Le site internet du journal LaSemaine (dans le Boulonnais) a fait état jeudi d’un incident peu banal, en mettant en avant une éolienne implantée à proximité de l’autoroute A16, dont les pales ont été complètement "déchiquetées" par les rafales de vent dans la nuit de mercredi à jeudi.
L’explication donnée par le journal local est la suivante : "Alors qu’une première pale s’est désolidarisée de l’éolienne et s’est écrasée dans un champ voisin dans le courant de la nuit, une large partie d’une seconde pale s’est effondrée au droit du mât jeudi en fin de matinée. »
Il apparaît que des rafales de vent de plus de 110 km/h ont été enregistrées par les services météorologiques durant plusieurs heures.
L’éolienne en question se trouve dans le parc de Widehem situé entre Boulogne-sur-Mer et Etaples (Pas-de-Calais) d’une capacité intallée totale de 4,5 MW. Mis en service entre 2000 et 2001, chacune des 6 éoliennes de type "Jeumont J48/750" développe une puissance unitaire de 750 kW pour un diamètre de 48 mètres. La hauteur de la nacelle est de 46 mètres.
Le groupe Poweo en est le développeur, tandis que l’exploitant demeure Sorgenia France.
Statistiquement, sur le nombre, ce genre d’accident arrive inévitablement. Mais cela pourrait même être encore plus grave comme le démontre cette vidéo au Danemark (parc Nordthank) , où l’on voit une éolienne (modèle Vestas ?) exploser littéralement (problème de fabrication, usures ?).
La compagnie française Vergnet s’est penchée sur le sujet en zones tropicales et a élaboré un concept qui permet de sécuriser l’éolienne au sol en cas de cyclone !
Ce n’est pas nouveau d’avoir ces « explosions » et dispersions de débris métalliques à plusieurs centaines de mètres. ll serait temps que la loi impose un minimum de distance entre les éoliennes, les habitations à au moins 1 kilomètre, ce qui atténuera aussi les désagréments bruits
Les éoliennes actuelles orientent l’ensemble de la pale (pitch control) pour que la prise au vent soit la plus faible lorsque les conditions de vent sont trop violentes et risqueraient d’endommager l’éolienne (Vent supérieur à 90km/h). Les pales se mettent en « drapeau » En plus de ce système aérodynamique, des freins à disques permettent d’arrêter l’éolienne en quelques secondes. Elle peut alors résister à des vents bien supérieurs à 110 km/h L’éolienne Jeumont (Jeumont J48/750) est assez ancienne et ne bénéficie pas de ce système puisqu’il n’y a que le bout de pale qui s’oriente (stall control). Mais malgré tout, il faudra identifier les raisons de cet accident (maintenance ? défaillance machine ?…)
Ce n’est pas uniquement valable pour les grandes éoliennes, d’ailleurs… ; la course à l’efficience énergétique (et surtout à un max de profit) en faisant toujours plus grand (ou plus concentré) impliquent des risques en proportion, dont certains ne seront jamais maîtrisables par l’homme… Des solutions alternatives existe : hydrolien, éolien off-shore (ou dans des zones désertiques), la production d’électricité de proximité, géothermie, solaire thermique et photovoltaïque, l’éco-habitat, l’éco-équipement auto-suffisant en énergie,…
L’incident arrive sur l’une des rarrissimes éoliennes de fabrication française (JI48 de JEUMONT, siglée FRAMATOME lors de l’installation en 2001) ! Mis à part les machines VERGNET, il y a 4 parcs équipés de machines comme celle-ci en France. La fabrication est arrêtée depuis plusieurs années, suite à un incident similaire dans la Drôme en décembre 2004. A force de taper sur la filière, de ne pas donner les moyens aux industriels, de laisser gentiment nos voisins occuper l’espace mondial … on a 20 ans de retard, et nos (petites) machines ont du mal à rester en bonne santé. Où est le Centre National de Recherche Eolien, qui permettrait de faire le TGV de l’éolien ? Un produit testé, validé, éprouvé, fiable et, cerise sur le gâteau, dont l’esthétisme serait à la gloire de l’homo faber, tel le viaduc de Millau… Concernant l’incident Danois, il s’agit d’une grave erreur humaine lors d’une opération de maintenance. L’équipe a juste eu le temps de descendre et de filmer les conséquences de sa pétouille. On voit très bien le camion d’entretien au pied de la machine. A 70 t/min, l’une des pales a déclaré être largement hors des préconisations du construteur et est partie voir ailleurs. Les autres ne s’en sont pas remises 😉 C’était une très vielle machine NORDTANK, constructeur repris par NEG MICON en 1997, puis VESTAS en 2004.
C’est deja le cas: 500m, je crois. Il est vrai que cette distance devrait varier avec la hauteur de l’eolienne: une pale qui casse a 150m de haut va plus loin que celle qui casse a 50m.
