Les composants de l’enceinte à vide d’ITER, fabriqués en Corée du Sud, ont été livrés avec succès sur le site de construction d’ITER à Cadarache, en France. La Corée du Sud était responsable de la fabrication de 4 des 9 secteurs qui composent l’enceinte à vide d’ITER. Depuis la livraison du premier secteur en 2020, la Corée du Sud a achevé les quatre secteurs, respectant ainsi son engagement dans ce grand projet international.
L’enceinte à vide d’ITER est un élément clé qui maintient le plasma à très haute température nécessaire aux réactions de fusion nucléaire en maintenant un environnement sous vide poussé. Cette grande structure pèse 5 000 tonnes et se compose de 9 secteurs et de 44 ports.
Chaque secteur de l’enceinte à vide est fabriqué en quatre segments, ce qui nécessite plus de 1,6 kilomètre de soudure pour l’assemblage. Le maintien de tolérances précises, inférieures à quelques millimètres, garantit l’intégration sans faille des composants internes, ce qui exige des technologies de formage et de soudage de pointe. Ces défis font de l’enceinte à vide l’un des composants les plus complexes du projet ITER sur le plan technique.
Initialement, la Corée du Sud était chargée de produire deux secteurs d’enceintes à vide dans le cadre de l’accord conclu avec l’organisation ITER. Toutefois, en 2016, un accord supplémentaire a été conclu pour produire deux autres secteurs initialement attribués à l’UE, ce qui porte la responsabilité totale de la Corée du Sud à quatre secteurs.
La Corée a également livré des supraconducteurs, des boucliers thermiques et des outils d’assemblage à ITER dans les délais prévus, contribuant ainsi régulièrement au développement des technologies des réacteurs de fusion et soutenant les efforts déployés en vue de la réalisation de l’énergie de fusion.
focus sur le projet ITER
La fusion nucléaire contrôlée représente l’un des plus grands défis technologiques du XXIe siècle, et le projet ITER en est aujourd’hui la concrétisation la plus ambitieuse. Installé à Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône, ce programme international mobilise 35 nations dans une collaboration scientifique sans précédent.
Au cœur du dispositif se trouve un tokamak, machine expérimentale destinée à démontrer la faisabilité de la fusion nucléaire comme source d’énergie. Le principe est de reproduire les réactions qui se produisent naturellement dans le Soleil : la fusion de noyaux d’hydrogène léger (deutérium et tritium) à des températures extrêmes de 150 millions de degrés Celsius. Cette réaction, si elle est maîtrisée, promet de fournir une énergie propre et pratiquement illimitée.
Le projet, dont la construction a débuté en 2010, vise à produire 500 mégawatts de puissance de fusion, soit dix fois plus d’énergie que celle nécessaire pour chauffer le plasma. Cette performance, jamais atteinte jusqu’à présent, marquerait une étape décisive vers l’exploitation commerciale de la fusion.
Cependant, ITER fait face à des défis considérables. Les retards s’accumulent, repoussant le premier plasma à l’horizon 2025-2027, et le budget initial a été largement dépassé, atteignant environ 20 milliards d’euros. La complexité technique du projet, notamment l’assemblage des composants du tokamak, nécessite une précision millimétrique malgré des dimensions colossales : 30 mètres de hauteur et de diamètre.
Malgré ces obstacles, l’impact du projet reste majeur pour la région. ITER a déjà créé plus de 3500 emplois directs et stimulé l’installation d’entreprises spécialisées autour du site. La présence de scientifiques et d’ingénieurs du monde entier fait de Cadarache un pôle d’excellence international dans la recherche sur la fusion.
Au-delà des aspects techniques, ITER incarne l’espoir d’une solution énergétique durable pour l’humanité. Si le projet atteint ses objectifs, il ouvrira la voie à DEMO, le premier prototype de centrale à fusion électrogène, puis à une nouvelle génération de centrales commerciales dans la seconde moitié du siècle.
Légende illustration :Le processus d’assemblage du secteur de la chambre à vide d’ITER – Crédit : Korea Institute of Fusion Energy (KFE)
Source : KFE