La technologie solaire prend l’eau : bonne ou mauvaise idée ?

La technologie solaire prend l'eau : bonne ou mauvaise idée ?

Dans un monde en perpétuelle évolution, le défi majeur consiste à allier les besoins alimentaires de la population et la production d’énergie durable. Une idée émerge : utiliser des panneaux solaires flottants sur les lacs et les réservoirs, tout en préservant les terres agricoles. Mais quelles sont les implications écologiques de cette initiative ?

Steve Grodsky, écologue chez Cornell et l’U.S. Geological Survey, s’est penché sur la question. Depuis juin, lui et son équipe ont installé 378 panneaux solaires sur trois étangs de la Cornell Experimental Pond Facility. Ce projet triennal est financé par le Cornell Atkinson Center for Sustainability.

“Nous avons besoin d’énergie renouvelable pour atténuer le changement climatique,” explique S. Grodsky. “Mais comment couvrir partiellement les lacs avec des panneaux solaires tout en étant durable ? C’est ce que nous voulons découvrir.”

Les enjeux écologiques à la loupe

Les chercheurs veulent comprendre comment les panneaux influencent les écosystèmes aquatiques. Ils analyseront les effets sur les micro-organismes, les macro-invertébrés, les plantes aquatiques et les poissons. Les émissions de gaz à effet de serre, la croissance des algues et l’ADN environnemental seront également surveillés.

Une collaboration avec Ciel & Terre, une entreprise française spécialisée dans les panneaux solaires flottants, ajoute une dimension internationale au projet.

Les panneaux solaires flottants : une tendance montante

La popularité des panneaux solaires flottants ne cesse de croître. Des lois, comme le “POWER our Reservoirs Act” proposé par les représentants Paul Tonko et Jared Huffman, mettent en avant les avantages potentiels de cette technologie. Selon des rapports du National Renewable Energy Laboratory, l’utilisation de ces panneaux pourrait économiser 5 millions d’acres de terre et satisfaire 10% des besoins électriques du pays.

Mais le projet n’est pas sans défis, S. Grodsky regrette, par exemple, l’impossibilité de connecter ces panneaux au réseau électrique en raison des coûts élevés.

En ajoutant des panneaux solaires à un étang en juillet, Steve Grodsky, à gauche, et Caitlin Davis, étudiante en doctorat, cherchent à comprendre comment les panneaux photovoltaïques flottants affectent la biologie de l’eau. Jason Koski/Cornell University

Une vision écologique et durable

Fin juillet, le chercheur Nicholas Ray, avec deux étudiantes en master ont commencé à examiner les concentrations de dioxyde de carbone, de méthane et d’oxyde nitreux émanant des étangs.

Si nous parvenons à comprendre les implications scientifiques de l’énergie solaire flottante, nous aurons la possibilité de produire de l’énergie avec une faible empreinte environnementale“, a déclaré Ray, qui travaille dans le laboratoire de Holgerson.

Il est essentiel de comprendre les effets de ces installations sur les écosystèmes. “Il ne s’agit pas de freiner le développement des énergies renouvelables,” souligne S. Grodsky, “mais de l’intégrer avec rigueur scientifique pour le rendre plus durable.”

Le monde est en pleine transition énergétique. Si l’énergie renouvelable est cruciale, il est tout aussi important de veiller à son impact sur l’environnement. La recherche et la technologie doivent marcher main dans la main pour un futur durable.

En Synthèse

La fusion des besoins alimentaires et énergétiques conduit à des innovations telles que les panneaux solaires flottants. L’équipe de Steve Grodsky, avec l’aide de partenaires internationaux, s’efforce de comprendre leur impact écologique pour une transition énergétique responsable.

Pour une meilleure compréhension

  • Qu’est-ce que le projet de Grodsky ? – Il vise à étudier l’impact des panneaux solaires flottants sur les écosystèmes aquatiques.
  • Qui sont les partenaires du projet ? – Des scientifiques de Cornell, ainsi que l’entreprise française Ciel & Terre.
  • Quels sont les bénéfices potentiels des panneaux solaires flottants ? – Ils pourraient économiser des terres agricoles et répondre à une partie des besoins électriques du pays.

Légende image principale : Steve Grodsky, professeur assistant, prélève des arthropodes dans un étang recouvert de panneaux solaires au Cornell Experimental Pond Facility. Jason Koski/Cornell University

[ Rédaction ]

         

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