La ville d’Orléans fait le choix de la cogénération biomasse

Poursuivant son engagement dans la diminution de la production des gaz à effet de serre, la ville d’Orléans a lancé avec son concessionnaire Socos (filiale de Dalkia), la première chaufferie de cogénération fonctionnant à la biomasse à Orléans.

Une seconde chaufferie verra le jour en 2014, au nord de la ville.

La Source, l’un des quartiers les plus importants d’Orléans avec ses 18.000 habitants, bénéficie désormais d’un mode de production de chauffage urbain et d’électricité « propre ». Après 14 mois de chantier, la chaufferie est livrée dans les délais et alimentera progressivement les abonnées dès le 26 décembre prochain, pour être opérationnelle à 100% d’ici fin janvier 2013.

Cette chaufferie biomasse de 25 MW thermique, dite de « cogénération » possède une double vocation. Elle produit simultanément de la chaleur pour le réseau de chauffage urbain du quartier (puissance thermique de 17 MW), ainsi que de l’électricité injectée sur le réseau public et vendue à EDF (puissance électrique de 7,5 MW).

D’une longueur de 25 kilomètres, le réseau de chauffage urbain (eau surchauffée) alimente près de 7.500 logements et bâtiments du quartier, pour un équivalent de 13.000 logements chauffés. Parmi les principaux bâtiments concernés, on trouve : "le campus universitaire, le futur grand hôpital d’Orléans (2015), les établissements scolaires, les centres commerciaux, les immeubles de bureaux, etc."

Le montant de l’investissement nécessaire à la construction de cette chaufferie dépasse les 40 millions d’euros.

Une filière d’approvisionnement en bois

Environ 90.000 tonnes de bois seront consommées annuellement pour le bon fonctionnement de la chaufferie. L’approvisionnement se limitera à un secteur géographique d’un rayon de 100 kilomètres, offrant le double avantage de faire fonctionner les entreprises locales et de limiter les distances parcourues.

La cogénération biomasse s’appuie sur trois ressources : "la ressource forestière (produits de la sylviculture : bois d’élagage, bois déclassés, taillis,…), les sous-produits issus de l’industrie du bois (scieries, menuiseries : écorces, chutes, plaquettes, …) et les bois recyclés propres (palettes, caisses,…)". Ces consommations, qui plus est raisonnées, ne font en aucun cas disparaître les forêts : "elles contribuent à leur entretien et à leur extension".

Orléans, ville du développement durable

En initiant ce projet, la Mairie d’Orléans trouve une occasion supplémentaire de réduire les gaz à effet de serre émis sur son territoire. Près de 43 000 tonnes d’émission de CO2 seront ainsi évitées chaque année.

En multipliant ces initiatives, la Mairie d’Orléans souhaite réduire de 20% les émissions de CO2 sur son territoire d’ici 2020. Pour y parvenir, et se fixer des objectifs clairs sur ces prochaines années, elle a publié en octobre dernier son Plan Climat Energie Territorial, sorte de guide pour lutter contre le changement climatique et économiser l’énergie.

L’un des engagements forts est la construction d’une seconde chaufferie biomasse.

Biomasse, acte 2 !

La Mairie d’Orléans a dévoilé en début d’année un second projet de chaufferie biomasse, cette fois au nord, offrant ainsi une alimentation plus propre et plus écologique à l’intégralité de ses réseaux de chauffage urbain. Le projet verra le jour au cours du second semestre 2014.

Chiffres clés sur les 2 chaufferies biomasse d’Orléans

• Près de 15 000 logements concernés (soit 27% de la ville d’Orléans)
• plus de 90 millions d’euros d’investissement pour les deux projets
• 52 km de réseaux
• 90 000 tonnes d’émissions de CO2 évitées, soit l’équivalent de 40 000 voitures
• mi-2014, les 2 réseaux du chauffage urbain seront alimentés à la biomasse

 

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Tech

les grosses chaufferies de biomasse sontelles la solution? si chaque ville française de + de 100 000 habitants comme Orléans, drague la ressource bois sur un diametre de 100Km , on va rapidement manquer de bois! cf l’article sur la centrale EON bien plus grosse qui elle se fournissait dans un rayon de 400Km!

Sicetaitsimple

Les grosses chaufferies sont certainement une bonne solution, les installations de cogénération biomasse c’est moins évident (sauf sur les sites industriels du bois, papeteries ou autres, qui sont des cas particuliers où la ressource est déjà disponible et où les besoins en energie sont constants). Il n’est pas dit dans l’article ce qui se passe en été quand il n’y a pas de besoin de chauffage. Si il s’agit de produire à des tarifs somptueux de l’électricité dont personne n’a besoin à cette époque avec un rendement inférieur à 30%, c’est effectivement du gachis.

S3boun3t

@Tech il n’est pas forcement obligatoire d’utiliser cette solution partout, chaque ville/region doit faire avec les ressources local.

climax1891

La tri-génération permet d’obtenir de chaleur, du froid et de l’électricité. Par exemple, au Centre Hospitalier Sud Francilien, avec 70 tonnes de biomasse par jour, la centrale à Trigénération peut produir 528 kW d’électricité et soit 3,2 MW de chaleur ou 2 MW de froid et 560 kW de chaleur.