La communauté de l’île de Pellworm va pouvoir augmenter son autoconsommation en sources d’énergie renouvelable locales et par la même occasion réduire sa dépendance à la ligne électrique sous-marine la reliant au réseau continental.
En effet, l’île de Pellworm, située au large des côtes allemandes de la mer du Nord va recevoir un système de stockage d’énergie (ESS) au lithium-ion (Li-ion) conteneurisé à l’échelle du mégawatt dans le cadre du projet « Smart Region Pellworm » piloté par E.ON. Le système utilisé comprendra un Intensium Max 20 de SAFT.
Ce projet, mené par un consortium composé d’acteurs industriels et scientifiques, vise à mettre au point un système d’énergie décentralisé qui intègre le stockage d’énergie.
Avec une part d’énergie renouvelable déjà en ligne avec les objectifs de l’Allemagne pour 2050, l’île de Pellworm est le parfait exemple du mix-énergétique renouvelable du futur. La production énergétique annuelle de l’île est d’environ 21 GWh provenant d’éoliennes, de centrales électriques photovoltaïques et de centrales de production de biogaz, ce qui représente globalement trois fois plus que sa consommation annuelle (7 GWh).
La population possède également un nombre élevé d’appareils de chauffage à accumulation et de pompes à chaleur. Toutefois, malgré cette production locale largement supérieure à la consommation locale, la communauté insulaire de 1.200 personnes dépend encore de sa connexion avec le réseau continental par deux câbles sous-marins de 20 kV. Celle-ci permet d’équilibrer les excédents d’énergie locaux et les importations d’énergie en périodes de pointe lorsque la demande dépasse la production.
Une étude de faisabilité a démontré que l’île de Pellworm était l’emplacement idéal pour un projet de réseau intelligent pour démontrer sur une échelle réduite et facilement gérable ce que sera le monde de l’énergie du futur. L’étude s’est basée sur les capacités techniques de l’île, notamment quant à ses besoins et ses ressources énergétiques, ainsi que sur la volonté de coopération de la population et sur la disponibilité d’une technologie appropriée.
E.ON conduit maintenant la mise en place de ce réseau intelligent à Pellworm. Ce projet pilote, dont le déploiement est prévu de 2012 à 2015, combine une technologie de contrôle intelligente, une gestion flexible de la charge et un stockage d’énergie centralisé. L’un des principaux objectifs du projet est d’augmenter l’autoconsommation de l’île au niveau des énergies renouvelables produites localement et de transmettre moins d’énergie vers le continent. Il vise aussi à démontrer comment un réseau intelligent peut diminuer la charge sur l’infrastructure du réseau de Pellworm et sur le réseau électrique en amont créé par la pénétration croissante de la production d’énergie renouvelable à caractère variable.
"E.ON considère le stockage de l’énergie comme une innovation majeure qui permettra d’améliorer les performances des réseaux et de favoriser tout particulièrement l’intégration des énergies renouvelables" a déclaré Mr. Klaus Peter Röttgen, Directeur de l’E.ON Innovation Center Energy Storage. "Les batteries Li-ion constituent l’une des technologies les plus intéressantes et importantes de ce secteur. Smart Region Pellworm Island est par conséquent un projet phare essentiel qui nous permettra d’évaluer le fonctionnement de la technologie Li-ion de Saft en situation réelle afin de rendre les réseaux encore plus intelligents".
L’Intensium Max 20
Par ailleurs, les conteneurs ‘Intensium Max 20’ de Saft sont au cœur du système de stockage hybride décentralisé Différentes technologies de stockage mis en place dans le cadre du projet Smart Region Pellworm. Ils font partie d’un système de stockage hybride décentralisé cpapble de répondre aux différents besoins en matière de stockage et de fourniture d’énergie, sur des périodes allant de quelques minutes à plusieurs heures et aussi de quelques heures à plusieurs jours.
Le stockage allant de quelques heures à plusieurs jours sera assuré par une batterie au vanadium Redox-flow de 200 kW et 1,6 MWh, alors que le stockage de quelques heures, plus souple, est assuré par une combinaison d’appareils de chauffage à accumulation et de pompes à chaleur, avec une capacité énergétique moyenne par foyer de 135 kWh et d’une puissance moyenne de 17 kW.
Le stockage sur des périodes allant de quelques minutes à plusieurs heures sera assuré par le système de batteries Intensium Max 20 de Saft avec un stockage d’une puissance de 1 MW et d’une capacité de 560 kWh.
Le concept Intensium Max a été spécialement mis au point par Saft comme une solution Li-ion conteneurisée à l’échelle du mégawatt, prête à être installée et entièrement intégrée. Elle est destinée à améliorer la compatibilité avec le réseau des centrales d’énergie renouvelable de moyennes à grande puissance. Elle a été conçue pour lisser la production intermittente et pour réduire le taux de variation maximal, ainsi que pour mieux gérer les flux au sein des réseaux MT. Il s’agit ici de faire en sorte que la contribution des énergies éolienne et solaire au bouquet énergétique soit plus prévisible et mieux gérable.
