L’Aéroport de Montpellier devient producteur d’électricité

Le 13 novembre prochain, le Président du Directoire de l’Aéroport Montpellier Méditerranée, Emmanuel Brehmer accompagné de personnalités et d’élus locaux inaugureront la plus importante centrale solaire voltaïque installée dans un aéroport français.

Si vous êtes un voyageur fréquent et si vous utilisez régulièrement les parcs de stationnement de l’aéroport de Montpellier-Méditerranée, vous n’avez pas pu la manquer !

Depuis quelques semaines, 1 800 places de parking ont en effet été couvertes d’ombrières qui, au-delà de protéger les véhicules, sont équipées de panneaux photovoltaïques du plus bel effet. Ensemble, ils constituent la plus vaste centrale solaire en milieu urbain du Languedoc-Roussillon. Avec un triple avantage : "sans conséquence sur le foncier de la métropole, elle est aussi sans nuisance sur le paysage et installée au plus près des lieux de consommation."

L’aéroport avait depuis longtemps en tête l’idée de mieux utiliser les ressources naturelles de la région, en particulier les rayons du soleil. Les parcs de stationnement, dont la rénovation était devenue nécessaire pour faire face à l’augmentation du trafic et à la dégradation des enrobés, sont apparus comme la solution idéale.

Avec leurs milliers de mètres carrés, ils constituent en effet une surface de choix pour une installation voltaïque gourmande en espaces.

Simple sur le papier, le projet a néanmoins nécessité ‘l’énergie’ de nombreux acteurs pour voir le jour. Il a d’abord fallu valider sa pertinence économique. Lauréat de l’appel d’offres photovoltaïque national lancé par la Commission de Régulation de l’Energie en 2013, le projet bénéficie à ce titre d’un tarif d’achat d’électricité garanti pendant 20 ans. De quoi permettre sa mise sur les rails, où plutôt sur le tarmac !

La mise en œuvre concrète a ensuite nécessité la constitution d’une société commune, regroupant l’Aéroport Montpellier-Méditerranée, Energies du Sud (un opérateur créé en 2008 par la Société d’Economie Mixte de Montpellier qui est spécialisé dans les énergies renouvelables en Languedoc-Roussillon), la Caisse des Dépôts et La Compagnie du Vent (filiale du groupe Engie, le nouveau nom de GDF-Suez). Cette dernière n’en est pas à son coup d’essai puisqu’on lui doit l’installation en 1991 de la première éolienne raccordée au réseau électrique français, à Port-la-Nouvelle (Aude) ; puis le premier parc éolien créé en 1993, il y a déjà plus de 20 ans ! Depuis, elle a diversifié ses activités dans l’énergie solaire.

A chacun son rôle. La Caisse des Dépôts accompagne le projet en investissant à long terme, La Compagnie du Vent est le maître d’œuvre et s’occupe de l’assistance à exploitation, quand Energies du Sud assure l’assistance à maîtrise d’ouvrage et la gestion de la société commune.

Enfin, l’aéroport intervient en tant que partenaire financier et bénéficiera en retour des retombées économiques liées à la location de ses parkings. Le Crédit Agricole du Languedoc-Roussillon et la Caisse d’Epargne du Languedoc-Roussillon ont également apporté leur pierre (financière) à l’édifice.

D’un montant de 8,1 millions d’euros, le chantier a démarré en novembre 2014, pour s’achever il y a seulement quelques semaines. Confié à des entreprises locales, il a mobilisé une quinzaine d’ouvriers. Ils ont notamment installé plus de 16 000 modules dotés d’un verre spécifique anti-éblouissement, une nécessité dans une zone aéroportuaire !

Dès son raccordement au réseau électrique le 13 novembre, la nouvelle centrale produira 6 200 MWh/an, soit la consommation annuelle de 1060 foyers. L’empreinte écologique est tout aussi importante, avec un gain carbone de 326 tonnes ; ce qui équivaut à 200 voitures roulant 10 000 kilomètres par an.

