L’Ontario (Canada) perd le charbon et pense déjà à ce qu’il y gagne

Très prochainement le charbon disparaîtra du mix-énergétique ontarien, et personne en Ontario (Canada) ne devrait le regretter, la province venant en effet d’annoncer la fermeture des 2 plus importantes centrales à charbon d’ici fin d’année.

« L’ère du charbon », elle, ne prendra définitivement fin qu’à l’horizon fin 2014 ; l’Ontario sera ainsi la première région nord-américaine à se débarrasser du charbon. Cela réduira, par ailleurs, de façon significative les émissions polluantes : l’équivalent de l’émission de 7 millions de véhicules qui disparaîtront. Une réduction sans précédent dans toute l’Amérique du nord.

Il y a de ça dix ans le réseau électrique de l’Ontario était vieillissant et avait tendance à dysfonctionner. On brûlait du charbon et on était amené à importer de l’énergie « sale ». En 2003, l’Ontario comptait 19 centrales à charbon, ce qui représentait 25% de notre production électrique. Aujourd’hui, ce chiffre atteint tout juste les

3%, il tombera à 1% d’ici la fin de cette année et sortira des tablettes dès la fin de 2014. Lorsqu’on sait que l’Ontario est de loin la province la plus peuplée et le moteur économique du Canada avec presque 40% du PIB canadien, cela prend une signification particulière.
Les maisons, les écoles, les usines, les centres commerciaux, les banques, les bâtiments publics seront alors alimentés par de l’électricité plus propre. Un motif d’orgueil pour les 13,5 millions d’Ontariens lorsqu’ils allumeront leurs lampes.

Nous connaissons tous l’impact de la pollution de l’air sur la santé. Une étude indépendante a estimé que près de 4,4 milliards de dollars (coûts relatifs à la santé et à l’environnement) seraient économisés chaque année grâce à l’éradication du charbon !

Sortir du charbon, cela a aussi du sens au niveau économique. En effet, la croissance des énergies vertes a permis l’afflux de nombreux investissements pour développer le solaire, l’éolien et d’autres technologies renouvelables ainsi que la création de près de 30.000 emplois (directs et indirects). L’Ontario dispose ainsi du plus vaste smart grid du Canada et a massivement investi dans la modernisation des infrastructures pour en améliorer l’efficacité. Ce smart grid permet par ailleurs aux consommateurs d’énergie de recevoir des informations afin de pouvoir consommer plus d’énergie au moment des creux de demande et aux distributeurs d’énergie d’être plus performants notamment pour faire face aux besoins lors des intempéries.

L’Ontario prouve qu’il est possible de faire fit du charbon, et nous devenons ainsi un modèle pour le monde entier. L’Ontario a choisi d’investir dans un futur plus propre, plus clair, plus prometteur ; un futur qui bénéficie à la santé de tous et à la compétitivité de la province aujourd’hui et pour les générations futures.

Article signé par Stefan Mazareanu,
Représentant de la province de l’Ontario en France, ONTARIO MEDTE

         
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Dan1

Là, on voit clairement que le charbon et surtout sa sortie n’intéresse personne. Bon c’est comme ça, il n’y a que le nucléaire qui passionne ! Alors, je vais envisager le problème autrement, l’Ontario sort du charbon notamment grace au nucléaire : Cette démarche courageuse ne pourrait-elle pas inspirer certains pays européens ? Ceci dit, il y a peut être d’autre solution car au journal de 20h00 de France 2 le 27 février, j’ai appris que l’Allemagne envisageait sérieusement d’exploiter le GAZ de SCHISTE :

Luis

¤ En Ontario, l’abandon du charbon se traduit par une augmentation du prix de l’électricité, depuis mai 2012. “L’Office de l’énergie de l’Ontario a décidé d’augmenter en moyenne de 3,3 à 5,1 pour cent les tarifs d’électricité le 1er mai prochain, juste à temps pour le début de la saison de l’air climatisé.” “Ces hausses sont attribuées au changement des coûts d’approvisionnement, alors que l’électricité produite à partir du charbon cède progressivement le pas à celle générée à l’aide du nucléaire, du gaz naturel et d’autres sources renouvelables.” Voila où cela mène de remettre en route deux vieux réacteurs nucléaires arrêtés depuis quinze ans pour remise en état. Mais rassurez-vous, d’autres réacteurs vont fermer définitivement : trois en 2014, un en 2015, deux en 2016 et deux en 2017. Heureusement que les énergies renouvelables seront là pour prendre la relève.

Sicetaitsimple

Vous avez un lien sur ce fermetures annoncées?

