Lundi, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a révélé qu’un incident de niveau 1 était survenu dans un atelier de plutonium de l’usine Areva de Beaumont-Hague, il y a exactement 1 mois, le 9 septembre 2013.
Une alarme a signalé une valeur anormale de l’hygrométrie** mesurée dans l’atelier R4, une enceinte de confinement isolant un procédé par une paroi transparente (matériaux spéciaux qui filtrent une partie du rayonnement), encore appelée boîte à gants.
Selon l’ASN, "quelques minutes plus tard, la valeur limite spécifiée dans les règles générales d’exploitation (RGE) de l’atelier a été atteinte sans que la conduite à tenir en pareille situation ne soit mise en œuvre". Toutefois, "la valeur de l’hygrométrie a continué à augmenter jusqu’à ce que la situation ne soit détectée par l’exploitant trois heures après le déclenchement de l’alarme."
L’atelier R4 assure la purification du plutonium, sa conversion en poudre d’oxyde de plutonium et son conditionnement pour l’usine UP2-800. Cet atelier comporte une unité de calcination et de conditionnement de l’oxyde de plutonium dans des étuis en vue de leur entreposage. Dans cette unité, souligne l’ASN, l’hygrométrie doit être limitée en vue d’éviter le risque d’une explosion d’hydrogène (radiolyse*).
L’ASN détaille le déroulement de l’incident
"Le 9 septembre, une opération technique a affecté l’étanchéité de deux boîtes à gants et a conduit à une arrivée d’air non séché dans ces boîtes à gants. L’alarme associée au capteur hygrométrique présent dans l’une de ces boîte à gants s’est alors déclenchée en salle de commande."
"Des essais sur le système de détection incendie étaient alors en cours sur l’atelier R4, ce qui occasionnait le déclenchement de nombreuses alarmes au niveau des postes de conduite. L’équipe de conduite n’a pas distingué l’alarme de la sonde hygrométrique parmi ces nombreuses alarmes. Les opérations de remplissage des étuis avec la poudre d’oxyde de plutonium se sont donc poursuivies malgré le déclenchement de l’alarme. Or, les règles générales d’exploitation de l’atelier R4 précisent qu’en cas de dépassement de l’hygrométrie dans les boîtes à gants de l’unité, les opérations de conditionnement de l’oxyde de plutonium doivent être suspendues."
"Trois heures plus tard, l’exploitant a identifié que l’alarme de la sonde hygrométrique s’était déclenchée. La production a alors été suspendue. L’hygrométrie a été rétablie dans la plage normale de fonctionnement plus de quatre heures après que la valeur limite fixée par les RGE a été dépassée."
L’ASN tient à souligner que cet événement n’a pas eu d’incidence sur le personnel ni sur l’environnement : "Le confinement des matières radioactives a été assuré."
** L’hygrométrie caractérise l’humidité de l’air, à savoir la quantité d’eau sous forme gazeuse présente dans l’air humide (ou dans un autre gaz, dans certaines applications industrielles).
* Radiolyse de l’eau : décomposition de l’eau par des rayonnements ionisants avec dégagement d’hydrogène, qui peut entraîner un risque d’explosion
Une alarme se déclenche (ou est déclenchée pour des tests) et des opérations sont déclenchées ou poursuvies pendant ce temps ? Cela fait vraiment peur. de l’irresponsabilité quant à l’avenir, nous la connaissions, ce qui est nouveau (en terme d’information), c’est l’irresponsabilité dans le fonctionnement des opérations dans la centrale. si je me souviens bien, l’accident de la centrale de Tchernobyl était également dû à la non prise en compte d’alarmes. 25 ans après l’industrie du nucléaire n’a rien appris… …et nous vend la pseudo sécurité.