** Le projet Smart Region Pellworm est l’un des premiers projets que le ministère fédéral allemand de l’Environnement, de la Protection de la nature et de la Sécurité nucléaire a soutenu en adoptant une résolution du Parlement dans le cadre de l’initiative de soutien aux énergies renouvelables. Les partenaires du projet sont : E.ON (Schleswig-Holstein Netz AG et E.ON Hanse AG), Fachhochschule Westküste, Fraunhofer-Anwendungszentrum Systemtechnik, Gustav Klein GmbH, RWTH Aachen, Saft
¤ L’île, située tout près du Danemark, dispose aussi d’un assez bon ensoleillement : 1.010 KWh/kWc, soit pratiquement autant qu’à Paris (1.030) et un peu plus qu’à Lille (970). En dehors de ce cas spécifique et d’une façon plus générale, le stockage de l’électricité photovoltaïque se développe en Allemagne, plus au sud (1.050 kWh/kWc) qu’au nord (950 kWh/kWc), valeurs moyennes. Ce qui se comprend lorsque l’on sait que cela coûte moins cher de produire son électricité solaire que d’acheter celle des quatre grans producreurs (EDF/4). En ajoutant l’investissement pour le stockage, cela est déjà financièrement intéressant sur une quinzaine d’années dans le sud du pays. La proportion d’autoconsommation est augmentée, ce qui procure plus d’économies pour rembourser l’investissement supplémentaire. On notera aussi que les éoliennes à proximité des maisons n’ont pas l’air de gêner les habitants de l’île. pour en savoir plus, sur d’autres régions renouvelables aussi.
de tirer quelques conclusions chiffrées: Un parc éolien ne produit l’équivalent « plein pot » que 22% de la durée de l’année. Ici, il produit le triple des besoins de l’île, ce qui doit singulièrement augmenter son % de l’année où la puissance éolienne suffit à couvrir tous les besoins électriques y compris le stockage chaleur 175KHh/foyer soit en gros 2500 litres d’eau chaude en citerne et deux jours de chauffage normal. L’appel moyen annuel de puissance s’obtient par les 7GWh pour 1200 personnes donne 670w par personne, ou 2KW par foyer moyen de 3 personnes. On voit donc que la puissance crète du Vanadium-redox de 200 KW donne 500W par foyer en période sans vent (je n’ai pas la part de la puissance bio disponible): ceci correspond par foyer au frigo-congélateur, un PC ou une TV en marche, quelques lampes basses consommation. Manque de p$ot, les 1600KWh stockés (quand même 80M3 de solution vanidique) n’autorisent que 8 heures minimum d’autonomie. Il faudra aux habitants de se restreindre davantage pour passer à 16-20heures, cela sera amusant. Le Lithium-ion ne rajoutera que 3 à 6heures. Conclusion: Avec une énorme surpuissance éolienne (ici 10MW pour 0.67Mw moyen, soit moins de 1MW pic en smart-grid), ils ont de bonnes chances de survivre seuls la plupart du temps, mais ils ne consomment que 7 GWh sur les 21 produits (bien sûr ils expédieront le surplus au pays). Mais cette proportion étendue à l’échelle de l’Europe ne pourra pas écluser (vers où?) l’immense excès de puissance (ici 15fois), donc les 2/3 de la paodustion éolienne seront perdus, d’où un coût triplé. Avec 55€/MWh de coût réel (abordable) il deviendrait 165€, franchement inabordable. Bien sûr, une centrale bio avec production modulable assurerait la jointure en période de non vent longue mais ne résoudrait en aucun cas les 2/3 de la production perdue. Si tout était en bio ou production stockable, il n’y aurait aucune perte et la solution serait extrapolable à la dimension du continent.
Mais cette proportion étendue à l’échelle de l’Europe ne pourra pas écluser (vers où?) l’immense excès de puissance (ici 15fois), donc les 2/3 de la production éolienne seront perdus… Non,pas si l’Europe passe à la Voiture Electrique(et hybride),car avec un parc qui serait alors de plus de 260 millions de VE,l’excés de puissance serait alors absorbé.
¤ Pour l’île de Pellworm, « The study indicated that the longest periods of recorded calm (with no wind) did not exceed 74 hours » (étude de 2009). Pour l’instant, l’île est reliée au continent par un câble électrique, mais « The idea was to break this connection in the immediate future and create a self-sufficient, 100% RES system. Maintenant, on trouve une autre île un peu plus éloignée de tout réseau électrique, El-Hierro, aux Canaries. Les habitants en ont assez d’entendre ronronner les générateurs diésel et de payer de plus en plus cher leur électricité. La solution, c’est le vent, le soleil et une STEP. « In the continuity of this approach for sustainable development, the main objective of El Hierro project is to meet the energy demand of the island using a 100% RES strategy. » Le projet devrait être terminé en 2013, avec un peu de retard à cause d’une éruption volcanique dans le voisinage. Pour 2020, il est prévu que les véhicules soient tous électriques, afin d’être 100% renouvelable.
beau terrain de jeu…Il est évident que les territoires isolés ( même si dans ce cas il ne l’est pas et de loin electriquement) sont des laboratoires interessants où la rentabilité ENR+ stockage sera atteinte rapidement par rapport à des solutions fossiles. Just pour le fun, on remarque quand même que le plus gros du stockage c’est de la chaleur basse température et qu’ils n’ont pas imaginé de faire H2+ méthanation… C’était juste pour faire le lien avec quelques commentaires ici: dont celui d’Hervé et le mien considérant qu’un moyen simple ,pas cher et économiseur de fossiles pour gérer les pics de production eolien ou solaire c’était simplement le chauffage electrique….