Michelin veut produire des pneux à la biomasse (biobutadiène)

Un consortium comprenant Axens, IFP Energies nouvelles (IFPEN) et Michelin a annoncé le lancement d’un projet de recherche en partenariat dans le domaine de la chimie du végétal visant à développer et commercialiser un procédé de production de butadiène biosourcé (biobutadiène).

Afin de trouver des alternatives durables pour l’approvisionnement des élastomères, le procédé BioButterfly devrait en effet permettre de fabriquer des caoutchoucs synthétiques issus de la biomasse.

Outre le développement d’un procédé innovant de production de biobutadiène, les ambitions partagées des trois acteurs clés de la recherche et de l’industrie sont de préparer la future filière industrielle française de caoutchoucs biosourcés. BioButterfly couvre l’ensemble des étapes de recherche et de développement du procédé, des concepts scientifiques, en passant par la phase pilote, jusqu’à la validation sur un démonstrateur industriel, en s’appuyant sur la complémentarité des compétences et expertises des trois partenaires :

– La capacité d’IFPEN à conduire des recherches à la pointe de l’innovation dans le domaine des procédés industriels et des catalyseurs
– L’expérience d’Axens dans l’industrialisation et la commercialisation de nouvelles technologies de transformation de matières renouvelables
– Le savoir-faire de Michelin dans la miseau point de matériaux innovants permettant de réunir davantage de performances en un seul pneumatique

D’une durée de 8 ans, BioButterfly dispose d’un budget de 52 ME. Le projet a été sélectionné par l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) pour un financement à hauteur de 14,7 ME dans le cadre du programme Investissements d’Avenir.

Michelin veut produire des pneux à la biomasse

Les recherches s’articuleront autour de cinq enjeux prioritaires

– La production d’un biobutadiène économiquement compétitif,
– La réduction des impacts environnementaux, et notamment des émissions de CO2, sur l’ensemble de la chaîne de production par rapport à la voie fossile équivalente,
– La fabrication de caoutchoucs de synthèse très performants et l’applicabilité du procédé à toutes les utilisations du biobutadiène
– La réduction des coûts d’investissement
– La préparation de la future filière industrielle française de production de caoutchoucs bio-sourcés.

Les motivations des acteurs du projet

« Pour Axens, cette collaboration est une opportunité pour renforcer son expertise et sa présence sur le marché des procédés de transformation de la biomasse dans le domaine des biocarburants et de la chimie biosourcée » a déclaré Jean-Luc Nocca, Vice-Président Exécutif en charge du Développement technologique et de l’Innovation.

« IFPENest heureux de s’engager dans ce projet au partenariat exemplaire. BioButterfly s’inscrit dans notre stratégie de développement de nouvelles voies de production d’intermédiaires chimiques et de biocarburants » a ajouté Mr Pascal Barthélémy, Directeur Général d’IFPEN. « Au sein de ce projet, nous mobilisons nos compétences en catalyse, séparation et génie des procédés pour le développement et l’extrapolation de la technologie. »

« Cette recherche en commun avec AXENS et IFPEN est une excellente opportunité pour Michelinafin de trouver de nouvelles voies d’approvisionnement durables pour les élastomères qui sont nécessaires à la qualité de nos pneus » a précisé Terry Gettys Directeur de la R&D chez Michelin. « Le projet nous permettra de disposer de nouveaux matériaux à la fois performants et responsables. »

Qu’est-ce que le butadiène ?

Le butadiène est un intermédiaire chimique d’origine fossile utilisé dans la fabrication des caoutchoucs synthétiques, et dont 60 % de la production mondiale est destiné au secteur des pneumatiques. Le recours à une matière première d’origine renouvelable représente donc une alternative séduisante pour assurer durablement les approvisionnements. Le biobutadiène obtenu permettra de continuer à innover dans l’obtention de caoutchoucs très performants pour les pneumatiques.

         

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energiestr

Pour faire 50.000 km, une voiture va consommer 4 pneus, soit un ordre de grandeur de 10 kg de caoutchouc synthétique, peut être même moins (il y a déjà beaucoup de caoutchouc naturel renouvelable dans un pneu, plus du métal bien plus lourd, de plus un pneu usé peut être rechapé pour une nouvelle vie). Dans le même temps, cette voiture va consommer 2 tonnes de carburant, soit 200 fois plus ! L’intérêt de cette recherche n’est donc pas évident. Le pire serait qu’un pneu “renouvelable” consomme 10% de plus qu’un pneu classique : le bilan serait négatif !

Oliv74341

Bonjour , Oui, mais il faut des pneus pas seulement pour les voitures et ds certaines applications le pneu à un cout tres stratégique ( bulldozer et autres monster machines) et toutes les voitures ne roulent pas au pétrol… et oui en France on a des voitures nulcéaires qd m^me ! 😉

Tech

l’intérêt il est multiple: Michelin avex l’aide de ste de R&D française va en faire du butadiene, mais l’alcool issu de la biomasse au début du process peut lui aussi servir de carburant! et puis 4 pneus pour 50 000 kM vous devez rouler très doucement et sur du billard d’autoroute, moi je verrai plutôt le double voir plus avec les crevaisons et les lacérations. et il n’y a pas que les voitures, les velos et motos consomment aussi pas mal de pneus sans oublier avions, camions, bus et véhicules spécialisés, chargeurs, tracteurs, … il y a aussi des bandes caoutchoux de transport des rampes, des galets, en tout cas c’est de l’importation de caoutchouc ou de pétrole en moins! et michelin a justement sorti des pneus qui consomment moins en jouant sur les sculptures et le type de gomme ce qu’il pourra continuer de faire! et sans Michelin vous rayez Clermont Ferrand de la carte !

Guydegif(91)

Il existe une filière d’une matière, issue de la valorisation des pneux en fin de vie roulante, par pyrolyse de ceux-ci, qui est du noir de Carbone. Celui-ci pourrait être introduit lors de la fabrication des nouveaux pneus, réduisant l’apport de matière nouvelle et valorisant des pneux en fin de vie, en les éliminant et évitant des montagnes de pneux accumulés. Cette approche est pratiquée hors de France, mais pas en France, pour des raisons pas claires! Qu’en est-il? Ce point mérite d’être réfléchi chez nous, contribant ainsi à la valorisation circulaire. A+ Salutations Guydegif(91&68)

fredo

extrait du site Michelin: “Depuis plusieurs décennies, Michelin cultive près de 21 000 hectares de plantations d’hévéas au Brésil et au Nigeria. Elles fournissent 12 % de ses besoins mondiaux en caoutchouc naturel.” reste 88% à sourcer, la piste proposée par Guydegif pourrait aussi y contribuer, quelqu’un a des infos sur cette pyrolyse? la présentation de ce projet reste flou sur le planning et les objectifs quantifiés, “cadeau” pour l’IFP?