Les parcs éoliens sont classés ICPE. Je suppose qu’il y a donc des distances réglementaires aux habitations. Et ça reste moins impressionant qu’un BLEVE :
Les études balistiques menées par les constructeurs dans le cadre de la demande d’autorisation d’exploiter (ICPE) donnent des statistiques et des distances de sécuité bien en deçà des 500m et bien en deçà des statistique des parcs équipés de Jeumont (4 en France). Ce modèle d’éolienne a fait des choix techniques considérés par tous les constructeurs comme une succession d’erreurs. Plus personne ne les fabriques ainsi depuis 10ans. Reste que Jeumont est une filiale « morte » de FRAMATOME, filiale elle-meme d’AREVA…. Un retrofeeting était prévue (mise a jour) pour retifier définitiveent l’anomalie mais il y aurait peut être urgence a suspendre l’autoristaion d’exploiter ces machines Jeumont d’ici là. Pour ce qui est du risque humain, c’est du bon sens de ne pas aller en forêt quand le vent décriche des tuiles, quand la foudre grille des arbres ou quand la neige fait crouler des pylones… c’est idem pour un parc éolien. Le danger est donc nul pour quiconque n’est pas atteint de folie ou d’envie sucidaire. Pour finir sur une bonne infos: Sur plus de 3550 éoliennes, une seule à eu de problèmes suite a la tempete qui a traversé le pays. La filière a batu son record de production avec 8% de la production française.
@luxeole : comme expliqué plusieurs fois dans les commentaires précédents, le modèle d’éolienne concerné est un petit modèle (de 48m de diamètre) de conception très ancienne. Rien à voir donc pour cet accident précis avec la course au gigantisme que vous évoquez. Les éoliennes récentes qui peuvent faire plus de 100m de diamètre sont équipés d’un système d’orientation des pales commandé par un logiciel qui minimise les risques de casse due aux tempêtes. Ceci dit on n’évitera jamais totalement les accidents, avec les éoliennes comme avec les grues, les cheminées d’usines, les centrales thermiques ou nucléaire …
C’est rien du tout comme incident, ca n’ateindra jamais ce qu’il est possible de faire avec du NUKE. Meme si on met des débiles pour contruire et faire l’entretien, au pire ca abimera un peu le champ de patates à coté lol
Le problème est économique, l’éolienne étant difficile à rentabiliser, des incidents de ce type peuvent mettre en péril l’équilibre économique total s’ils se produisent trop fréquemment. En particulier, c’est un point particulièrement sensible pour les éoliennes off-shore qui vont être soumises en moyenne à des tempètes plus violentes qu’à terre, et coûtent nettement plus cher à la fois à construire et à réparer si besoin. J’espère que le futur investissement de 10 milliards d’euro en off-shore dans le cadre du grenelle prendra particulièrement en compte cette problématique.
Ce dramatique accident éolien aura été aussi meurtrier que l’accident nucléaire de Fukushima 😀 Provocation mise à part, cet évènement vient rappeler que le risque industriel est universel à partir du moment où il y a activité humaine. Bref, pas de quoi fouetter un chat.
Il faut alors prévoir le cas exceptionnel où une tempête sans commune mesure avec ce que l’on a connu auparavant va mettre hors service toutes les éoliennes en France. Impensable ? Inacceptable ? Pourtant vous voyez, c’est arrivé… Les Allemands ont une réponse simple : même avec 150 GW d’EnR installés ils gardent de côté 83 GW de ressources fossiles dans leurs scénarios 2020, ce qui correspond à la puissance maximale appellée sur le réseau. L’Allemagne a du charbon, la Grande-Bretagne avait du gaz ; ils n’en ont plus ils choisissent le nucléaire. La France n’a plus de charbon, elle a du gaz (mais il ne faut pas aller voir) et elle a choisi historiquement le nucléaire. Il n’y a pas de mystère : on fait avant tout avec ce que l’on a. A noter au passage en France que les plus fortes réductions de GES ont été faites quand le parc nucléaire a remplacé les centrales au fioul soit une baisse de 4% par an.
on a beau être un fan très très moyen de l’éolien, comme moi, on ne peut qu’être étonné de la stupidité du titre (dans le sommaire): « les éoliennes ne sont pas infaillibles » Ah bon ? n’importe quel matériel, même soumis aux normes très rigoureuses (ICPE ou autres) reste, parfois impuissant devant les dechainements de « Dame Nature » ? Comment, la digue anti tsunami de Fukushima a été insuffisante « On ne nous dit pas tout… ! Mais que font la police, Eva, Nicolas (H), YAB, Al Gore et Pachauri , (désolé de ces « attaques » ad hominem) ?
Il y a une île au sud du Japon où un typhon exceptionnellement a couché au sol le mat des éoliennes. Le problème c’est que le coût de construction est l’essentiel du coût d’une éolienne, une casse sur la rentabilité économique, ça a des conséquence plus forte que sur d’autre techniques. D’ailleurs si je ne me trompe pas sur l’ile en question, ils ont laché l’affaire. Aucune compagnie ne veut plus assurer la destruction des éolienne, et l’exploitant ne peut pas financièrement prendre le risque qu’un nouveau typhon vienne détruire les éoliennes.
Un rapport intéressant et qui relativise l’importance du « risque éolien ». Il a été commandé par le Ministére de l’industrie. Extrait : »Une première constatation s’impose : A ce jour, en France, et bien qu’aucune mesure spécifique n’ait été prise en matière de sécurité des éoliennes (comme on le verra ci-après), aucun accident affectant des tiers ou des biens appartenant à des tiers n’est à déplorer. Le seul accident de personne recensé en France relève de la sécurité du travail dans des locaux où des appareils à haute tension sont en service. »