L’effacement diffus présente un important potentiel selon l’ADEME

L’ADEME considère que l’effacement diffus présente un important potentiel en termes de gains environnemental, social et économique grâce aux diminutions des appels à la pointe, aux bénéfices d’une intégration des énergies renouvelables facilitée et aux économies d’énergies que cette technique est susceptible d’induire directement ou indirectement.

Afin de mieux connaître le bénéfice de cette technologie pour les utilisateurs, l’ADEME a engagé des travaux complémentaires pour mieux en qualifier l’impact et l’acceptabilité (effet sur le confort et la température des logements) et affiner les mesures d’économies d’électricité. Il est également utile de continuer les expérimentations locales menées en coopération entre opérateur d’effacement et gestionnaires de réseaux de distribution afin de clarifier l’impact ou les apports que cette technologie peut apporter sur l’équilibre local des réseaux.

Plus généralement, le développement des smart-grids et des technologies de maîtrise de la demande d’énergie permettra de faire évoluer cette pratique.

– En contribuant à la gestion du système électrique, l’effacement des consommations résidentielles présente potentiellement de nombreux bénéfices : diminution du recours à la production d’électricité par centrales thermiques diminution des contraintes d’acheminement sur le réseau électrique ou meilleure insertion des énergies renouvelables sur le réseau.

– Les premiers résultats d’une étude en cours montrent que l’effacement diffus pourrait également permettre aux consommateurs de réaliser des économies d’électricité. Ainsi, des coupures de l’alimentation du chauffage et de l’eau chaude électrique pendant 15 à 20 minutes par heure permettraient de réaliser les jours où elles sont pratiquées, une économie moyenne de l’ordre de 7 à 8% de la consommation totale journalière d’électricité. A titre de comparaison, cela équivaut à l’économie d’énergie obtenue en baissant d’1°C la température dans le logement.

– Des études doivent encore être menées pour mesurer l’impact des campagnes d’effacement sur le confort des consommateurs d’électricité, en particulier sur l’évolution de la température du logement, pour déterminer l’origine de ces économies et évaluer leur valeur sur une année entière.

ENJEUX

L’électricité étant difficilement stockable, le réseau électrique doit en permanence être en équilibre entre l’offre (l’électricité injectée sur le réseau par les producteurs) et la demande (l’électricité prélevée par les consommateurs). RTE, gestionnaire de transport de l’électricité, est responsable de supprimer en temps réel les écarts entre la production et la demande. Ces écarts sont inévitables car les prévisions de consommation ou de production ne peuvent être totalement exactes.

Pour faire face aux situations où la consommation dépasse la production, RTE peut commander à certains producteurs d’augmenter leurs productions ou demander l’activation de centrales de pointe, souvent fortement émettrices de CO2. Une autre solution consiste à baisser le niveau de la consommation en commandant à un opérateur dit « d’effacement » la coupure immédiate et coordonnée de certains postes de consommation.

Cette solution est notamment mise en avant pour la gestion de la pointe d’électricité, c’est-à-dire les moments où la demande en électricité est très forte (par exemple, en soirée en hiver, lors des périodes de grand froid, alors que les chauffages électriques s’ajoutent aux consommations liées aux loisirs et à la vie quotidienne).

L’enjeu n’est pas négligeable : entre 2007 et 2012, la puissance appelée en période de pointe a crû de 14% ; cette croissance devrait se poursuivre dans les années qui viennent. Selon RTE, un degré Celsius de moins en hiver augmente aujourd’hui la puissance appelée lors de la pointe à 19h de 2 300 MW (soit le double de la consommation d’une agglomération comme Marseille)

DESCRIPTION

L’effacement résidentiel, ou effacement diffus, consiste à réduire temporairement la consommation d’électricité d’un grand nombre de petits sites, en particulier de logements, de façon à diminuer la demande. Il s’agit par exemple d’interrompre brièvement, mais de façon synchronisée, l’alimentation de radiateurs ou climatiseurs situés dans des logements pour, au total, réduire la consommation d’électricité d’une région ou du pays.

