Alors que les engagements européens et nationaux prévoient, d’ici à 2020, de réduire de 20 % les consommations d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre de la ville, le Gouvernement a décidé de soutenir le programme de recherche sur la performance énergétique des villes de demain « Efficacity ».
En effet, pour atteindre ces objectifs, des politiques de renouvellement urbain doivent être engagées à différentes échelles, et cela afin d’améliorer l’efficacité énergétique globale des villes, de réduire leur empreinte carbone tout en améliorant la qualité de vie et le confort des citoyens.
Financés par l’État dans la cadre du programme Investissements d’avenir à hauteur de 15 millions d’euros, les travaux de recherche d’Efficacity viennent d’être lancés. Ils visent à développer des outils permettant d’améliorer l’efficacité énergétique et l’empreinte carbone de la ville à ses différentes échelles urbaines (bâtiment, quartier, ville).
Ce projet rassemble des compétences interdisciplinaires dans le domaine de la ville :
► 6 industriels leaders dans leur domaine : EDF R&D, GDF Suez, RATP, Veolia Environnement, Vinci Construction France, Compagnie IBM France ;
► 7 sociétés d’ingénierie : ABMI, Arcadis, Assystem, Ingérop, Safege, SETEC et BETEREM Ingénierie ;
► 15 structures académiques d’excellence : ARMINES, Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, Ecole des Ingénieurs de la Ville de Paris, Ecole Nationale des Ponts et Chaussées , Ecole Nationale Supérieure d’Architecture (Paris Belleville, Marne la Vallée, Paris Malaquais), ESIEE, Ecole Spéciale des Travaux Publics, du Bâtiment et de l’Industrie, IFSTTAR, Institut national de l’information géographique et forestière, Institut National de la Recherche en Informatique et Automatique, Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne, Université Paris-Est Marne-la-Vallée regroupées autour du Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur de l’Université Paris Est.
Efficacity sera installé au cœur de la Cité Descartes, lieu de l’excellence scientifique et technique et des éco-technologies, situé à Marne-la-Vallée.
D’un point de vue scientifique et technique, il s’agit d’élaborer les outils nécessaires à une réponse cohérente sur les grandes étapes du cycle de vie des composants urbains (depuis leur conception jusqu’à leur exploitation) en termes d’efficacité énergétique.
Inscrit dans le cadre des travaux du Grand Paris, l’enjeu de ce projet est de conforter une filière française dans le domaine des travaux de construction et de la rénovation urbaine.
[ Photo : école d’architecture – Cité descartes ]
Tout ce qui concerne l’efficacité énergétique, surtout « intelligente » est bon à prendre. espérons seulement qu’on a pas créé un « machin » de plus, créditivore, réunionitivore ou énergétivore …
Les grandes villes se sont engagées dans d’ambitieux programmes énergétiques à l’instar du « Plan Climat » de la Ville de Paris ou de Lyon. A point nommé le Gouvernement français vient donc de lancer ce nouveau projet de recherche en matière efficacité énergétique comme outil d’aide aux villes dans la réalisation de leurs Plans Climat. Une grande part des objectifs des Plans Climat des villes concerne l’assainissement énergétique des immeubles, ce qui pose un gros problème de faisabilité tant pour les délais et les coûts d’une mise en oeuvre « individuelle » (immeuble par immeuble donc sans économie d’échelle) que de la difficulté technique, comme par exemple l’isolation externe, certes efficace mais difficilement applicable sur des bâtiments classés ou des façades tel que celles des immeubles « Haussmanniens » à Paris, etc. Il y a 2 ans déjà j’ai posté un article participatif de circonstance sur le procédé CORSAIRE: « Réduire de 5 à 10% l’énergie des immeubles d’une ville (entière!) ». Étonnamment cet article est resté quasi sans réaction, alors que 50% de l’Humanité vie actuellement en ville… Pour résumer: à l’aide de rejets industrielles de chaleur dite « fatale », le procédé CORSAIRE vise à corriger la chute hivernale de la température (de 5 à 10 degrés) de tout le réseau public d’eau potable d’une agglomération urbaine; ceci exclusivement à l’extérieure des immeubles et sans y toucher directement mais en faisant chuter immédiatement leur consommation d’énergie de l’ordre de 1% par degrés de correction… Ce procédé inédit, qui a eu le tort d’avoir été proposé trop tôt (thèse de master en 1995), devrait maintenant pouvoir trouver un intérêt dans le cadre de ce programme de recherche sur la performance énergétique des villes de demain « Efficacity ». A bon entendeur Sol(id)airement ! contact:
Votre concept est sur le papier interessant, mais j’ai bien peur qu’il ne soit irréaliste dans la majorité des situations existantes. Si par contre il est intégré dès le départ ( intégration intelligente de la (des) station(s) de production d’eau potable, des sources de chaleur « fatales » et du réseau de distribution d’EP), pourquoi pas. Bref plutôt pour une ville nouvelle. Maintenant, combien ça coute, combien ça rapporte et qui paye sont d’autres questions certes terre-à-terre mais bien réelles.A ce propos, vos 5 à 10% d’économies me paraissent bien optimistes, sauf si vous voulez parler des usages « thermiques » d’eau potable et uniquement eux, soit en gros ECS, lave-linge et lave-vaisselle.