Plus c’est complexe, même pour améliorer la sécurité, plus augmente le risque d’imprévu, et d’accident chaotique, non prévu !! On informe avec un mois de retard, niveau 1, qui aurait pu devenir très vite niveau 4 à 6 , et alors on aurait été informé par la radioactivité de nos compteurs Geiger, bien avant. Je conseille à tous les Français d’avoir des compteurs Geiger !! Une explosion par radiolyse de l’humidité aurait donné quoi ? de quelle ampleur ? Fukushima est du à ce type d’explosion !!! Aurait t’on été capable de controler assez vite avant dispersion ?? A la Hague il y a déjà eu un incendie dans un hall contenant tous les alternateurs de secours, tous au même endroit, et cela a tenu à la chance de presque rien, de trouver un alternateur de secours partant à Cherbourg, que les combustibles stockés ne soient plus refroidis, comme à Fukushima, comme racontent certains. En France des petits débuts de fusion de coeur de réacteur ont déjà eu lieu par le passé !!! Encore de la chance qui ne sera pas perpétuellle ! La Hague avec des dizaines d’années de combustibles nucléaires en traitement et stockage est plus dangereuse qu’une seule centrale nucléaire. Tôt ou tard, vu que nous hommes, ne pouvons pas être infaillibles à perpétuité, un Fukushima-Tcherno se produira en France, vidant toute une région de ses habitants à perpétuité pour des siècles !! Pour ces raisons élémentaires, nous devons sortir du nucléaire. Enfin on pourrait éviter tout le chauffage polluant, nucléaire pour pompes à chaleur, pétrole, gaz, bois avec polluants CO2, NO2, particules, en utilisant la chaleur solaire d’été pour se chauffer en hiver, conservée sous terre, comme fonctionnant depuis 2007 à http://www.dlsc.ca ( lire en Français http://www.dlsc.ca/DLSC_Brochure_f.pdf ) Cette solution gratuite à l’usage, efficace, perpétuelle, ne consommant rien, ni ne polluant, sans aucun risque, simple, est ignorée en France par tous .
Je crois que certains commentateurs ici se rappèllent peu ou pas des évènements qui ont mené à l’incident de Chernobyl. La résultante étant un non-nul 50-60 décès directement liés aux radiations, et quelques milliers de malades dont un pourcentage est décédé. Certaines personnes regardent le résultat en valeur absolue et se disent: plus jamais. D’autres personnes disent: mettons celà en contexte où des centaines de morts sont dûs à un barrage hydroélectrique affaissée en France, et des dizaines de milliers de morts dans les exploitations de charbon…en perspective, la catastrophe ne registre pas comme la pire calamité de l’humanité, loin de là. D’une façon comme de l’autre, tous s’entendent pour dire que la sécurité est un incontournable. La pression doit exister pour assurer cette sécurité maximale, mais cessons la rhétorique inutile et oublions les fausses promesses d’énergie gratuite…
Tout a fait d’accord avec vous C-lussier A par une petite chose peu etre, si on compart les morts entre toute les energies il faut le faire sur des echelles égales, Chernobyl (monde), barrage hydroélectrique (France), si on prend en compte les accident nuk en france seulement on est à combient de morts ? Et si on prend les accidents hydroéléctriques dans le monde on est à combient ? (plusieurs centaines de millier en chine …)
Quand pour le nucléaire on ne prend en compte que les centrales, pas l’extraction des minerais, allez donc voir à Arlit au Niger… Ou sans aller jusque là regardez donc les anciennes mines d’uranium en France…
Chiedo – excellent graphique. Celà n’enlève en rien l’importance de protéger les vies; même 9 vies prises par TWh est 9 de trop pour le nucléaire. Restons humains, après tout. Mais votre analyse démontre également qu’on peut « fausser » ou biaiser les résultats: « Qu’inclut-on quand on veut mesurer des pommes avec des pommes? ». Ça mérite réflexion, discussion, et débat. Moi je dit simplement stop à la rhétorique infantilisante: c’est un sujet sérieux, qui mérite d’être discuté sérieusement et non par coup d’éclat Greenpeace.
Mais avec tout oreille mon cher commentateur: je vous écoute! Je suis la personne la plus facilement convaincable du monde: montrez-moi des données dans un contexte adéquat avec les comparatifs et les alternatives, et je serai de votre avisé De mon côté, lorsque je discute avec des gens qui ont oeuvré dans le domaine minier – ce qui représente quelques centaines de personnes sur 4 continents, ils ne m’indiquent aucunement les chiffres que vous suggérez, preuves & études à l’appui. C’est facile d' »imaginer » que c’est mal, mais que disent les statistiques réelles?
Il va falloir le répéter, Areva assure utiliser les mêmes normes aujourd’hui à Arlit que celles applicables aux mineurs aux Canada ou en Australie, les 2 principaux producteurs d’uranium au monde. Dans cette vidéo, à 1 mn, on aperçoit incidemment des mineurs nigériens, et il portent un masque à gaz pour ne pas absorber les poussières.
Au sujet du nombre de Morts par TWh, il faut noter qu’il s’agit d’estimation brut, autrement dit on ne prend pas en compte par exemple les morts dû à des centrales fossiles qui servent à compenser l’intermittence PV et Eolien… A combient monterait on dans ce cas ? J’aimerais bien qu’on compares aussi l’espérance de vie des employés des mines d’uranium, avec celle des gens qui vivent dans le delta du Niger qui ressemble plus aujourd’hui à un parc d’attraction ayant pour thème les marées noires qu’à un site naturel regorgeant de vie …