Cette solution se matérialise par la mise en place d’un boîtier qui s’installe sur le tableau électrique et qui permet de mesurer et commander certains usages en temps réel (par exemple, chauffe-eau et radiateurs). Un système d’information complète le tout en recueillant les données et générant les ordres de modulation. Le pilotage est opéré à distance par un opérateur et ne requiert aucune action directe des utilisateurs qui souscrivent à ce service. Habituellement, les clients peuvent choisir de débrayer le système, selon le contrat signé avec l’opérateur.

La technique de l’effacement existe depuis longtemps pour les sites industriels. Ce type d’effacement porte sur un petit nombre de sites ayant des consommations très importantes, on ne parle donc pas d’effacement diffus.

MARCHÉ

En arrêtant de façon synchronisée un grand nombre d’appareils de faible puissance, l’opérateur peut permettre d’éviter un appel de puissance important. Cette économie de puissance est appelée « capacité d’effacement ».

Celle-ci peut être valorisée économiquement en tant que substitution à des productions d’électricité supplémentaires, notamment auprès de RTE via le « mécanisme d’ajustement ».

Depuis quelques années, un marché de l’effacement diffus se constitue en France. Une seule société, Voltalis, est à ce jour qualifiée par RTE comme acteur d’ajustement diffus. D’autres acteurs ont engagé des projets expérimentaux, ou développent des produits qui pourront servir à des offres d’effacement résidentiel. C’est notamment le cas des sociétés Edelia, Ijenko ou Actility.

Air Liquide France Industrie, Alpiq Energie France, Energy Pool Développement, Rhodia Energy et Smart Grid Energy sont également des opérateurs d’effacement qui participent au mécanisme d’ajustement de RTE. Toutefois, ils ne proposent pas d’offres aux clients particuliers, mais jouent le rôle d’intermédiaire pour des sites industriels, des collectivités locales ou des gros consommateurs d’électricité souhaitant valoriser des effacements.

La loi NOME (Nouvelle Organisation des Marchés de l’Electricité), adoptée en 2010, a prévu la mise en place d’un marché de capacité, qui doit permettre d’échanger des garanties de capacité d’effacement ou de production. Les modalités de mise en place de ce marché doivent encore être définies, mais il pourrait permettre d’accélérer le développement de cette nouvelle activité économique.

Au niveau international, l’effacement diffus a déjà été déployé commercialement dans plusieurs pays, en particulier en Amérique du Nord. Cependant, les caractéristiques spécifiques des marchés (organisation du système électrique, réglementations sur le prix de l’énergie, mix énergétique, habitude des consommateurs…) rendent difficile l’adaptation des modèles économiques et techniques existants au contexte français.

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fredo

pour info une installation photovoltaïque qui produit moins que la consommation du site où elle est implantée “efface” l’équivalent de sa production du réseau. Dans ce cas en effet, l’électricité n’est physiquement pas transportée.

Tech

tout cela serait déjà possible, si “on” avait été un peu plus ambitieux pour le cahier des charges de “Linky” , qui n’a rien ” d’intelligent”, sa capacité majeur étant de pourvoir adapter une facturation fonction de la demande! mais pas une commande d’arrêt ou de réduction de consommation de certains matériels sur le réseau! un vrai compteur “intelligent” devrait pouvoir connaître ce qui est branché sur son réseau, devrait pouvoir “négocier” en temps réel sa puissance disponible.et tout ceci en transparence et sécurité totale pour le client. pas de récupération d’infos personelles,( faire au moins quelque chose supérieur à internet en matière de protection de la vie privée!) mais quand même un échange ” d’enveloppes” énergétiques, de priorités, d’horaires, de concessions possibles. et même à l’inverse de l’effacement, du stockage disponible ou une prédiction locale de la production potentielle (ensoleillement,vitesse du vent, hydro, biogaz, et pourquoi pas surchauffe de la chaudière stirling si l’électricité achetée est au mons aussi chère que celle produite (avec bien sur min-max pour ne pas épuiser le stock de combustible!…) ! pour un vrai smartgrid, il y a encore du boulot ;o))

Basta

Il existe bien déjà une offre EDF d’effacement pour les particuliers, l’Option EJP. Facile à mettre en oeuvre, elle vous pénalise losque vous consommez en pointe (10* le cout du KWH!) et offre un tarif reduit le reste du temps. Mais il me semble qu’elle n’est plus proposée. Pourquoi? C’était trop simple? Faire intervenir une société tierce n’apporte rien et ne fait que “diluer” les économies vers plus d’intervenants. Décidement, cette loi NOME est detestable, n’apporte rien en terme d’intérêt pour la population et organise le pillage (elle organise le marché, c’est pareil) de la ressource “éléctricité” batit par la France depuis plus de 60 ans!

