Greenpeace dénonce l’exploitation du pétrole sale

Des activistes de Greenpeace se sont introduits mardi à 8 heures (heure locale) dans une mine à ciel ouvert de Shell au nord de Fort Mc Murray au Canada afin de dénoncer l’exploitation des sables bitumineux.

Dans le Nord de l’Alberta, se trouve une source de pétrole que l’on retrouve dans les sables bitumineux. Les gisements de sables bitumineux sont dispersés sur plus de 138 000 kilomètres carrés de territoire (une superficie de la taille de la Floride) qui comprend 4,3 millions d’hectares de forêt boréale.

Jusqu’à une époque récente, il était encore trop coûteux et trop compliqué d’exploiter les sables bitumineux pour en extraire le pétrole. Mais avec la hausse du prix du pétrole et l’avancée technologique, l’exploitation d’un tel site est devenue possible et rentable.

Les compagnies pétrolières produisent maintenant plus d’un million de barils de pétrole par jour à partir des sables bitumineux, et cette production s’accroît constamment.

Bien qu’extrait sur le sol canadien, le pétrole des sables bitumineux est exporté pour sa grande majorité aux États-Unis pour qui le Canada constitue désormais la première source d’approvisionnement pétrolier devant l’Arabie Saoudite. "Le leadership climatique consiste à développer une économie basée sur les énergies propres et à sortir de la dépendance au pétrole, surtout lorsqu’il s’agit du pétrole le plus sale du monde", commente Virginie Lambert Ferry, responsable de la campagne Climat-Energie de Greenpeace au Québec.

Greenpeace dénonce l'exploitation des sables bitumineux

Selon l’ONG, "les impacts environnementaux et climatiques qu’engendre l’exploitation des sables bitumineux — explosion de la consommation énergétique, émission de gaz à effet de serre (GES), bassin de décantation toxique, gaspillage d’eau potable et destruction de la forêt boréale — conduisent la planète tout droit vers le chaos climatique".

Comme le révèle le journaliste canadien Andrew Nikiforuk dans un rapport publié par Greenpeace, la dépendance du monde au pétrole a fait des sables bitumineux le plus important projet industriel de la planète, d’une superficie équivalente à celle de l’Angleterre. Les émissions de GES des sables bitumineux, déjà comparables à celles de la Norvège, pourraient bientôt plus que tripler pour atteindre 140 millions de tonnes par année.

Les émissions égaleraient, voire surpasseraient, alors celles de la Belgique, un pays de 10 millions d’habitants. Ces données représentent uniquement la production de pétrole extrait de sables bitumineux, et ne tiennent pas compte de l’effet de la hausse considérable des GES par la combustion de ce pétrole.

[credit images : Greenpeace / Colin O’Connor]

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bmd

Ce pétrole est un pétrole lourd qui a la consistance d’une marée noire, et parfois d’un bitume routier. Une partie se trouve à la surface ou près de la surface et peut donc être exploité en carrière. Le taux de récupération est alors important, mais il faut quand même de la vapeur pour pouvoir le”travailler”. Cette vapeur est produite avec l’énergie du gaz naturel dont le Canada est bien doté.Deplus, ce pétrole contient beaucoup d’oxygène et de soufre, dont il faut se débarrasser en raffinerie. Cela consomme également de l’énergie. L’intérêt énergétique du pétrole ainsi produit  n’est donc finalement que la moitié de ce que pourraient laisser croire l’annonce des quantités produites, et il est bien évident que dans conditions le bilan environnmental soit désastreux. La plus grande partie de ce pétrole se trouve à des profondeurs ou on ne peut plus l’extraire en carrière. Il faut donc des forages, ce qui diminue considérablement le taux de récupération et dégrade encore les bilans énergétique et environnemental. Connaissant tout cela, le premier ministre Canadien, plutôt que d’intertide cette exploitation, a préféré sortir du protocole de Kyoto!

Denlaf

Bonne description de la situation par bmd. Cependant il y a plus a dire sur le sujet. Bien sûr ,M.Harper ne veut pas priver sa province d’origine, l’Alberta, des immenses profits découlant de cette exploitation. Il faut ajouter que le gouvernement américain met une pression énorme sur le gouvernement canadien afin que l’Alberta augmente sa production de pétrole jusqu’à possiblement 5 000 000 de barils par jour. Imaginons l’impact écologique, la catastrophe environnementale qui s’es suivra. Malheureusement l’économie canadienne est dépendante de celle des USA (80% des échanges économiques).Il est donc très difficile pour le Canada de tourner le dos à nos voisin du sud. Il faut chercher des solutions…

lion

Aucune solution n’est parfaite. Il y en a qui sont mauvaise que les autres en termes d’impact environnemental. Le nucléaire par exemple.

