, ce qui justifie de rechercher des trés hauts rendements. A moins que vous trouviez préférable de placer une chaudière nucléaire dans chaque caves (perso je ne suis pas trop favorable à cette configuration énergétique) sinon, l’exploitation de cette forme d’energie necessite de passer par l’elec (il y a bien quelques projets de congé nuke mais ça restera certainement limité). Pour ces raisons on peut “considérer” que l’hydrau, le PV, le vent ou le nuke sont de “l’electricité primaire” a laquelle on peut compter des pertes de 1.00 Inversement, dans le cas du gaz et du petrole, pour une application (généralement thermique) il peut être preférable (mais pas toujours (*)) de ne pas passer par une conversion en électricité trés génératrice de pertes. (*) Par exemple dans le cas du chauffage des logements, l’association centrale à cycle combiné gaz + pompe à chaleur est plus performante que la combustion sur site par chaudiyère gaz, sans compter bien sur l’élèctricité décarbonnée qu’on va consommer en sus qui va pulveriser la performance). Un mix qui se veut décarbonné passera a terme par l’élimination du gaz, charbon, pétrole. Et en plus ça peut être bon pour l’économie…

Altair

Effectivement, ne soyez pas si prompt à dire ce que pense les gens. Je fais partie des gens (qui ne sont pas si solitaires dans leur manière de penser) qui pensent : – que l’énergie nucléaire peut être une bonne énergie de transition (mais pas à long terme) afin d’éviter un recours massif aux énergies fossiles très carbonées le temps que les EnR se développe… Suis-je donc une pro-nuke à votre regard ? Je ne pense pas être comme telle car j’aimerai que le nuke disparaisse à long terme… – Je pense qu’effectivement, actuellement, les EnR ont besoin d’un back-up. Désolée, je ne suis pas prête à manger froid chaque jour d’hivers sans vent ni soleil… Donc oui, actuellement, elles ont besoin d’un peu de fossile. Ce qui ne veut pas dire que les EnR ne peuvent pas faire diminuer notre consommation de pétrole/gaz quand on les développe en France, étant donnée que les EnR intermittentes (celles qui posent problème) sont encore relativement marginales dans notre mix. – Je suis pour le développement intensif de toute EnR “contrôlable” ou au moins prévisible des semaines d’avance, c’est mieux pour le réseau. Et il y en a plein : hydrolique, hydrolien, unité de méthanation des déchets, biomasse pour le chauffage ou en co-gen… – Et oui, je pense que les EnR ont un rôle important à jouer à moyen terme, même les plus intermittentes, mais qu’il faut développer pour ces dernières des moyens de stockage. Et inclure ces coûts de stockage dans les coûts de développement des EnR intermittentes si on veut qu’elles dépassent les 15-20% de participation à la production électrique. Est-ce si compliqué à comprendre que le monde n’est pas manichéen ? Qui n’y a pas les pro-nuke et les pro-EnR ? Que l’on peut avoir une façon de penser plus mitigée ? Si ça peut vous mettre tous d’accord, je trouve que dans les débats sur la transition énergétique, il y a autant d’intox dans les deux camps. C’est pas glorieux, et ça n’aide pas à faire avancer les choses. A quand un retour à un débat sain, sans juste des positions extrêmes ?