Golfe du Mexique : 4,4 millions de barils libérés !

Pour appréhender de la manière la plus complète l’impact écologique et environnemental de la fuite de pétrole du puits Deepwater Horizon dans le Golfe du Mexique, des chercheurs de l’Université Columbia à Palisades (NY) ont étudié des enregistrements vidéos du panache de pétrole et arrivent à la conclusion qu’environ 4,4 millions de barils de pétrole se sont répandus dans la mer depuis le 22 avril 2010.

Dans un article Brevium, Timothy Crone et Maya Tolstoy décrivent comment ils ont eu recours à une technique appelée vélocimétrie du panache optique, qui utilise des images vidéo pour estimer la rapidité d’écoulement des fluides, afin d’évaluer combien de pétrole s’était échappé du puits sous-marin au cours des 84 jours de la fuite. Les chercheurs ont analysé deux courtes séquences vidéo à haute résolution du panache, d’une vingtaine de secondes de long, pour estimer le débit moyen d’écoulement du pétrole. L’une de ces vidéos a été prise alors que le conduit cassé était encore relié au dispositif d’arrêt d’écoulement du puits. L’autre a été prise une fois le conduit retiré.

La méthode de vélocimétrie de panache optique utilisée a permis de mesurer le mouvement apparent des flots de pétrole sortant du puits et de transformer cette représentation à deux dimensions en une estimation du débit volumétrique. Après leur étude, Crone et Tolstoy indiquent que le débit moyen de pétrole du puits entre le 22 avril et le 3 juin a été de 56 000 barils par jour, avec une incertitude formelle de 21 pour cent. Lorsque le conduit a été enlevé, les chercheurs estiment que 68 000 barils de pétrole s’écoulaient dans l’océan chaque jour, avec une incertitude formelle de 19 pour cent, jusqu’au colmatage final du puits le 15 juillet. Les chercheurs soulignent que ces estimations ne sont que des moyennes préliminaires de débits et de volumes, et que de futurs travaux aideront à mieux consolider ces chiffres et réduire les incertitudes.

Malgré ces incertitudes, le travail de Crone et Tolstoy suggère que la quantité de pétrole libérée dans l’océan est supérieure d’environ un ordre de magnitude à celle observée à la suite du naufrage de l’Exxon Valdez.

« Magnitude of the 2010 Gulf of Mexico Oil Leak » par T.J. Crone et M. Tolstoy de l’Université Columbia à Palisades, NY.

Articles connexes

4 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Xavier

L’Exxon Val dez avait déversé environ 40000 tonnes de brut (Wikipedia), soit environ 304000 barils. Pour 84 jours de fuite à un débit de 56000 barils/jour, l'”incident” aurait donc déversé 4 704 000 barils dans le Golfe (même minoré de 21% on est encore à 3 700 000 barils..). Donc l’ordre de comparaison serait plutôt de 10 fois la catastrophe de l’Exxon Valdez!!

timhinch

Et bien… oui! votre calcul semble être juste, puisque vous trouvez les même résultat que les chercheurs 🙂 Quand on dit “supérieur d’un ordre de magnitude”, c’est par exemple que l’on ne parle plus de chiffres exprimés en centaines de L, mais en milliers, soit précisément un facteur 10 🙂

Dan1

C’est peut être et d’abord un problème de traducteur automatique : Est-ce que ce ne serait pas tout simplement “order of magnitude” qui a été traduit par “ordre de magnitude” au lieu de “ordre de grandeur” ?

Unusmundus

La magnitude se calcule en Log base 10… donc 10 =1 Tout cela semble donc bien coherent