Bachoubouzouc

+ 1 Et l’origine des phrases que vous citez, aussi. A ce propos, d’une phrase qui dit “électricité plus cher car plus de nucléaire et de CCG et d’ENR”, vous en tirez “électricité plus cher car plus de nucléaire”. C’est pas un peu de la mauvaise foi, ça ? D’autant plus que c’est pas la remise en deux vieux réacteurs qui doit leur coûter le plus cher au kWh, loin de là !

Dan1

A Luis. Pourriez-vous nous expliquer posément quel est le mix électrique que l’Ontario propose de réaliser en 2030 et plus particulièrement quelle est la puissance nucléaire installée visée à cette échéance ? Si vous avez le temps, vous nous donnez également la variation absolue et relative entre 2010 et 2030 ?

Luis

¤ Des gens qui passent leur temps à faire la promotion du nucléaire devraient être un peu mieux informés de ce qui ce passe dans cette filière. Maintenant, je ne vais tout de même pas vous donner un lien vers l’industrie nucléaire. Vous en aurez tout de même pour 5.351 MWe de moins en 4 ans. Chez le voisin, un réacteur de 860 MW a déjà fermé, après deux ans d’arrêt. Trop cher à réparer. Et un autre de 566 MW fermera cet été, à 39 ans, malgré une extension de licence jusqu’à 60 ans.

Sicetaitsimple

Je vous demandais juste d’où vous teniez cette info selon laquelle en Ontario”d’autres réacteurs vont fermer définitivement : trois en 2014, un en 2015, deux en 2016 et deux en 2017. ” Visiblement c’est de la daube, au moins on sait maintenant que vous racontez n’importe quoi, ou que vous mélangez tout, où que bref il n’y a rien d’un peu sérieux dans les informations que vous colportez.

gp

loin de moi l’idée de vouloir minimiser la volonté politique de l’Ontario et les investissements conssentis ces 10 dernières années pour sortir du Charbon et dire au revoir au XXème siècle, mais des précisions s’imposent sur cette annonce “spectaculaire” : 1. L’Ontario, à l’instar de son voisin Québecois, dispose d’un potentiel hydro-électrique assez significatif moyennant la réalisation de plusieurs milliers de km de lignes THT à 735 kVA pour acheminer l’électricité des lieux de prod. potentiels (Nord) vers les lieux de conso (Sud) 2. il peut aussi compter sur les surcapacités électriques du Québec, où 98% de l’électricité est produite par l’hydro-électricité à un coût imbattable (les 2% restant étant très majoritairement le fait de la centrale thermique alimentant les iles de la Madeleine). Une disponibilité d’autant plus forte que les voisins du Sud préfèrent cramer du gaz de schiste pour produire de l’électricité à bas coût (…) plutôt que d’importer de l’hydro-élec made in Québec. 3. 12 M d’hab. sur une province d’une superficie double de celle de la France, ça laisse pas mal de place pour déployer des ENR, éolien et solaire pv en tête (cf. articles récents sur Enerzine à ce sujet) 4. Il y a 10 ans, l’Ontario, comme bcp de provinces Nord américaines, s’autorisait à gaspiller l’électricité comme peu de régions au monde se l’autorisent encore. La conséquence bien connue de la politique des bas prix. En faisant le choix courageux de sortir du charbon et en augmentant le prix de l’électricité, l’Ontario a engagé une véritable chasse au gaspi. Rassurez-vous y encore du boulot avant de pouvoir rivaliser avec ce qui se fait de mieux actuellement en Europe ou au Japon en matière d’EE. Ceci étant dit, maintenant que le charbon est out, l’ontario peut continuer à promouvoir le déploiement des VE et ça, c’est aussi un bon début pour commencer à sortir du pétrole! Vive le Futur sobre & intelligent!

Sicetaitsimple

Merci de toutes ces informations, mais la question était de savoir si l’Ontario allait fermer du nucléaire. Parce que là, forcément, ça recule l’horizon du déploiement du VE. Et ce n’est pas vrai que pour l’Ontario.

Dan1

Bon ben Luis est toujours perdu dans les scénarios et n’arrive pas à trouver le chiffre de la puissance nucléaire installée visée en 2030 par l’Ontario. On va attendre un peu. Ceci dit il n’y a vraiment pas besoin d’aller sur un site pronucléaire pour le trouver. Comme on le dit souvent, la recherche c’est pas facile en France, dommage car cela nous aurait permis de continuer nos développements sur le mix futur de l’Ontario !

Sicetaitsimple

Avant de se perdre dans des scénarios à un horizon d’une vingtaine d’année ce qui est déjà compliqué, Luis pourrait déjà nous donner un lien vers ces 5321MWe de moins en 4 ans.La ca doit être simple. Pour le plus compliqué, on verra après.