Merci pour vos remarques/questions au sujet du procédé corsaire! Infrastructure: Pourquoi limiter le procédé CORSAIRE aux villes nouvelles ? Généralement, les infrastructures de production d’énergie ou autres sources industrielles de rejets de chaleur, ainsi que de production d’eau potable, sont situées en périphérie des villes, parfois même à proximité l’une de l’autre. Comme d’écrit dans l’article, le procédé corsaire nécessite un minimum d’infrastructure: une pompe, une conduite d’adduction d’eau industrielle caloporteuse a basse température (sans isolation) et une Station d’Echange Thermique (SET) située entre la source des rejets thermiques et la sortie de la station d’eau potable. La distribution finale de l’énergie-chaleur étant assurée par le réseau d’eau potable urbain (déjà existant)! On est donc loin d’une infrastructure lourde des réseaux de chauffage urbain, impliquant, des pompes de circulation, des paires (aller/retour) de conduites isolées thermiquement, un échangeur de chaleur avec un compteur d’énergie au niveau de chaque immeuble raccordé individuellement, de puissantes chaudières en stand-by (secours) dans la centrale de chauffe, pour garantir contractuellement la fourniture de chaleur aux abonnées totalement « dépendants », ainsi que des pertes proportionnellement plus élevées durant le semestre d’été par la fourniture réduite à la seule production d’eau chaude sanitaire. En outre, les systèmes de récupération de chaleur sur les eaux d’égouts et que l’on voit c’expérimenter ci et là dans des villes nécessitent des pompes (compresseurs) de chaleur (PAC) dont le Coefficient de performance (COP) est limité par le niveau de la température compatible avec la production d’eau chaude sanitaire d’un immeuble à proximité immédiate, sans parler du problème d’encrassement de l’échangeur de chaleur par le dépôt laissé par les eaux usées. Cette technique ne peut pas être appliquée à grande échelle car le refroidissement résultant des eaux usées ralentirait le processus de traitement biologique dans les stations d’épuration… Pour ces raisons, une utilisation éventuelle de la chaleur résiduelle des eaux usées par le procédé corsaire se ferait exclusivement en sortie des stations d’épuration! Impact énergétique: Les ménages ne sont pas les seules consommateurs d’eau potable. Il y a aussi les grands consommateurs du secteur tertiaire, comme les hôtels, restaurants, lavoirs, coiffeurs, piscines, etc. Et puis il y aussi toute l’eau consommée par les machines à laver la vaisselle et le linge dont la consommation électrique augmente avec le refroidissement hivernale de l’eau froide. Durant le semestre d’hiver, il y a peu d’usage d’eau potable à l’extérieure. Alors pratiquement toute l’eau potable consommée par une ville transite plus ou moins rapidement au travers des bâtiments chauffés, subissant inévitablement un échauffement soit volontaire (ECS) soit involontaire et plutôt inattendue (p. ex. WC). En effet, il ne faut pas se focaliser uniquement sur l’eau chaude sanitaire (ECS) qui plus est généralement « coupée » avec de l’eau froide (à moins de vouloir se brûler au 2em degrés!). Les 13 degrés d’échauffement de l’eau dans le réservoir des WC dont je parlais sont la température « asymptotique » que peut atteindre l’eau à terme en équilibre thermique avec le bâtiment chauffée (disons à 20 degrés C). Je n’ai rien inventé à ce sujet: la valeur moyenne sur une semaine d’octobre 1995 (début de la saison de chauffage) de 8 degrés d’échauffement résulte d’une mesure réelle dans les toilettes du Service de l’Energie de la Ville de Genève. Plus précisément dans le réservoir de la chasse d’eau, d’une contenance de 13 litres, avec un datalogger et une sonde PT100 protégée dans un préservatif ! Cela ne s’invente pas 😉 Je vous laisse deviner, non pas la marque du préservatif, mais avec quelle énergie cette eau c’est réchauffée ? Maintenant, combien ça coûte, combien ça rapporte et qui paye sont certes des questions ouvertes mais dépendent de chaque situation (p. ex. amplitude de la fluctuation naturelle saisonnière de la température de REP, distance entre source de chaleur et station d’eau potable, etc.). En tout cas, le procédé CORSAIRE ouvre une nouvelle voie de valorisation massive d’énergie-chaleur de basse température nécessitant un minimum d’infrastructure. Son originalité résidant dans l’utilisation du réseau public d’eau potable existant pour fournir cette énergie-chaleur (en semestre d’hiver) à tous les immeubles et bâtiments (sans y toucher) d’une ville entière, faisant économiser automatiquement des énergies conventionnelles (gaz, mazout, électricité, etc.) liées à leurs consommation normale d’eau potable. A ce titre, cette nouvelle prestation énergétique mérite qu’elle soit explorée (étudiée et expérimentée). Sol(id)airement