Une onde tropicale particulièrement active aborde l’arc antillais et place la Martinique sous une vigilance renforcée. Dès la fin de matinée de dimanche, des pluies intenses, des orages et des rafales tempétueuses sont attendus, tandis qu’une houle longue venue du nord–nord-ouest compliquera la situation en mer. Les cumuls pluvieux pourraient atteindre 80 mm en quelques heures, faisant craindre des ruissellements rapides et des submersions côtières localisées.
Le mois d’août est traditionnellement rythmé par le passage d’ondes tropicales sur l’arc antillais, mais le système n° 21 se démarque par son organisation et son potentiel convectif. À 10 h 09 (heure locale), le Centre météorologique de Martinique a diffusé un bulletin de suivi (épisode n° 22) confirmant que le phénomène, déjà à l’origine de foyers orageux sur le proche Atlantique, se rapproche rapidement des côtes. L’événement a débuté dans la nuit et ne devrait commencer à se résorber qu’au cours de l’après-midi de lundi, sous réserve d’une évolution favorable.
Des pluies intenses et des orages
Le scénario privilégié annonce une humidification progressive de l’atmosphère en matinée, avant l’arrivée d’averses parfois violentes à partir de la fin de matinée. Le pic d’activité est attendu dans la soirée et durant la nuit suivante : les cumuls pourraient atteindre 50 à 80 mm en seulement quelques heures, suffisants pour saturer les sols déjà gorgés d’eau. Des ruissellements abondants et des montées rapides de petits cours d’eau sont donc probables, en particulier sur les pentes du Carbet et dans les fonds de vallée du centre de l’île.
Le passage de l’onde sera doublé d’un renforcement éolien sensible. Les modèles convergent vers des pointes de 70 à 90 km/h, y compris en plaine, notamment lors des grains les plus actifs. De telles vitesses peuvent provoquer des chutes de branches, perturber la distribution électrique et compliquer la circulation des deux-roues. Les opérateurs de transport aérien et maritime surveillent la situation d’heure en heure, tandis que les plaisanciers sont invités à vérifier leurs amarres ou, mieux, à différer toute sortie.
Vague-submersion sur le littoral caraïbe
Autre paramètre à ne pas sous-estimer : une longue houle énergétique, issue d’une dépression lointaine au nord de l’arc, croisera l’onde tropicale dès la matinée. Entre l’Anse Couleuvre et le Carbet, les hauteurs significatives atteindront 0,80 m, avec des périodes de 12 à 15 s – un cocktail suffisant pour engendrer de gros rouleaux sur les plages exposées et un ressac inhabituel dans les zones portuaires. Les mouillages précaires et les secteurs les plus bas du front de mer, notamment à Fort-de-France et Case-Pilote, sont concernés par un risque de submersion localisée.
Perspectives et recommandations
Le prochain bulletin officiel est attendu à 17 h 00 locales, mais d’ores et déjà les autorités rappellent les consignes de prudence : limiter les déplacements non indispensables, éviter les zones inondables, se tenir à distance des cours d’eau et ne pas s’aventurer sur les digues ou les plages exposées tant que la houle n’aura pas décru.
Si la trajectoire et l’intensité de l’onde se confirment, la journée de lundi devrait marquer le retour progressif à un temps plus stable, sous réserve d’une traîne encore humide. D’ici là, la Martinique reste sous l’œil attentif des météorologues et de la population, consciente que dans cette période avant le cœur de la saison cyclonique, la moindre vigilance reste le meilleur allié face aux caprices du ciel.

Quels risques pour la population ?
Dans les plaines littorales et certains quartiers mal drainés, l’eau pourrait s’accumuler rapidement au passage des plus fortes averses ; des poches d’inondation risquent donc de se former sur les routes, compliquant la circulation et exposant les habitations basses à des intrusions d’eau soudaines.
Les rafales violentes annoncées soulèvent un autre danger : tôles légères, branches et divers objets mal fixés peuvent être arrachés et projetés, mettant en péril véhicules stationnés, abris de fortune et équipements extérieurs.
En mer, la longue période de la houle augmente la puissance des déferlements, rendant particulièrement délicats les accostages et débarquements sur les plages orientées au nord-ouest ; les plaisanciers devront par conséquent redoubler de prudence, tout comme les équipes de secours en cas d’intervention.
Enfin, la combinaison de coups de foudre fréquents et de rafales soutenues place le réseau électrique sous forte tension : des coupures locales ou des surtensions ponctuelles sont probables, avec pour corollaire d’éventuelles interruptions de service Internet et téléphonique.
Source : Météo-France