maxxxx

On laisse faire de petites horreurs comme ça et en même temps on pourfend le nucléaire et les biocarburants à la première occasion car ce ne sont pas les solutions parfaites dont on pourrai rêver…

christian

… dans votre phrase. > Plus ou moins ? Je sais bien ce que vous pensez, mais bon, rectifiez…

marcob12

Greepeace propose pas mal de choses et notamment un fort développement des énergies renouvelables. Après on peut être en désaccord avec leur vision des choses, leur relative indifférence aux pollutions dûes au charbon, une allergie marquée au nucléaire. Ils ont par ex souligné le potentiel de l’éolien en europe en accord avec d’autres sources. Quand “L’Agence Européenne de l’Environnement estime que “le potentiel économique pour la production d’énergie à partir des éoliennes offshore atteindra plus de 3000 TWh en 2030, soit près de 80% de la consommation d’électricité dans l’Union Européenne attendue d’ici là” on peut bien sûr regarder ailleurs en ressortant les arguments réfutés postulant que c’est impossible ou plus coûteux ou moins “que sais-je”. L’europe n’a aucun besoin du nucléaire et encore moins du charbon ou du gaz, elle devra se passer de pétrole à terme. Les choix énergétiques sont à composantes multiples et jamais faits  par les peuples. Le coût n’est qu’une composante (c’est caricatural pour le charbon). On peut dire que ces 3000TWh venant d’éoliennes seraient une foutaise face à l’option nucléaire. A l’examen ce n’est que le reflet de nos opinions personnelles.

marcob12

Vous pouvez étayer l'”Allemagne qui mise tout sur le gaz et le charbon” ? Leur feuille de route pour 2020 indique au contraire une  diminution de près de 100 Twh de l’électricité générée par charbon et gaz et un développement substantiel de l’électricité renouvelable qui passerait de 88 Twh en 2007 à près de 280 Twh en 2020. Il est plus juste de dire qu’ils prévoient la suppression (prématurée) de 130 Twh de nucléaire en conservant donc 130 Twh de charbon/lignite qu’ils auraient pu éliminer. On voit avec l’électrification prévisible du parc roulant que les besoins en énergie primaire peuvent diminuer à services rendus équivalents. A en croire Jancovici il faudra à un moment renoncer même à certains services rendus. Nous avons les ressources indigène pour produire une large part de l’électricité européenne via l’éolien. Faire 80% d’ici 20 ans est peu probable mais voyez à quelle vitesse on a déployé dans un “crash program” l’électronucléaire en France. L’europe 35 ans plus tard ne saurait faire la même chose pour les renouvelables et l’efficacité énergétique ? Il suffit de ponctionner les dépenses militaires (la menace énergétique dépasse de loin les menaces militaires classiques) ou de reprendre le contrôle de la création monétaire (emprunts à taux zéro) pour avoir les budgets. Quelle contrainte fondamentale interdit à la Banque Centrale européenne de prêter à taux zéro à des Etats pour des programmes spécifiques de création d’infrastructures énergétiques à faibles émissions de carbone et sources indigènes ? Sauf erreur, ces banques centrales ont sortis des milliers de milliards d’euros de leur chapeau pour sauver le système financier. Il ne resterait rien pour sauver notre civilisation ? Si notre peau en dépend, un statut de Banque Centrale peut se modifier… Le problème n’est pas technique puisque la source primaire d’énergie existe et les moyens de la capter et stocker aussi (il faut les développer je le concède). Sinon ce sera aujourd’hui les “Tar sands” et demain la liquéfaction du charbon.

