Le Planet Solar baisse pavillon à Cancun

Le plus grand bateau solaire au monde – le MS TÛRANOR PlanetSolar – a quitté Miami vendredi dernier soit 68 jours après avoir pris la mer à Monaco, pour mettre le cap sur sa prochaine étape : le Sommet international sur le climat à Cancun.

Actuellement, à la Conférence internationale sur le climat de la UNFCCC (United Nations Framework Convention on Climate Change) à Cancun, les délibérations vont bon train sur le changement climatique ainsi que sur les possibilités de ménager l’environnement de manière durable.

Le catamaran solaire MS TÛRANOR PlanetSolar, qui est en train de faire son tour du monde et qui bat pavillon suisse, devrait arriver aujourd’hui sur le site de la Conférence à Cancun. C’est uniquement avec l’énergie du soleil que le bateau solaire suisse et les six membres de son équipage** ont traversé l’Atlantique.

Le catamaran racé, aussi impressionnant par son esthétique que par la technique qu’il abrite, a été développé et construit par une équipe autour du Suisse romand Raphaël Domjan et de l’entrepreneur allemand Immo Ströher. Tout au long de cette expédition autour du monde, les six membres de l’équipage apportent la preuve que l’énergie du soleil peut suffire pour assurer le transport écologique des personnes et des marchandises sur les mers.

L’initiateur du projet, Raphaël Domjan, explique l’idée à la base de son projet : « Nous voulons montrer que nous disposons déjà de la technologie, des connaissances et des moyens nécessaires pour un virage en direction des énergies renouvelables. Nous sommes tous responsables de ce virage ». Immo Ströher, le propriétaire du bateau, souligne : « Avec ce projet, nous voulons prouver que l’énergie solaire peut aussi offrir une mobilité solaire, et pas seulement une production électrique stationnaire. De cette manière, il est possible d’apporter une contribution décisive à la protection du climat dans le domaine des transports, grâce à la technique de l’énergie durable

La structure de ce catamaran futuriste est en sandwich carbone, et donc particulièrement légère tout en étant très solide. Le constructeur est le Néo-Zélandais Craig Loomes, qui compte parmi les designers de bateau les plus innovants au monde. Le catamaran solaire a été construit par le chantier naval «Knierim Yachtbau» de Kiel.

La particularité de ce bateau à deux coques est clairement visible d’en haut : sur son toit, il y a des panneaux solaires du Berlinois Solon AG, avec des cellules photovoltaïques à haut rendement de l’Américain SunPower Corporation (San José, Californie). En tout, ce sont 825 modules avec 38 000 cellules photovoltaïques qui composent une surface totale de 537 mètres carrés. Ils capturent l’énergie solaire, qui est emmagasinée dans des blocs de batteries composés de douze batteries chacun (648 cellules fabriquées selon la toute dernière technologie Lithium-Ions, qui ne demande pas d’entretien, de l’entreprise allemande GAIA, Nordhausen). Ces accumulateurs sont sept fois plus légers que les batteries de plomb traditionnelles.

Quatre moteurs électriques – deux par arbre de transmission – fournissent une puissance absorbée pouvant atteindre les 120 kilowatt pour une efficience énergétique élevée de plus de 90%. Ils entraînent deux hélices de carbone qui tournent en sens inverse. Le diamètre d’une hélice fait à peu près deux mètres, ce qui représente le double du diamètre habituel pour un bateau de cette taille et permet d’atteindre une efficacité optimale. La conception de cette technologie de propulsion spécialement développée et hautement efficace a été effectuée par le bureau suisse d’ingénieurs drivetek AG (Ipsach / Bienne).


** Mikaela von Koskull (Finlande), Jens Langwasser (Allemagne), Christian Ochsenbein (Suisse), Daniel Stahl (Allemagne), ainsi que le capitaine Patrick Marchesseau (France) et le créateur de ce projet Raphaël Domjan (Suisse),

* Le siège de l’entreprise PlanetSolar se trouve à Yverdon-les-Bains, dans le canton de Vaud.

Articles connexes

6 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
indianagrenoble

Enfin ! Enfin un milliadiare qui pense à montrer l’exemple ! Après Bertrand Picard et son Solar Impulse, nous voici avec un autre petit Suisse qui nous montre la voie : 90% d’efficience… C’est pas du GreenWashing du lobbie pétrolier ou automobile là ! Alexandre de http://www.Bebedoo.com

trimtab

Je suis surpris, depuis le début de cette aventure, au combien innovante et ‘grandiose’ qui ont a ignoré la possibilité d’une approche plus ‘hybride’, en incluant des ‘ailes solaire’ ‘d’assistance vélique’, telles que elles sont ici: pour pouvoir bénéficier du vent en plus du solaire. Leur architecte nouveau zélandais devait aller ‘papoter’ avec son collegue et voisin australien de Solar Sailor. Pour ce type de ‘voilier’ il va de soit que le vent y apporte sa contribution ! Même si ça ne va ausssi loin que le Concept Ship ‘Orcelle’. trimtab

ccsiaix

Depuis l’invention des voiliers, il es possible de faire le tour des océans avec des énergies renouvelables …..

michel123

Toute avancée technologique est bonne à prendre , On peut même envisager des voiles recouvertes de panneaux solaires souples pour alimenter la machine de façon hybride

Electro

oui, ça s’appelle un bateau à la dérive…

yp

C’est beau de voir l’avenir en marche, c’est tellement important de prouver qu’on peut déja faire du concret, du réel, avec ce qu’on a comme technologie et que ça vaut le coup de s’y investir tous. N’oublions pas la turbo voile de cousteau aussi, ce qui compte aujourd’hui ce sont des audacieux, des passionés, des fortunés excentriques, pour faire exister dans notre monde des projets et montrer à tous et que chacun puisse expérimenter de ses propres yeux que ça marche. @ccsiaix: Malheureusement les voiles sont peu adaptables aux supertanker et aux vraquiers, le traffic maritime représente 90% du fret mondial, réduire l’impact écologique (les gaz à effets de serre et les dégazage) de ces mastodontes est fondamental pour l’équilibre de notre terre.