Lionel_fr

Sujet intéressant… Ce dont il est question ici, c’est de commander à distance l’extinction d’appareils avec ou sans intervention humaine (switch off da button!) On pourrait aussi diffuser entre le JT et la meteo un bulletin de l’electricité, qui dirait qui en france doit programmer sa machine à laver sur demain midi plutot que ce soir bon… Linky a semble-t-il beaucoup suscité d’espoirs mais je ne vois pas trop en quoi il peut servir sinon tracer une courbe horodatée de la conso et la transmettre à un serveur appartenant à l’opérateur. C’est ce serveur qui va appliquer les tranches de tarification, Linky n’a pas à le faire, son job est de compter les kWatts qui passent, comme l’ancien compteur, sauf que lui connait la consommation par heure et peut communiquer. Tout ce qu’on peut lui demander de plus va obligatoirement faire monter inutilement son prix (des millions de linkies) alors que le serveur (unique) a toute la puissance de calcul nécessaire pour faire des stats, corréler conso et tranches horaires, permettre la consultation de sa conso sur le web et surtout facturer .. C’est au serveur de le faire , pas à linky, faut pas se tromper de hardware ! Un déploiment pareil coûte une fortune. Son job n’est certainement pas de remplacer le gros serveur. C’est une erreur d’architecture distribuée de demander à linky autre chose qu’un boulot de “super-compteur”. Si vous avez “trop d’argent” investissez le plutôt dans la qualité des composants Linky mais surtout ne commettez pas l’erreur d’en faire un serveur ! Pour arbitrer le smart-grid , la fonction de linky est uniquement d’assurer la communication entre le serveur et les machines intelligentes, m’enfin vous n’allez pas ajouter des relais 230V dans ce boitier … Par contre , ce serait chouette si linky voulait bien faire le boulot du fournisseur d’acces et proposer une liaison rj45 ou CPL compatible AV pour connecter les machines smart. Linky est définitivement une machine orientée télécom qui gère le trafic relatif à un compte chez un fournisseur d’électricité. Si vous lui en demandez plus, vous aurez une magnifique faillite ! Merci à ceux qui n’ont jamais fait de hardware distribué de laisser les pros faire leur job, le métier d’architecte ne peut pas s’improviser

Tech

j’ai passé plus de 25 ans de ma vie à travailler dans l’électronique embarquée, je sais de quoi je parle. Linky est une bouse et la profession le reconnait, un point c’est tout. sans parler de sa fiabilité que vous évoquez subrepticement ;o) la puissance de calcul disponible, la consommation et le prix des microcontoleurs actuels est sans commune mesure avec ce qu’elle était il y a plus de 10 ans quand ce projet à été défini., mais les prescripteurs, n’ont pas anticipé cette évolution. et le design n’a pratiquement pas évolué depuis (ala minitel et transpac suivez mon regard, vers les grand corps!!!) il ne s’agit bien sur pas de truffer le compteur de relais ou de thiristors! ni d’en faire un serveur,c’est bien effectivement montrer là un incompréhension totale de l’électronique embarquée. le point clef, c’est la communication, comme vous le dîtes la transmission CPL existe aussi depuis très longtemps et pourrait être rapidement adaptée à un grand nombre de matériels le compteur (éventuellement avec une add-on box) serait là pour garantir justement un isolement entre le privé et un “big brother” et permettrait de gérer les priorités choisies par l’utilisateur en fonctionnant aussi avec de l’électricité produite en local il y a 10 ans faire un PC à moins de 100 dollars était un doux rêve. (OLPC) aujourd’hui un chaine de distribution propose une tablette à moins de 100 euros