marcob12

Le chiffre de 88 TWh issus des renouvelables en 2008 est cohérent avec les chiffres donnés par l’AIE pour 2006 et ceux donnés dans le 10ème inventaire d’Observ’ER. Je le considère donc comme probablement exact. L’allemagne qui “mise tout sur le gaz et le charbon” a tout de même vu en dix ans (1997/2007) le pourcentage des renouvelables dans sa production électrique passer de 4,8% à 15%. Si le passé éclaire l’avenir. Au demeurant leur volontarisme dans l’éolien et le solaire est patent et leur progression est (malheureusement ?…) vérifiable. Mr Cochet s’appuyait sur du vent bien plus que sur un tissu industriel puissant comme le font les allemands. Nanosolar n’a pas construit une capacité de production annuelle de PV de 640MW dans l’espoir de couvrir quelques hangars agricoles Grenelliens. Envoyer dans les cordes politiques, associations d’industriels et grandes agences (gouvernementales et européennes) en les récusant comme sources  d’informations nous donnerait fort peu de matériau pour séparer le vrai du faux… Qui êtes-vous pour décider de la fiabilité des sources primaires d’information ? Qui mieux que les allemands peut énoncer leurs objectifs à 10 ans ? Il y aurait donc une source primaire d’informations connaissant l’avenir énergétique de l’allemagne, mieux que les allemands eux-mêmes ? Commençant par “L” peut-être ?. Avec ce qu’ils ont en chantier, leur objectif semble ambitieux, nullement irréaliste, surtout avec l’europe “poussant au cul” et le peak-oil à l’horizon pour tout le monde. Il est aussi improbable que le déploiement électronucléaire français tel qu’il fut pourtant réalisé… @ Chelya J’ai faillis marcher. Quel farceur !…

Dan1

Je reprends ci dessous un commentaire de l’article suivant : “J’en profite pour indiquer la réalité de la pénétration des EnR en Allemagne. De 1995 à 2008, pendant que les EnR montaient en puissance, la production thermique conventionnelle a évoluée de la façon suivante (source UCTE exprimée en TWh) : 1995 = 250 1996 = 306 1997 = 298 1998 = 312 1999 = 304 2000 = 314 2001 = 317 2002 = 325 2003 = 351 2004 = 387 2005 = 358 2006 = 359 2007 = 366 2008 = 356 En 13 ans, le thermique à flamme a donc augmenté de plus de 100 TWh, pendant que l’éolien montait à marche forcée aux alentours de 40 TWh. L’allemagne, malgré ses efforts remarquables, n’a pas montré que l’on pouvait s’affranchir du fossile. Cela aurait eu une tout autre signification, si au-delà des discours, elle avait pu, par exemple depuis Tchernobyl, nous montrer que l’on pouvait sortir du nucléaire et du charbon. Pour d’obscures raisons, elle n’a a fait ni l’un ni l’autre et, quand elle a voulu sortir du nucléaire (qui plafonne à 150 TWh), elle a augmenté la part du thermique à flamme !” Nous sommes donc bien d’accord sur une quantité de 100 TWh : historiquement c’est la progression du thermique en Allemagne depuis un peu plus de dix ans !    Donc je ne vois pas les EnR se substituer massivement au fossile. On peut éventuellement entrevoir une inflexion en 2007, où les EnR commencent peut être à contenir la progression du thermique.

marcob12

J’ai des chiffres un peu différent et ne retrouve pas les vôtres. Le 10ème inventaire d’Observ’ER, chapitre 3_2  P81, indique que la production électrique via des sources fossiles était de 349TWh en 1997 contre 399,7TWh en 2007. Etes-vous sûr de vos chiffres car je n’ai jamais pris en défaut cette source.Origine de cette différence ? Selon ma source cela fait +50TWh d’électricité “fossile” en 10 ans. Comparativement l’électricité renouvelable passe de 26,6 à 96,6TWh de 1997 à 2007. Evidemment on en tire des conclusions un peu différentes. En supposant vos chiffres justes on peut (jusqu’à preuve du contraire)  supposer que le pic de production à 387TWh en 2004 était un pic “ultime” et que la moyenne à 359TWh/an depuis indique une orientation à la baisse (on aurait perdu en moyenne 28 TWh de fossile sur la période.). En regard la production électrique renouvelable est passée de 63,3 en 2004 à 96,6TWh en 2007. A noter qu’ils ont ajouté 1,7GW de capacités éoliennes nouvelles en 2007 et 2008, plus 2GW probables (GWEC) en 2009.Baisse de 28TWh d’un côté et hausse de 33,3TWh de l’autre même sur une période aussi courte (2004/2007), vu le contexte, il est difficile de ne pas voir un point d’inflexion (le ratio TWh renouvelables/ TWh “fossiles” est passé de 0,167 à 0,242 en 3 ans). Après savoir de quoi ils sont capables en 2020. Le savent-ils eux-mêmes au-delà des scénarios qu’ils envisagent et de l’outil industriel et législatif/réglementaire qu’ils possèdent ? Sortez plutôt si vous les avez les chiffres montrant l’évolution de leur consommation électrique sur 10 ans par ex et les chiffres de l’évolution de leur solde d’échange sur la période (j’ai du mal à les trouver). L’AIE indique par ex qu’en 2006 ils étaient exportateurs nets de 17 TWh, donc l’évolution de leur production n’est pas un indicateur “ultime”.