Nicias

Je vai gacher le plaisir et devancer Luis. A partir du graphique de Dan1 donné dans un précédent lien, j’ai piraté son classeur. Via le Ministère de l’énergie de l’Ontario: Puissance installé20032010 (projetée)2030 (projetée) Nucléaire 10,061 11,446 12,000 Énergies renouvelables – hydroélectrique 7,880 8,127 9,000 Énergies renouvelables – vent, soleil, bioénergie 155 1,657 10,700 Gaz 4,364 9,424 9,200 Charbon 7,546 4,484 0 Conservation 0 1,837 7,100 Total 30,006 36,975 48,000 Conservation veut dire économie d’énergie en québecois, l’accent étant mis sur la pointe. Ces gens là parlent mais aussi comptent bizarrement. On a ici que la puissance installée et non ce qui sera effectivement produit. Pour l’éolien à la louche avec un facteur de charge de 20 à 25%, on voit qu’il va combler à terme 1/3 des capacités en charbon fermées. Le reste viendra avant tout du gaz. Ce qui me frappe dans le programme de l’Ontario, c’est qu’il est incroyablement raisonnable. PS: Il y a plein de html dans le tableau copié. Pas sur que ce soit super lisible après validation du post, je m’en excuse par avance.

Nicias

Au cours des cinq prochaines années, toutefois, le prix de l’électricité résidentielle devrait augmenter d’environ 7,9 pour cent annuellement (46 pour cent sur cinq ans). Cette augmentation aidera à payer les améliorations essentielles apportées à la capacité de production nucléaire et au gaz, au transport et à la distribution (compte pour environ 44 pour cent de la hausse du prix) et à l’investissement dans la production nouvelle, propre et renouvelable (56 pour cent de l’augmentation). Sur le papier, l’évolution du mix de l’Ontario parait raisonnable, mais c’est quand même la douille… Même source.

Sicetaitsimple

Ah bon, ce n’est pas uniquement dû à la remise en service de deux vieux réacteurs? On est vraiment mal informés….

Dan1

Je confirme que la bonne réponse pour 2030 en Ontario est 12 GW de nucléaire contre 11,446 en 2010. Je ne jette pas la pierre à Luis car je reconnais que c’était extrèmement difficile à trouver car il fallait avoir l’intuition d’aller visiter le site du ministère de l’énergie : Puis de consulter le “Plan énergétique à long terme de l’ontario” : Donc on le voit deux clics pas faciles sur un site en français ! Pour ce qui concerne la production, cela figure très explicitement dans la rubrique approvisionnement du scénario et ce serait 89,9 TWh. On peut aussi y lire que : – l’hydraulique sera à 40,3 TWh, – les EnR seront à 26,3 TWh. Et comme le disez Luis à 13h15 : “Heureusement que les énergies renouvelables seront là pour prendre la relève.” Ah ben c’est sûr parce que sinon les Ontariens n’auront plus de jus dans le prise en 2030 ! S’il vous arrive de douter de ce vous raconte Luis, vous pouvez aussi cliquer deux fois sur le site en français du ministère de l’énergie de l’Ontario et lire vous-même le scénario 2030.

chelya

@Dan1 : ça vous choque pas que votre document soit signé par Brad Duguid qui n’est plus ministre de l’énergie de l’Ontario ? Je sais qu’il y a quelques années l’Ontario avait effectivement un plan de développement du nucléaire mais ils l’avaient abandonné quand ils ont reçu les offres commerciales (26 milliards de $!), pour l’instant l’avenir du nucléaire en Ontario est plutot un gros point d’interrogation… Si vous voulez les chiffres vous allez là : En gros le charbon a été remplacé par du gaz, du renouvelable + efficacité énergétique et enfin du nucléaire. Sur le court terme (jusqu’à 2015) le nucléaire profite des opérations de GER et de la diminution de la concurrence du charbon pour produire un peu plus (ce qui montre bien que les gens du nucléaire ferait bien de taper un peu plus sur le charbon au lieu de s’allier avec eux pour taper sur les EnR), sur le long terme le nucléaire va diminuer en l’absence de nouveau chantier.

Dan1

Ben non, je ne vois pas ce qui contredit ce que j’ai écrit dans les documents (intéressants) que vous me proposez. Je constate qu’il confirme a volonté de l’Ontario de redresser la production nucléaire pour atteindre rapidement 93 TWh. Cela sera fait en grande partie avec les moyens existants (trois centrales nucléaire dont Pickering à 8 réacteurs). Donc je maintiens que le nucléaire continuera à faire l’essentiel du boulot.