Politique énergétique : la diversité doit devenir le fil conducteur !

Au lendemain de la conférence environnementale, beaucoup de belles paroles ont encore une fois été prononcées. Reste à savoir si les moyens nécessaires à l’atteinte des objectifs annoncés seront au rendez-vous…

S’agissant du grand dossier énergétique, les besoins de financement pour la prochaine décennie ont de quoi faire peur : investissements pour le démantèlement futur des centrales nucléaires françaises, investissements dans de nouveaux moyens de production, modernisation du réseau de transport et de distribution d’électricité, investissement dans de futures unités de stockage, investissement massif dans les économies d’énergies et l’efficacité énergétique, etc… Des investissements chiffrés à plusieurs dizaines de milliards d’euros qui suffisent à justifier les augmentations programmées du prix de l’énergie, notamment l’électricité.

S’agissant des carburants routiers, la très grande volatilité du prix des matières premières agricoles devrait enfin mettre un frein à l’aberration écologique des agro-carburants. C’est du moins le sens de la décision récente du ministre de l’agriculture qui vient de limiter à 7% la part des « biocarburants » dans l’essence et le gazole pour les prochaines années. Le lobby céréalier n’a évidemment pas tardé à réagir face à cette décision courageuse et pleine de bon sens. Espérons qu’elle sera suivi d’effets très rapidement.

Dans le détail, ce dossier de l’énergie est très complexe. Mais il y a au moins un indicateur qu’il faudra suivre de près pour évaluer les progrès réalisés au fil des ans : la diversité. Dit autrement le mix-énergétique.

Car si la France est souvent citée en exemple pour ses émissions de CO2 par habitant (…) on ne peut hélas pas en dire autant du mix-énergétique. On connaissait déjà l’exception française de l’électricité (presque) tout nucléaire, on peut désormais y ajouter celle du (presque) tout gazole pour les ventes de carburants. Faute à une fiscalité carburant complètement archaïque qui continue de faire la part belle au gazole, pour les entreprises comme pour les particuliers, la part du gazole dans le total des carburants vendus avoisinera 80% sur l’année 2012. Une aberration puisque pour répondre à cette demande, la France doit importer du gazole raffiné de Russie ou d’Amérique du Nord en échange de ses surplus d’essence !

Espérons que les nombreux ministres présents à cette conférence environnementale auront pris la mesure des enjeux auxquels ils auront à répondre très vite. Car désormais, il faut le dire, il y a urgence !

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Nature

Ce n’est pas la diversité qui doit inspirer la politique énergétique mais bien l’effort continu pour ne pas dépenser cette énergie si difficile à produire. Les moyens de production sont au service d’une fin :ne pas gaspiller outrageusement comme on continue à le faire.