Les usagers de l’Aéroport Montpellier Méditerranée pourront eux aussi bénéficier de cette centrale. Des bornes pour véhicules électriques ont en effet été installées sur les parkings. Et cerise sur le gâteau, elles sont gratuites… De quoi inciter les conducteurs encore hésitants à changer de voiture !

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edc10

– voici un meilleur titre : “L’aéroport de Montpellier devient rentier grâce à l’impôt sur les consommateurs français d’électricité …” – “ce qui équivaut à 200 voitures roulant 10 000 kilomètres par an”. C’est ridicule ! Pour un aéroport, il aurait été intéressant de ramener ça à la conso d’un avion … … mais c’aurait été tellement minime qu’ils n’ont pas osé … …

b api

Certes ces 4,5 MWc en couverture de parkings accordés en concours par la CRE profite de la CSPE, pour les médisants, comme rtous les autres projets attribués. Mais il vaut mieux équiper les sites “industriels” comme les aéroports que des champs ou des forêts ! Les aéroports ont des centaines d’hectares disponibles, en plus des espaces de parking et autres couvertures de hangars. Au sol, entre les pistes et les taxis. Ce n’est pas quelques MWc mais quelques dizaines de MWc qui pourraient s’y installer. Les aéroports sont de gros consommateurs d’électricité, et ils sont en géneral alimentés en double boucle du réseau par sécurité. Ils sont donc directemnt branchés à une ligne de haute tension. Ils ne sont pas non plus au mileiu de nulle part, mais proches des centre de vie. C’est tout légitime et à developper encore plus dans l’avenir. Deux “obstacles” s’y opposent: – le premier est l’incompréhension des règles photovoltaïques d’attribution de tarifs par les gestionnaires des aéroports, qui ne recherchent qu’une profitabilité “locative” de leurs surfaces et se tirent eux-mêmes une balle dans le pied quand cette charge est en concours en appel à projets – le second est le conservatisme invétéré de l’aviation civile, ou plutôt des responsables de la sécurité aérienne qui supprimeraient carrément les avions pour être sûr d’éliminer un risque d’accident ! Des règles très strictes – sur le papier – doivent être respectées, mais comme toutes les règles le sont elles en pratique ? Bravo à l’aéroport de Montpellier et à ses partenaires d’être arrivés à vaincer ces obstacles

edc10

oui à généraliser, mais uniquement pour l’autoconsommation et revente du surplus au prix du marché … ainsi sans spolier les gens. C’est logique, voir louable, de mettre des PV en ombrière, mais faut arrêter le modèle économique mafieux de la CSPE !!

Tech

à partir de cet exemple tous les aéroports devraient faire de même. et même utiliser les pavés PV sur les pistes d’envol et d’atterrissage, (si ils résistent aux poids des avions! au moins sur la partie roulage!) et pour la CSPE je préfère la payer plutôt que d’acheter du pétrole qui pourrait provenir de Daesh!

rv

“L’empreinte écologique est tout aussi importante, avec un gain carbone de 326 tonnes” Je serais curieux de savoir comment on calcule ce “gain” en France. Je suis voisin de la “Halle Pajol”, à Paris 75018, qui est couverte de panneaux solaires. Il y a un panneau d’affichage qui indique la production instantanée (hors service depuis quelques jours), la production cumulée depuis la mise en service et enfin les tonnes équivalent carbone économisées. Ce site est m’a-t-on dit géré par la Mairie de Paris. J’ai esayé d’avoir quelques renseignements sur cet affichage mais sans résultas à ce jour.

Greenbof

Grâce au nombre faramineux d’aéroports en France, nous sommes heureux de découvrir de belles surface à couvrir de panneaux photovoltaique. Pour avancer vers une réduction importante énergétique, je propose de faire purement et simplement disparaitre les aéroports de béziers et de Nimes qui accueille 550000 passagers par an au profit de celui de Montpellier qui en accueille déjà 1500000 à la peine… Voilà un projet qui aurait du sens, pourquoi pas requalifier en zone agricole biologique les aéroports de Béziers et Nimes… Pour une fois le sens de l’histoire ne serait plus le bétonnage… Le problème sera biensûr les élus trop content de défendre soit disant emplois et services de proximité mais à quel prix (subvention…).